Ce matin, en ouvrant mon appli de trafic comme tous les jours à 7 h 15, j’ai cru que mon téléphone buggait. 430 km de bouchons déjà à 8 h 30, puis 500 km avant même 9 heures. Franchement, même pour un Francilien vacciné aux galères, ça fait un choc.
On parle souvent du « fameux mardi matin » dans les open-spaces, mais là, on a touché le fond. Et le pire ? Ce n’est pas juste la pluie ou les travaux habituels. Non, c’est une série noire d’accidents qui a tout paralysé en même temps. Sept gros carambolages en à peine une heure et demie. Le genre de matinée où tu te demandes si tu vas arriver au bureau avant midi.
Un record qui donne le vertige
Quand les compteurs affichent 500 kilomètres de bouchons cumulés, ce n’est plus une simple « circulation dense ». C’est un événement exceptionnel, presque historique. Pour vous donner une idée, ça représente grosso modo la distance Paris-Marseille… mais en files de voitures immobiles.
Et ce qui rend la chose encore plus dingue, c’est la vitesse à laquelle la situation a dégénéré. À 7 h 30, tout roulait encore à peu près normalement sur la plupart des axes. Une heure plus tard ? Plus rien. Les entrées de Paris étaient saturées, le périphérique intérieur et extérieur bloqués, les radiales complètement asphyxiées.
Les sept accidents qui ont tout fait basculer
Sept. Pas un, pas deux, mais sept accidents graves entre 7 h 28 et 8 h 31. C’est presque un toutes les dix minutes. Voici ce qui s’est passé, axe par axe :
- A3 direction Paris : collision entre deux voitures et un poids lourd vers Rosny-sous-Bois. Trois voies sur cinq neutralisées pendant plus de deux heures.
- A103 : accrochage voiture/camion dès 7 h 28, une voie sur deux fermée à droite.
- A6b au sud : nouveau choc voiture/poids lourd entre Wissous et Fresnes. Une voie sur trois bloquée.
- A12 dans les Yvelines : deux voitures qui se percutent, deux voies sur quatre fermées à gauche.
- Périphérique intérieur à Bagnolet : accident classique mais mal placé, une voie sur deux neutralisée pile avant la jonction A3.
- A1 à Saint-Denis : accident corporel avec une moto. Une voie sur trois fermée, et les secours qui prennent forcément de la place.
Vous additionnez tout ça et vous obtenez la recette parfaite du chaos. Un seul de ces accidents aurait déjà créé des ralentissements sérieux. Les sept en même temps ? C’est la paralysie totale.
Pourquoi le mardi matin est souvent le pire jour
J’ai ma petite théorie, et elle revient chaque année. Le lundi, beaucoup de gens sont encore en télétravail ou prennent leur temps après le week-end. Le mardi, tout le monde reprend en même temps, les réunions physiques, les livraisons, les chantiers qui redémarrent… Et bim, saturation immédiate.
Ajoutez à ça la météo capricieuse de novembre – routes humides, visibilité réduite, distances de sécurité oubliées – et vous avez le cocktail explosif. Ce n’est pas un hasard si les records tombent souvent un mardi ou un mercredi pluvieux.
« Un accident sur un axe majeur à 7 h 30, c’est comme renverser un domino géant : tout le réseau francilien s’écroule derrière. »
– Un habitué des routes qui préfère rester anonyme
Les conséquences humaines derrière les chiffres
Parce qu’au-delà des kilomètres de bouchons, il y a des gens. Des parents qui ratent l’entrée à l’école, des salariés qui arrivent déjà épuisés au bureau, des ambulances coincées alors qu’elles transportent des patients graves.
Je me souviens d’un matin similaire il y a deux ans : une collègue avait pleuré dans la voiture après trois heures immobilisée sur l’A86. On en rit encore, mais sur le moment, c’était tout sauf drôle. Ces matinées-là te bouffent une énergie folle avant même d’avoir commencé la journée.
Et les transports en commun, sauveurs ou mirage ?
On nous répète sans cesse : « Prenez le train, le métro, le bus ! » Sauf que quand tout le monde a la même idée en même temps, c’est la foire d’empoigne. Ce matin-là, les RER étaient bondés dès 7 heures, certains trains supprimés pour « incident voyageur », les correspondances impossibles.
Même le covoiturage, pourtant en pleine expansion, montre ses limites quand les plateformes affichent « plus de conducteurs disponibles » dès 6 h 30. Quant au vélo, courage à ceux qui ont bravé la pluie et le froid…
Que faire concrètement pour les prochains mardis noirs ?
Parce qu’on sait tous que ça recommencera. Voici quelques pistes qui marchent vraiment (testées et approuvées) :
- Décaler son arrivée au bureau d’une heure (beaucoup d’entreprises acceptent maintenant la flexibilité horaire)
- Prendre les petites routes dès que possible, même si ça rallonge un peu (parfois 20 minutes de départementales valent mieux que 2 heures d’autoroute)
- S’abonner à plusieurs applis de trafic en même temps : certaines sont plus réactives que d’autres selon les zones
- Prévoir un « plan B » fixe : un parking relais + un Vélib, un collègue covoitureur, une gare différente
- Et surtout, garder son calme. Respirer. Mettre un bon podcast. Ça ne fait pas avancer la voiture, mais ça sauve les nerfs.
Personnellement, depuis que j’ai négocié deux jours de télétravail par semaine, je regarde ces mardis cauchemars avec un petit sourire en coin, confortablement installé devant mon café. Et vous, quelle est votre astuce survie ?
Ce qui est sûr, c’est que cette matinée du 25 novembre 2025 restera dans les annales du trafic francilien. 500 km de bouchons, sept accidents majeurs, des milliers d’heures perdues collectivement. Un rappel brutal que, malgré tous les discours sur la mobilité douce et les véhicules autonomes, la voiture reste, pour l’instant, le maillon faible de nos vies quotidiennes.
Et demain ? Demain, c’est mercredi. Souhaitons-nous juste un peu moins de pluie… et beaucoup plus de chance.
