Imaginez-vous dans une salle de conférence à New York, où le destin d’une région entière est en jeu. Des diplomates du monde entier se réunissent, les regards tendus, les dossiers empilés. Au cœur des discussions : la solution à deux États, cette idée qui, depuis des décennies, cristallise les espoirs de paix entre Israéliens et Palestiniens. Mais aujourd’hui, cette solution semble plus fragile que jamais. Pourquoi ? Parce que le Proche-Orient est à un tournant, entre crises humanitaires, tensions militaires et ambitions diplomatiques. J’ai toujours pensé que les moments de crise révèlent à la fois les failles et les opportunités d’un système. Alors, qu’est-ce qui se joue vraiment ?
Un Horizon Diplomatique sous Tension
Le Proche-Orient est un puzzle complexe, où chaque pièce – qu’il s’agisse de territoires, de populations ou d’intérêts géopolitiques – semble défier toute tentative d’assemblage. La solution à deux États, qui vise à établir un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, est au cœur des débats depuis des décennies. Mais en 2025, les obstacles s’accumulent, rendant cette perspective à la fois plus menacée et plus nécessaire que jamais. Une conférence internationale prévue à New York du 17 au 20 juin prochain pourrait-elle changer la donne ?
Les derniers mois ont été marqués par une escalade préoccupante. Les opérations militaires israéliennes se sont intensifiées, tandis que l’aide humanitaire à Gaza a été bloquée pendant plus de deux mois, ne reprenant que timidement récemment. Face à ce constat, les diplomates français, en première ligne aux côtés de l’Arabie saoudite pour co-présider cette conférence, alertent : la solution à deux États est en danger. Mais ils ajoutent une nuance essentielle : c’est précisément dans ce contexte chaotique qu’elle devient indispensable.
Les crises actuelles montrent que la solution à deux États, bien que menacée, n’a jamais été aussi cruciale pour la stabilité régionale.
– Source diplomatique anonyme
Pourquoi la Solution à Deux États est-elle en Péril ?
Plusieurs facteurs expliquent pourquoi cette solution, pourtant portée par une large partie de la communauté internationale, vacille. D’abord, la situation à Gaza. La destruction massive des infrastructures, combinée à une crise humanitaire sans précédent, complique toute tentative de dialogue constructif. Ensuite, les intentions de certains dirigeants israéliens, qui semblent envisager une réoccupation de l’enclave ou un déplacement partiel de sa population, jettent une ombre sur les négociations.
J’ai toujours trouvé que les crises humanitaires sont un révélateur brutal des priorités politiques. À Gaza, où la population dépend largement de l’aide internationale, le blocage de cette dernière pendant des semaines a exacerbé les tensions. Comment envisager une paix durable quand les besoins de base – nourriture, eau, abris – ne sont pas assurés ?
- Destruction de Gaza : Les infrastructures essentielles, comme les hôpitaux et les écoles, sont en ruines.
- Crise humanitaire : Des mois de restrictions sur l’aide ont aggravé la situation des civils.
- Postures politiques : Certains dirigeants israéliens envisagent des mesures radicales, incompatibles avec la solution à deux États.
La Conférence de New York : Une lueur d’espoir ?
Du 17 au 20 juin, New York accueillera une conférence internationale co-présidée par la France et l’Arabie saoudite. L’objectif ? Relancer le processus de paix en favorisant de nouvelles reconnaissances de l’État de Palestine et en posant les bases d’une normalisation régionale. Mais les attentes doivent être tempérées. Les diplomates français eux-mêmes признают que les chances d’une normalisation complète des relations entre Israël et les pays arabes d’ici juin sont minces.
Pourtant, l’idée n’est pas d’obtenir un accord définitif en quelques jours. Comme le souligne une source diplomatique, la normalisation est un processus, pas un simple acte. L’espoir est de voir certains pays arabes et musulmans, qui n’ont pas encore normalisé leurs relations avec Israël, faire des annonces significatives. Cela pourrait inclure des gestes symboliques ou des engagements concrets vers une intégration régionale.
La normalisation n’est pas un interrupteur qu’on allume ou qu’on éteint. C’est un chemin, parfois sinueux, mais nécessaire.
– Observateur diplomatique
Ce qui rend cette conférence particulièrement intéressante, c’est son ambition de poser des jalons irréversibles. Par exemple, la France et d’autres nations envisagent de reconnaître officiellement l’État de Palestine. Une telle démarche, bien que symbolique, pourrait ancrer l’idée qu’il n’existe pas d’alternative viable à la coexistence de deux États. Mais est-ce suffisant face à un contexte aussi tendu ?
Les Accords d’Abraham : Un précédent à nuancer
En 2020, les accords d’Abraham ont marqué un tournant en normalisant les relations entre Israël et trois pays arabes : les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc. Ce fut une avancée spectaculaire à l’époque, portée par une volonté de rapprochement économique et stratégique. Mais cinq ans plus tard, la dynamique s’essouffle. Des pays clés, comme l’Arabie saoudite, la Syrie ou le Liban, restent réticents à s’engager dans ce processus.
Pourquoi cette hésitation ? D’une part, la situation à Gaza et les tensions régionales rendent toute normalisation politiquement risquée pour ces gouvernements. D’autre part, la question palestinienne reste un point de blocage majeur. Pour beaucoup de pays arabes, normaliser sans progrès concret sur la création d’un État palestinien équivaudrait à trahir une cause centrale de leur diplomatie.
| Pays | Statut des relations avec Israël | Position sur la solution à deux États |
| Émirats arabes unis | Normalisées (2020) | Soutien modéré |
| Arabie saoudite | Non normalisées | Soutien conditionnel |
| Palestine | Conflit en cours | Soutien total |
Ce tableau simplifie une réalité bien plus complexe, mais il illustre une chose : la normalisation est loin d’être un acquis. Chaque pays a ses propres priorités, et la conférence de New York devra naviguer dans ce labyrinthe diplomatique.
Le Rôle du Hamas : Un Obstacle Majeur
Un autre défi de taille est la question du Hamas. Pour les diplomates, il est impératif de progresser vers son désarmement et son exclusion de la gouvernance de Gaza. Mais cette ambition soulève des questions épineuses. Qui prendrait la relève ? Comment garantir une transition sans plonger l’enclave dans un chaos encore plus profond ?
J’ai souvent remarqué que les discussions sur le Hamas se concentrent sur son rôle militaire, mais rarement sur les dynamiques sociales qui le maintiennent en place. Dans une région où le désespoir est palpable, les groupes extrémistes trouvent souvent un écho. Une solution durable devra donc s’attaquer aux racines de cette influence, et pas seulement à ses manifestations.
- Désarmer le Hamas : Une priorité pour relancer le dialogue.
- Reconstruire Gaza : Investir dans les infrastructures et l’économie locale.
- Impliquer la communauté internationale : Garantir une gouvernance stable et inclusive.
Et Après ? Les Enjeux à Long Terme
Si la conférence de New York parvient à poser des jalons, elle ne résoudra pas tout. La solution à deux États est un projet de longue haleine, qui demande du courage politique, des concessions mutuelles et un soutien international constant. Mais il y a quelque chose d’inspirant dans cette persévérance. Malgré les crises, malgré les échecs passés, l’idée d’une coexistence pacifique reste vivante.
Ce qui me frappe, c’est la résilience des diplomates qui continuent à pousser pour cette solution, même face à des vents contraires. Peut-être que c’est là l’essence de la diplomatie : croire en une issue là où tout semble bloqué. La conférence de juin ne sera pas une fin, mais un début – ou du moins, un pas de plus.
La paix n’est pas l’absence de conflit, mais la capacité à le surmonter ensemble.
– Analyste géopolitique
En attendant, les regards se tournent vers New York. Les décisions prises – ou non prises – dans cette salle de conférence pourraient redessiner l’avenir du Proche-Orient. Alors, la solution à deux États est-elle condamnée, ou peut-elle encore renaître de ses cendres ? Une chose est sûre : l’histoire est loin d’être écrite.
Et vous, qu’en pensez-vous ? La diplomatie peut-elle triompher là où les conflits semblent figés ? La réponse, peut-être, se trouve dans les mois à venir.
