Et si un seul joueur pouvait changer le cours d’une finale ? Lors du match 2 de la finale de la Betclic Élite, Paris a infligé une correction mémorable à Monaco (92-67), porté par un T.J. Shorts en état de grâce. Face à une Roca Team en perdition, incapable de trouver des solutions, ce duel a révélé des écarts criants. J’ai rarement vu un match aussi déséquilibré à ce stade d’une compétition, et pourtant, chaque détail raconte une histoire. Plongeons dans cette rencontre qui pourrait bien marquer un tournant.
Un Duel à Sens Unique : Paris Écrase Monaco
Le parquet de l’Adidas Arena vibrait mardi soir, mais pas pour les deux équipes. Paris, galvanisé par son public, a déroulé un basket fluide, agressif et précis, tandis que Monaco semblait perdu, presque résigné. Le score final, 92-67, ne ment pas : les Parisiens ont dominé de bout en bout, creusant un écart dès le premier quart-temps. Mais qu’est-ce qui a fait basculer ce match ? Entre exploits individuels et défaillances collectives, analysons les clés de cette rencontre.
T.J. Shorts, le Maestro Inarrêtable
Comment décrire T.J. Shorts sans tomber dans les superlatifs ? Ce meneur américain, véritable poison pour les défenses, a livré une performance d’anthologie. Avec 28 points et 5 passes décisives, il a dicté le tempo du match, perforant la défense monégasque avec une facilité déconcertante. Ce qui m’a frappé, c’est sa capacité à lire le jeu : face à Alpha Diallo, pourtant l’un des meilleurs défenseurs d’Europe, Shorts a utilisé des écrans à la perfection pour se créer des espaces.
Shorts ne joue pas, il danse sur le parquet. Chaque dribble, chaque tir semble calculé.
– Observateur passionné de basket
Ses pénétrations fulgurantes, ses tirs à mi-distance et ses paniers à trois points ont fait mal, très mal. Dès la 8e minute, il donnait le ton avec un tir primé qui portait le score à 18-10. Plus tard, au troisième quart, il enfonçait le clou, creusant un écart de 24 points (64-40). Franchement, à ce niveau, on se demande qui peut l’arrêter. Mais Shorts n’était pas seul à briller.
Yakuba Ouattara, l’Ancien Monégasque Revanchard
Parler de Yakuba Ouattara dans ce match, c’est raconter une histoire de cœur et de revanche. L’ancien capitaine de Monaco, aujourd’hui à Paris, a prouvé qu’il n’était pas là pour faire de la figuration. Avec 11 points, dont 3 tirs à trois points sur 5, et 5 rebonds, il a pesé dans les moments clés. Sa défense acharnée sur Elie Okobo et Alpha Diallo a étouffé l’attaque monégasque, tandis que ses tirs longue distance ont fait exploser l’arène.
J’ai trouvé son énergie contagieuse. Ouattara, c’est le genre de joueur qui ne lâche rien, qui se bat sur chaque ballon. Ses coéquipiers ne tarissent pas d’éloges sur son rôle en coulisses, mais ce mardi, il a montré qu’il pouvait aussi être un leader sur le terrain. Ses deux tirs à trois points au retour des vestiaires ont scellé le sort de Monaco. Un symbole fort face à son ancienne équipe.
Nadir Hifi, l’Étincelle Imprévisible
Si Shorts était le chef d’orchestre, Nadir Hifi a joué les trouble-fête. Malgré une soirée en demi-teinte (3/11 au tir, 6 pertes de balle), il a su se montrer décisif dans les moments cruciaux. Entre la 8e et la 9e minute, il a dynamité la défense monégasque : un rebond offensif, un tir à trois points, une interception suivie d’une passe décisive pour Shorts. Ce genre d’actions change un match.
Ce qui me plaît chez Hifi, c’est son culot. Même quand il rate, il continue d’attaquer, de provoquer. Son step-back à 10 mètres dans le quatrième quart (87-60) était tout simplement spectaculaire. On sent qu’il a ce petit grain de folie qui peut faire basculer une rencontre. Avec un peu plus de régularité, il pourrait devenir une star de la Betclic Élite.
Monaco : Une Déroute Collective
En face, Monaco a sombré. Difficile de reconnaître l’équipe qui avait pourtant montré du caractère en demi-finales. Sans leur star Mike James, les Monégasques ont manqué de solutions offensives, enchaînant les possessions stériles et les pertes de balle (14 au total). Leur jeu, habituellement fluide, s’est transformé en une succession d’initiatives individuelles maladroites. Mais certains joueurs se sont particulièrement distingués… dans le mauvais sens.
Nick Calathes, l’Inquiétante Spirale
Difficile d’être plus décevant que Nick Calathes ce soir-là. Le meneur grec, pourtant légende de l’Euroligue pour ses passes visionnaires, a traversé le match comme une ombre. Reprise de dribble dès sa première action, défense absente, manque de vitesse : il était méconnaissable. Avec seulement 2 points (2/9 au tir) et 2 passes, il a symbolisé les difficultés de Monaco.
Calathes semble loin de son meilleur niveau. Il n’a jamais réussi à imposer son rythme.
À 35 ans, on peut se demander si le Gréco-Américain n’est pas au crépuscule de sa carrière. Face à la pression de Tyson Ward, il a été incapable de se démarquer. Sa performance soulève des questions sur le rôle qu’il peut encore jouer dans une équipe aussi ambitieuse que Monaco. Un match à oublier, mais qui pourrait laisser des séquelles.
Elie Okobo et Matthew Strazel, les Héros Déchus
Le duo Elie Okobo et Matthew Strazel, d’habitude si explosif, a complétement déçu. Avec un maigre total de 14 points (5/16 au tir) et 6 pertes de balle, ils n’ont jamais trouvé la solution face à la défense agressive de Paris. Leur manque d’adresse à trois points (1/7 à eux deux) a plombé les espoirs de Monaco, qui n’a jamais réussi à revenir dans le match.
Okobo, qui avait pourtant brillé face à l’Asvel en demi-finales, a tenté un baroud d’honneur avec un 5-0 personnel au deuxième quart, mais son impact global est resté limité. Strazel, de son côté, a été transparent. Leur +/- combiné (-24 pour Okobo, -20 pour Strazel) reflète leur incapacité à peser. Un jour sans, ou le signe d’un problème plus profond ?
Jaron Blossomgame, l’Éclat Manqué
Enfin, impossible de passer sous silence la contre-performance de Jaron Blossomgame. Habituellement précieux pour son énergie et sa polyvalence, l’ailier-fort a touché le fond : 0 point (0/4 au tir), 3 fautes, et un geste d’humeur sur Leopold Cavalière qui aurait pu lui coûter cher. Ce coup de sang, sanctionné d’une faute antisportive, illustre la frustration monégasque. Blossomgame devra vite se ressaisir.
Les Clés du Match : Pourquoi Paris a Dominé ?
Pour comprendre cette déroute, il suffit de regarder quelques chiffres clés. Paris a dominé dans presque tous les secteurs : 50 % à trois points (12/24), 24 passes décisives contre 14 pour Monaco, et seulement 10 pertes de balle contre 14. Mais au-delà des stats, c’est l’intensité et la cohésion des Parisiens qui ont fait la différence.
- Défense étouffante : Paris a muselé les leaders monégasques, forçant des tirs compliqués.
- Écrans bien utilisés : Shorts et Hifi ont profité des espaces créés par leurs coéquipiers.
- Adresse extérieure : Les tirs à trois points ont creusé l’écart dès le début.
Monaco, de son côté, a manqué d’agressivité. Sans Mike James, l’équipe s’est reposée sur des initiatives individuelles, souvent maladroites. Leur défense, d’habitude si solide, a été débordée par la vitesse et la précision parisienne. Un constat amer pour une équipe qui vise le titre.
Vers un Titre Historique pour Paris ?
Avec cette victoire écrasante, Paris est à une victoire de son premier titre en Betclic Élite. Le match 3, qui se jouera à Monaco, s’annonce comme un véritable test. Shorts l’a dit lui-même : ce sera « le match le plus dur de la saison ». Mais au vu de la dynamique actuelle, difficile d’imaginer Paris trébucher. Leur basket est fluide, leur confiance au zénith.
| Équipe | Points | 3 points | Passes |
| Paris | 92 | 12/24 | 24 |
| Monaco | 67 | 5/18 | 14 |
Pour Monaco, il faudra un miracle. Retrouver une défense agressive, limiter les pertes de balle, et surtout, compter sur un réveil de Calathes, Okobo et Strazel. Mais face à un Paris aussi dominateur, la tâche s’annonce herculéenne. Une chose est sûre : ce match 3 promet du suspense.
Et Après ? Les Enjeux à Venir
Si Paris remporte le titre, ce serait une consécration pour une équipe qui a appris de ses échecs passés. La finale perdue l’an dernier face à Monaco semble loin, et l’équipe montre une maturité impressionnante. Pour Monaco, une défaite serait un coup dur, mais aussi une occasion de rebâtir autour de jeunes talents comme Strazel.
Personnellement, je trouve fascinant de voir comment un sport comme le basket peut révéler des histoires humaines. Shorts, Ouattara, Calathes : chacun porte une part de ce récit. Et toi, que penses-tu de cette finale ? Paris va-t-il conclure, ou Monaco peut-il renverser la vapeur ? Une chose est sûre : le basket français nous réserve encore des émotions fortes.
