Qui n’a jamais entendu une anecdote croustillante sur un match de foot, racontée avec des étoiles dans les yeux ? À Lyon, ces histoires portent souvent un nom : Bernard Lacombe. Cette figure emblématique, disparue récemment à l’âge de 72 ans, n’était pas seulement un joueur ou un dirigeant de l’Olympique Lyonnais (OL). Il était le cœur battant d’une ville, un homme qui incarnait une manière unique de vivre le football. Son départ a suscité une vague d’émotion, comme si une page essentielle de l’histoire lyonnaise s’était tournée. Mais qu’est-ce qui rendait cet homme si spécial ? Pourquoi, encore aujourd’hui, tout Lyon semble avoir une histoire à raconter sur lui ?
Pour comprendre, il faut remonter le temps, plonger dans les rues de Lyon, là où le foot n’est pas qu’un sport, mais une religion. Lacombe, avec son franc-parler et sa fidélité à sa ville, a laissé une empreinte indélébile. Cet article vous emmène dans son univers, entre terrains mythiques, amitiés indéfectibles et un amour viscéral pour l’OL. Accrochez-vous, car l’histoire de cet homme est celle d’une légende qui dépasse les frontières du stade.
L’Homme Qui Respirait l’OL
Quand on parle de Bernard Lacombe, on ne peut pas se contenter de parler de ses exploits sur le terrain. Bien sûr, il a marqué des buts décisifs, joué aux côtés de légendes comme Michel Platini, et porté les couleurs de l’équipe de France. Mais réduire son parcours à des statistiques serait passer à côté de l’essentiel. Ce qui frappait chez lui, c’était sa capacité à rester ancré dans sa ville, à tisser des liens avec les gens, qu’ils soient supporters, amis d’enfance ou simples passants.
À Lyon, tout le monde a croisé Bernard Lacombe au moins une fois. Chacun a une anecdote, un souvenir, un moment partagé.
– Un proche de l’OL
Ce lien unique avec Lyon s’explique par son parcours. Né dans le quartier des Cordeliers, fils de boucher, il a grandi dans un Lyon populaire, où les valeurs de camaraderie et de loyauté prévalaient. Ces racines, il ne les a jamais reniées. Même au sommet de sa carrière, il restait fidèle à ses origines, déjeunant avec ses amis d’enfance ou discutant avec des supporters dans un bistrot. Cette authenticité, rare dans le football moderne, faisait de lui un héros accessible, presque un voisin.
Un Parcours d’Exception sur le Terrain
Revenons un instant sur son parcours de joueur. Bernard Lacombe a débuté à l’OL dans les années 70, à une époque où le club n’était pas encore le géant qu’il deviendra. Avec son style de jeu instinctif et sa frappe redoutable, il s’impose rapidement comme un attaquant clé. Ses performances lui ouvrent les portes de l’équipe de France, où il côtoie les plus grands. Mais c’est à Lyon qu’il écrit ses plus belles pages, remportant notamment la Coupe de France en 1973.
- 1969-1978 : Premiers pas et consécration à l’OL.
- 1978-1980 : Passage à Saint-Étienne et Bordeaux, mais Lyon reste son foyer.
- 1987 : Retour à l’OL comme dirigeant, marquant le début d’une nouvelle ère.
Ce qui impressionne, c’est sa constance. Même après avoir quitté Lyon pour d’autres clubs, il n’a jamais coupé les ponts avec sa ville. Son retour à l’OL en tant que dirigeant dans les années 80 montre à quel point il était attaché à ce club. Sous sa houlette, l’OL entame une transformation qui le mènera à dominer le football français dans les années 2000. Sept titres de champion consécutifs ? Lacombe y est pour beaucoup.
Le Foot, une Histoire de Liens Humains
Si Bernard Lacombe était aimé, c’était aussi pour sa générosité. Les anecdotes pullulent : un autographe signé à l’aéroport, une conversation improvisée avec un supporter, une visite à un enfant malade. Ces gestes, simples en apparence, révélaient un homme profondément humain. À Lyon, il était partout : dans les restaurants, sur les marchés, à la messe du dimanche à Fourvière. Il connaissait tout le monde, des anciens joueurs aux habitants du quartier.
Il suffisait de croiser Bernard pour qu’il vous donne son numéro. Si vous aviez joué contre lui, vous étiez déjà un ami.
Cette proximité contrastait avec le football moderne, où les joueurs vivent souvent dans une bulle. Lacombe, lui, refusait cette distance. Il incarnait une époque où le foot était encore une affaire de passion, pas seulement de business. À Gerland, le stade mythique de l’OL, il était chez lui. Les soirs de match, sa présence électrisait les tribunes. Et le lendemain, on pouvait le croiser à la cathédrale, en train de discuter avec des fidèles.
Un Homme de Parole et d’Humour
Ceux qui ont connu Bernard Lacombe se souviennent de son franc-parler. Ses phrases, souvent drôles, parfois cinglantes, sont devenues cultes. Sur un joueur qu’il n’appréciait pas, il pouvait lâcher : « Il perd le ballon, puis il le récupère pour le reperdre. » Sur un autre : « Tu lui donnes un ballon, il te rend une balle de ping-pong. » Ces piques, toujours bien senties, faisaient rire, mais elles révélaient aussi son exigence.
| Citation | Contexte |
| « Une escalope fine pour un hématome. » | Conseil médical typique de Lacombe. |
| « Il récupère les ballons qu’il perd. » | Critique d’un milieu de terrain. |
| « Des défenseurs qui opéraient sans anesthésie. » | Souvenir de ses années à l’OL. |
Cet humour, parfois corrosif, était une facette de sa personnalité. Mais derrière ces mots, il y avait une passion sincère pour le jeu. Lacombe ne parlait pas pour faire rire, mais pour dire ce qu’il pensait. Et dans un monde où les discours sont souvent formatés, cette authenticité était précieuse. À mon avis, c’est cette spontanéité qui manque aujourd’hui dans le foot. Combien de figures comme lui restent-ils ?
Lyon en Deuil : Un Hommage Populaire
La disparition de Bernard Lacombe a plongé Lyon dans une profonde tristesse. Dès l’annonce de son décès, les hommages ont afflué. Sur les réseaux sociaux, dans les bars, dans les tribunes, chacun y allait de son souvenir. Les supporters, en particulier les Bad Gones, ont organisé un rassemblement devant le stade mythique de Lyon, là où Lacombe a écrit sa légende. Des gerbes de fleurs ont été déposées au Groupama Stadium, symbole d’un respect unanime.
- Hommage à Gerland : Les supporters se réunissent pour chanter en son honneur.
- Fleurs au Groupama Stadium : Le club rend un hommage sobre mais poignant.
- Souvenirs partagés : Les Lyonnais évoquent leurs rencontres avec Lacombe.
Ce qui frappe, c’est l’absence de cet mots publics des dirigeants actuels de l’OL. Dans un club où Lacombe était une icône, on aurait pu attendre des prises de parole plus personnelles. Mais les supporters, eux, n’ont pas attendu. Leur hommage, prévu à Gerland, promet d’être émouvant. Pourquoi cet engouement ? Parce que Lacombe n’était pas seulement un joueur ou un dirigeant. Il était l’un des leurs.
Un Héritage Qui Dépasse le Foot
En réfléchissant à l’héritage de Bernard Lacombe, une chose saute aux yeux : il a montré que le foot pouvait être autre chose qu’un simple sport. À une époque où les clubs deviennent des multinationales et où les joueurs changent d’équipe comme de chemise, il incarnait une forme de fidélité. Fidèle à son club, à sa ville, à ses valeurs. À Lyon, il était un trait d’union entre le foot d’hier et celui d’aujourd’hui.
Et puis, il y a ces petites choses qui le rendaient unique. Sa façon de marcher dans le parc de Lacroix-Laval, son engagement auprès d’associations comme Docteur Clown, sa présence aux enterrements des amis ou des connaissances. Ces gestes, souvent discrets, montraient un homme qui vivait pour les autres. À mon sens, c’est cette générosité qui explique pourquoi son décès a été si ressenti. Il n’était pas seulement une star, il était une présence.
Il était toujours là, au stade, à la messe, dans un restaurant. On ne pouvait pas imaginer Lyon sans lui.
Aujourd’hui, alors que le foot continue d’évoluer, l’héritage de Bernard Lacombe rappelle une vérité simple : un sport n’est grand que par les hommes qui le portent. À Lyon, il a porté l’OL, mais aussi une certaine idée du foot, faite de passion, de camaraderie et d’authenticité. Et si son départ marque la fin d’une époque, son souvenir, lui, restera gravé dans les cœurs lyonnais.
Pourquoi Lacombe Compte Toujours ?
En écrivant cet article, j’ai repensé à une phrase qu’un supporter m’a confiée : « Lacombe, c’est Lyon. » Et je crois qu’il a raison. Cet homme, par sa vie, ses actions, son humour, a incarné une ville et son club. Son histoire nous rappelle que le foot, au-delà des résultats, est une affaire de mémoire collective. Alors, la prochaine fois que vous passerez devant Gerland ou que vous entendrez une anecdote sur l’OL, pensez à lui. Bernard Lacombe est là, quelque part, dans l’âme de Lyon.
Et vous, quel souvenir gardez-vous de Bernard Lacombe ? Une rencontre, une phrase, un match ? Partagez vos anecdotes dans la section commentaires ci-dessous. Ensemble, rendons hommage à cette légende qui a fait vibrer Lyon.
