Vous est-il déjà arrivé de regarder un match où tout semble possible, où l’espoir d’une victoire scintille jusqu’à la dernière seconde, pour finalement voir le rêve s’effondrer à un cheveu près ? C’est exactement ce qu’ont vécu les Bleues lors de leur demi-finale contre l’Espagne à l’Euro 2025. Dans un stade grec chauffé à blanc, les Françaises, portées par l’ambition d’un titre continental, ont trébuché face à un adversaire qu’elles connaissent pourtant par cœur. Cet échec, aussi douloureux soit-il, mérite qu’on s’y attarde, non pas pour pointer du doigt, mais pour comprendre ce qui a manqué et ce que cet instant révèle du basket féminin français.
Un Match à Un Souffle de la Finale
La demi-finale de l’Euro 2025 face à l’Espagne restera dans les mémoires comme un moment où le destin a basculé sur un détail. Un lancer franc raté, à huit dixièmes de seconde de la fin, a scellé le sort des Bleues (64-65). Ce n’est pas seulement un point qui a séparé la France de la finale, mais une série de petites erreurs, de choix contestables et d’un momentum perdu après une première mi-temps prometteuse. Pourtant, l’équipe de France avait tout pour briller : un effectif talentueux, une dynamique de victoires écrasantes en début de tournoi, et un public fervent. Alors, que s’est-il passé ?
Une Première Mi-Temps Dominatrice
En première mi-temps, les Bleues ont montré leur meilleur visage. Awa Fam, impériale dans la raquette avec ses 21 points, a donné le ton. La France menait confortablement (43-33 à la 23e minute), imposant son rythme face à une Espagne qui semblait déstabilisée. Les passes étaient fluides, les écrans bien posés, et l’énergie collective palpable. Mais, comme souvent dans le sport, une avance de dix points n’est jamais une garantie. J’ai toujours trouvé fascinant à quel point un match peut basculer sur une poignée de possessions. Et c’est exactement ce qui s’est produit.
« On a arrêté de jouer. On s’est obstinées à tirer de loin, alors qu’on maîtrisait la raquette. »
– Une joueuse clé de l’équipe
Ce constat, partagé dans les vestiaires, résume bien le tournant du match. Les Bleues, pourtant dominantes à l’intérieur, ont délaissé leur jeu habituel pour s’en remettre à des tirs à trois points hasardeux. Avec un piètre 5/30 à longue distance, la stratégie a vite montré ses limites.
L’Espagne, un Adversaire Redoutable
L’Espagne, fidèle à son style, a su exploiter chaque faiblesse française. Leur jeu rapide, basé sur une circulation de balle chirurgicale, a déstabilisé une défense tricolore parfois trop passive. Ce n’est pas la première fois que l’Espagne joue les trouble-fêtes face à la France : en 2013, 2017 et 2019, elles avaient déjà privé les Bleues de l’or continental. Ce scénario, presque écrit d’avance, pose une question : pourquoi la France peine-t-elle autant face à cet adversaire ?
- Circulation de balle : Les Espagnoles excellent dans les passes rapides, déstabilisant les défenses.
- Adaptabilité : Elles ont su ajuster leur jeu après une première mi-temps compliquée.
- Mental d’acier : Dans les moments clés, l’Espagne a gardé son sang-froid, contrairement à la France.
Ce match a révélé une vérité cruelle : la France, malgré son talent, manque parfois de lucidité tactique face à des équipes aussi expérimentées. Comme le disait un entraîneur après le match, « on a oublié qu’on n’était pas une nation de shooteuses ». Une phrase qui résonne comme un aveu d’une stratégie mal calibrée.
Les Joueuses au Cœur de la Tempête
Si l’échec est collectif, certaines joueuses ont porté le poids de cette défaite plus que d’autres. Iliana Rupert, par exemple, a vécu un match cauchemardesque, marqué par ce lancer franc raté à la dernière seconde. Mais réduire sa performance à cet instant serait injuste. Ses difficultés défensives et son manque de réussite au tir (notamment à trois points) ont pesé lourd. Pourtant, elle reste une joueuse essentielle, et ce genre de moment forge le caractère.
Valériane Ayayi, capitaine exemplaire, a tout donné avec 19 points. Son leadership, même dans la défaite, reste un modèle. Quant à Awa Fam, sa domination dans la raquette aurait mérité un meilleur sort. Mais le basket, c’est aussi une histoire d’équipe, et les absences de joueuses clés comme Gabby Williams ou Marine Johannès, restées en WNBA, ont peut-être pesé dans la balance. Vous ne trouvez pas qu’une équipe au complet aurait pu changer la donne ?
| Joueuse | Points | Rôle clé |
| Awa Fam | 21 | Domination intérieure |
| Valériane Ayayi | 19 | Leadership et scoring |
| Iliana Rupert | – | Défense et tirs extérieurs |
Une Préparation en Pointillés
Si le match contre l’Espagne a exposé des failles, la préparation des Bleues n’était pas idéale non plus. Avec seulement trois matchs amicaux disputés avant l’Euro, l’équipe manquait de repères face à une adversité de haut niveau. La blessure de Marine Fauthoux au genou a également perturbé la dynamique. Quand on compare avec l’Espagne, qui a abordé le tournoi avec une préparation rodée, on se demande si cet aspect n’a pas joué un rôle clé.
« On n’a pas eu le flow habituel. La réussite à trois points nous a porté au début, mais ça ne suffit pas. »
– Le sélectionneur des Bleues
Ce manque de « flow » dont parle l’entraîneur reflète une réalité : l’équipe a peut-être péché par excès de confiance après un début de tournoi trop facile (trois victoires par plus de 22 points). Ce genre de scénario me rappelle toujours qu’un tournoi se gagne dans les détails, pas dans les grandes déclarations.
Le Bronze, un Lot de Consolation ?
Après la désillusion, il reste une médaille de bronze à aller chercher face à l’Italie. Ce match, prévu le dimanche à 16h30, ne sera pas une simple formalité. L’Italie, battue de justesse par la Belgique, a montré qu’elle pouvait rivaliser avec les meilleures. Pour les Bleues, ce sera l’occasion de prouver leur résilience. Une médaille, même de bronze, prolongerait une série impressionnante : huit médailles européennes en seize ans. Pas mal, non ?
- Rebondir mentalement : Oublier la déception et se remobiliser pour le bronze.
- Ajuster la stratégie : Privilégier le jeu intérieur et limiter les tirs à trois points.
- Exploiter les forces : S’appuyer sur Fam et Ayayi pour dominer.
Ce match pour la troisième place est aussi une opportunité de préparer l’avenir, notamment les JO 2024. Une médaille, même si elle n’est pas en or, pourrait redonner un élan à une équipe qui en a besoin.
Les Leçons à Tirer pour l’Avenir
Cet Euro 2025, bien que décevant, n’est pas une fin en soi. Il met en lumière des axes d’amélioration pour le basket féminin français. D’abord, la dépendance excessive aux tirs extérieurs doit être corrigée. Ensuite, la gestion des moments clés, où l’Espagne a brillé, doit devenir une priorité. Enfin, la question des absences de joueuses évoluant en WNBA soulève un débat : faut-il privilégier les compétitions internationales ou respecter les engagements en club ?
Personnellement, je pense que cet échec peut être un tremplin. Les Bleues ont le talent, l’expérience et un staff compétent. Ce qu’il manque, c’est peut-être une touche de pragmatisme dans les moments cruciaux. Comme le disait un ancien coach, « le basket, c’est 50 % de talent, 50 % de tête ». Les Bleues ont le premier, il faut maintenant travailler le second.
Un Contexte Plus Large : Le Basket Féminin en France
Si on prend du recul, cet Euro s’inscrit dans une dynamique plus large pour le basket féminin français. Depuis le titre de 2009, la France reste une nation respectée, mais elle peine à franchir le dernier cap pour redevenir championne d’Europe. Les succès en club, notamment en Euroligue féminine, montrent que le réservoir de talents est là. Mais la concurrence, avec des équipes comme l’Espagne ou la Belgique, s’intensifie.
Le développement du basket 3×3, où la France excelle, pourrait aussi inspirer l’équipe 5×5. Plus d’agressivité, plus de spontanéité : ces qualités pourraient faire la différence. Et si les Bleues s’inspiraient de leurs homologues du 3×3 pour retrouver cette étincelle ?
Un Public Toujours Présent
Une chose est sûre : les supporters n’ont pas failli. Dans le stade de la Paix et de l’Amitié, le kop tricolore a porté les Bleues jusqu’au bout. Ce soutien, même dans la défaite, est une force. Il rappelle que le basket féminin, souvent dans l’ombre du football, gagne en popularité. Chaque match est une occasion de séduire de nouveaux fans. Et ça, c’est peut-être la vraie victoire à long terme.
« Ce n’est pas donné à tout le monde de ramener une médaille. Il faut encaisser et repartir. »
– Une joueuse française après la défaite
Ce message d’espoir, porté par l’équipe, doit résonner. Le bronze n’est pas l’or, mais il reste une récompense pour une équipe qui a tout donné. Et pour les fans, c’est une raison de continuer à croire en ces Bleues.
Vers les JO 2024 : Un Nouveau Départ
À un an des Jeux Olympiques de Paris, cet Euro 2025 est un signal d’alarme, mais aussi une opportunité. Les Bleues, vice-championnes olympiques en 2021, savent ce que représente une médaille à domicile. Le chemin vers 2024 passe par des ajustements tactiques, une préparation plus solide et, pourquoi pas, le retour de certaines absentes. L’Espagne reste une montagne à gravir, mais chaque échec rapproche de la victoire, non ?
En conclusion, cet Euro 2025 n’est pas un échec total. Il est une leçon, un miroir tendu à une équipe pleine de potentiel. Les Bleues ont tout pour rebondir, à condition de tirer les bonnes leçons. Le bronze face à l’Italie, puis le rêve olympique : l’histoire est loin d’être finie.
