Imaginez-vous au bord d’une rivière, le soleil éclabousse l’eau d’éclats dorés, une fanfare fait vibrer l’air, et des centaines de nageurs, jeunes et moins jeunes, se préparent à plonger pour une course pas comme les autres. Ce 28 juin 2025, Caen a vibré au rythme d’une tradition oubliée, remise au goût du jour avec panache : la Traversée de Caen. Une course aquatique, née il y a plus d’un siècle, qui a rassemblé 460 courageux dans les eaux de l’Orne. J’ai presque envie de dire : pourquoi n’y étais-je pas ?
Ce n’était pas juste une compétition. C’était une célébration, un pont entre le passé et le présent, un moment où la ville s’est arrêtée pour applaudir ceux qui ont osé nager là où la baignade est interdite depuis 1985. Laissez-moi vous emmener dans cette aventure aquatique, entre histoire, sport et émotions brutes.
Une Tradition Réinventée pour le Millénaire de Caen
Caen, ville millénaire, a décidé de marquer 2025 avec éclat. Et quoi de mieux que de ressusciter une course née en 1923, portée par une figure locale légendaire ? La Traversée de Caen, c’est bien plus qu’un événement sportif. C’est une plongée dans l’histoire, une manière de reconnecter les habitants à leur rivière, l’Orne, et à un patrimoine oublié. Organisée dans le cadre du Week-end maritime du Millénaire, cette édition a attiré des nageurs de tous horizons, des enfants aux vétérans, tous unis par l’envie de relever un défi unique.
Ce jour-là, trois distances étaient proposées : 300 m, 700 m et 5 000 m. Chacune avec son lot de frissons et de défis. Les nageurs ont affronté une eau à 18 degrés, un courant parfois capricieux et une ambiance électrique. Mais avant de plonger dans les détails, parlons de l’homme à l’origine de cette folle aventure.
L’Héritage d’un Pionnier du Sport
Derrière la Traversée de Caen, il y a un nom : celui d’un homme qui a marqué l’histoire sportive de la ville. Ce visionnaire, footballeur émérite et héros de guerre, a fondé une section de natation dans les années 1920 pour démocratiser ce sport. Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il s’est installé à Caen et a créé cette course pour populariser la natation en eau libre. À l’époque, l’événement attirait même des compétiteurs parisiens, et certains disent qu’il était couplé à l’arrivée du Tour de France. Pas mal, non ?
Il voulait que tout le monde puisse nager, que la rivière devienne un terrain de jeu pour tous.
– Un organisateur de l’événement
Malheureusement, la Seconde Guerre mondiale a interrompu cette belle dynamique. Après un destin tragique, la course s’est essoufflée, portée à bout de bras par cet homme jusqu’à son dernier souffle. Mais en 2025, les organisateurs de l’Entente nautique caennaise ont décidé que le moment était venu de lui rendre hommage. Et franchement, quel meilleur timing que les festivités du Millénaire ?
Une Journée dans l’Eau : Récit d’une Course Épique
Revenons à ce 28 juin. Dès l’aube, le pont de Bir-Hakeim s’est transformé en point de ralliement. Les nageurs, en combinaisons noires, ajustaient leurs lunettes, échangeaient des regards complices ou nerveux. Les 5 000 m, partis de Louvigny, ont donné le coup d’envoi, suivis du 1 500 m et du 300 m, une distance plus accessible pour les novices comme moi, si j’avais osé me jeter à l’eau.
Ce qui frappe, c’est l’ambiance. Une fanfare jouait des airs entraînants, les spectateurs criaient des encouragements, et les petits bateaux des organisateurs veillaient sur les nageurs comme des gardiens attentifs. Sécurité maximale, ambiance festive : tout était réuni pour que l’expérience soit mémorable.
- Courant de l’Orne : Un défi supplémentaire pour les nageurs, rendant chaque coup de bras plus stratégique.
- Eau à 18 degrés : Fraîche, mais idéale pour une course en plein été.
- Public en délire : Les rives bondées donnaient une énergie folle aux participants.
Pour beaucoup, nager dans l’Orne était une première. L’eau, moins claire qu’une piscine, pouvait déstabiliser. « On ne voit pas le fond, ça fait bizarre », confiait un jeune nageur de 10 ans, encore essoufflé mais fier. Certains, comme une participante prise de panique, ont dû être ramenés par bateau. Mais tous s’accordaient sur un point : c’était une expérience hors du commun.
Pourquoi Nager dans l’Orne ? Un Défi Pas Comme les Autres
Nager en eau libre, c’est une tout autre bête que la piscine. Pas de lignes droites, pas de fond visible, juste vous, l’eau et le courant. Pour les 460 participants, c’était un mélange d’adrénaline et de découverte. L’Orne, interdite à la baignade depuis 1985 pour des raisons sanitaires, a été exceptionnellement ouverte pour l’occasion. Et bonne nouvelle : les autorités ont donné leur aval sans hésiter. Apparemment, l’eau était plus propre que prévu. Ouf !
L’eau libre, c’est la liberté. Mais faut garder la tête froide pour ne pas paniquer.
– Un nageur expérimenté
Ce qui rend cette course si spéciale, c’est aussi son cadre. Nager en pleine ville, sous les yeux des passants, avec les mâts des bateaux du bassin Saint-Pierre en toile de fond, c’est une expérience qui marque. Les participants parlaient d’une « redécouverte de la ville », d’un point de vue inédit. Et je dois avouer, l’idée de voir Caen depuis la surface de l’eau a quelque chose de poétique.
Un Événement pour Tous : De 10 à 70 Ans
Ce qui m’a le plus impressionné, c’est la diversité des nageurs. Des enfants, à peine sortis de l’école primaire, aux seniors qui n’ont rien perdu de leur fougue, tous étaient là. Un gamin m’a même demandé un coup de main pour ajuster ses lunettes avant de plonger. Son sourire en disait long : un mélange de trac et d’excitation. Les organisateurs ont veillé à ce que chacun se sente en sécurité, avec une flottille de bateaux prêts à intervenir.
| Distance | Profil des nageurs | Défi principal |
| 300 m | Novices, jeunes, familles | Maîtriser le courant |
| 700 m | Nageurs intermédiaires | Gérer l’endurance |
| 5 000 m | Compétiteurs aguerris | Force mentale et physique |
Chaque distance avait son public, et chaque nageur son histoire. Pour certains, c’était un défi personnel. Pour d’autres, un hommage à la ville et à son passé. « C’est une chance unique de participer à une course aussi symbolique », m’a confié une participante, encore trempée mais radieuse.
Un Pont entre Passé et Avenir
La Traversée de Caen, c’est aussi une histoire de mémoire. En 1923, elle attirait les foules, portée par l’élan d’un homme qui croyait au pouvoir du sport pour rassembler. Après des décennies d’oubli, son retour en 2025 est un clin d’œil au passé, mais aussi une promesse pour l’avenir. Les organisateurs, galvanisés par le succès de cette édition, songent déjà à une suite. « On a tout repris de zéro, mais l’engouement est là », confiait l’un d’eux.
Ce qui m’a marqué, c’est l’émotion partagée. Sur les rives, les spectateurs ne se contentaient pas de regarder : ils vivaient l’événement. Les encouragements, les rires, les applaudissements… tout ça donnait à la course une âme particulière. Et si je devais parier, je dirais que cette tradition est loin d’être terminée.
Et Après ? Vers une Nouvelle Tradition
Alors, à quoi ressemble l’avenir de la Traversée de Caen ? Les nageurs, en tout cas, sont unanimes : ils veulent revenir. Les bénévoles, eux, parlent déjà d’améliorer l’organisation, peut-être avec une plateforme d’arrivée plus grande. Parce que, soyons honnêtes, sortir de l’eau après 300 m, c’est déjà assez dur sans avoir à escalader une planche bancale !
- Bilan à tirer : Les organisateurs veulent analyser ce qui a fonctionné et ce qui peut être amélioré.
- Engouement populaire : Le public et les participants demandent une nouvelle édition.
- Héritage à préserver : La course pourrait devenir un rendez-vous annuel, ancré dans l’identité de Caen.
En attendant, cette journée restera gravée dans les mémoires. Pour les nageurs, c’était un défi physique et mental. Pour les spectateurs, une fête collective. Et pour la ville, un moyen de se reconnecter à son histoire tout en regardant vers l’avenir. Si vous me demandez mon avis, je dirais que Caen a trouvé là une pépite, un événement qui pourrait bien devenir un incontournable. Alors, à quand la prochaine plongée ?
En repensant à cette journée, je ne peux m’empêcher de sourire. Il y a quelque chose de magique à voir une ville entière vibrer pour une course, à entendre les rires des enfants et les encouragements des passants. La Traversée de Caen, c’est plus qu’un événement sportif. C’est une histoire d’eau, de cœur et de mémoire. Et si vous passez par Caen un jour, qui sait, peut-être aurez-vous envie de plonger à votre tour ?
