Imaginez un coureur cycliste, longtemps freiné par des blessures, qui, à 26 ans, se hisse parmi les plus réguliers du peloton mondial, juste derrière un certain Tadej Pogacar. Ce coureur, c’est Émilien Jeannière, un sprinteur-puncheur de l’équipe TotalEnergies, dont le nom résonne de plus en plus dans le cyclisme professionnel. En 2024, il a enchaîné 34 top 10, une performance qui le place en sérieux prétendant au titre de champion de France, sur ses terres vendéennes aux Herbiers. Mais comment ce jeune talent, passé pro sur le tard, a-t-il transformé ses galères en force pour rivaliser avec les cadors ?
Une Ascension Tardive mais Météorique
Émilien Jeannière n’a pas suivi le parcours classique des stars du cyclisme. Alors que certains prodiges signent pro dès 20 ans, lui a dû attendre 24 ans pour rejoindre l’élite. Pourquoi ? Des blessures à répétition, au dos et aux genoux, qui l’ont cloué au sol pendant ses années amateurs. « J’ai failli tout arrêter », confie-t-il dans une interview récente. Pourtant, poussé par son entourage et une détermination en acier, il a su renverser la vapeur.
« Les tendinites, les douleurs lombaires, c’était un calvaire. Mais avec du travail mental et des ajustements, j’ai retrouvé la joie de rouler. »
– Émilien Jeannière
Son déclic ? Le titre de champion de France amateurs remporté par son coéquipier et ami Matteo Vercher en 2022 à Cholet. Ce moment, qu’il décrit comme « mon plus beau souvenir de vélo sans avoir gagné », a rallumé la flamme. Depuis, Jeannière a grimpé les échelons avec une régularité impressionnante, enchaînant les places d’honneur sur des courses de plus en plus relevées.
Un Sprinteur-Puncheur à la Résistance Hors Norme
Ce qui fait la force de Jeannière, c’est sa capacité à briller dans les sprints longs. Contrairement aux purs sprinteurs qui misent sur un pic de puissance explosif, lui excelle dans les efforts prolongés, souvent sur des finales en pente ou dans un peloton épuisé. « C’est ma marque de fabrique », explique-t-il. Cette qualité, rare dans le peloton moderne, le place dans le sillage de coureurs comme Tim Merlier ou Jonathan Milan, même s’il reste modeste : « Ils sont plus rapides, mais je peux saisir ma chance. »
Le journalisme est le seul métier où l'on peut rater son sujet cent fois et quand même garder sa crédibilité.
