Imaginez une nuit où la tension est si palpable qu’elle semble crépiter dans l’air. En Cisjordanie, un territoire déjà marqué par des décennies de conflits, une scène inattendue s’est déroulée récemment : des colons israéliens, habituellement soutenus par l’extrême droite, se sont retournés contre leurs propres soldats. Oui, vous avez bien lu. Des civils israéliens ont attaqué une base militaire, lançant gaz lacrymogène et vandalisant des véhicules de Tsahal, l’armée israélienne. Ce n’est pas juste un fait divers, c’est une fracture qui révèle des tensions profondes dans une région où chaque incident peut devenir une étincelle. Alors, que s’est-il vraiment passé, et pourquoi même les figures les plus radicales d’Israël condamnent-elles cet acte ? Accrochez-vous, on plonge dans une histoire complexe, pleine de contradictions.
Une Crise Qui Défie les Alliances Traditionnelles
En Cisjordanie, les colonies israéliennes sont souvent au cœur des débats internationaux. Considérées comme illégales par l’ONU, elles abritent environ 500 000 Israéliens au milieu de trois millions de Palestiniens. Ce territoire, occupé depuis 1967, est un puzzle politique où chaque mouvement peut déclencher une tempête. Mais ce qui s’est passé dans la nuit de dimanche à lundi dernier marque un tournant inattendu. Des colons, souvent perçus comme les fers de lance de l’expansion israélienne, ont franchi une ligne en s’attaquant à une base militaire dans la région de Binyamin.
Pourquoi ? Tout a commencé après une opération militaire où des soldats ont arrêté six colons près du village palestinien de Kafr Malek. Ces derniers, selon des sources officielles, s’apprêtaient à mener une action violente contre les habitants du village. Trois Palestiniens avaient été tués dans la même zone quelques jours plus tôt, et la tension était à son comble. Les colons, furieux de l’intervention de l’armée, ont décidé de s’en prendre directement à ceux qu’ils considèrent comme leurs protecteurs : les soldats de Tsahal.
Les soldats, nos enfants, nos frères, sont là pour nous protéger. Les attaquer, c’est franchir une ligne rouge inacceptable.
– Un ministre israélien de premier plan
Quand l’Extrême Droite Condamne ses Propres Soutiens
Ce qui rend cette affaire si fascinante, c’est la réaction de l’extrême droite israélienne. D’ordinaire, les figures de ce mouvement soutiennent sans faille les colons, même face aux accusations d’agressions contre des Palestiniens. Pourtant, cette fois, des voix influentes ont dénoncé les violences. Un ministre connu pour son passé de défenseur des colons a qualifié l’attaque contre Tsahal de violation grave, insistant sur la nécessité d’une réponse ferme. Un autre leader politique, chef d’un parti ultranationaliste, a décrit ces actes comme inacceptables dans un État de droit.
Mais est-ce vraiment sincère ? Pour certains observateurs, cette indignation ressemble à une posture stratégique. Après tout, ces mêmes responsables n’ont jamais hésité à défendre les colons face aux critiques internationales. Alors, pourquoi ce revirement ? J’ai l’impression qu’il s’agit d’une tentative de calmer le jeu, de montrer une façade d’unité alors que le pays est déjà divisé par la guerre à Gaza et les tensions régionales.
- Réaction rapide : Les condamnations sont venues de tous les horizons politiques, y compris des leaders habituellement pro-colons.
- Contexte tendu : L’attaque intervient après une série d’incidents violents en Cisjordanie, exacerbés par le conflit à Gaza.
- Enjeu symbolique : Tsahal, pilier de la société israélienne, est intouchable pour beaucoup, même pour les radicaux.
Un Conflit aux Racines Profondes
Pour comprendre cet incident, il faut plonger dans le contexte de la Cisjordanie. Ce territoire, occupé depuis la guerre de 1967, est un véritable baril de poudre. Les colonies, souvent établies sur des terres revendiquées par les Palestiniens, sont un point de friction constant. Depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023, les violences en Cisjordanie ont explosé. Selon des ONG, les agressions de colons contre des Palestiniens se sont multipliées, souvent dans une relative impunité.
Mais cette fois, les colons ne s’en sont pas pris aux Palestiniens, mais à l’armée. Pourquoi ? Certains experts estiment que les colons se sentent trahis par Tsahal, qu’ils accusent de ne pas assez les protéger face aux attaques palestiniennes. D’autres y voient une escalade dans la radicalisation d’une frange de colons, prête à défier même les institutions israéliennes pour imposer sa vision.
| Événement | Contexte | Conséquences |
| Attaque de la base de Binyamin | Colons en colère après des arrestations | Condamnations politiques, tensions accrues |
| Violences à Kafr Malek | Morts de trois Palestiniens | Escalade des tensions entre colons et armée |
| Guerre à Gaza | Conflit déclenché en octobre 2023 | Augmentation des violences en Cisjordanie |
Une Indignation à Double Tranchant ?
Ce qui m’interpelle dans cette affaire, c’est le contraste dans les réactions. Quand des colons s’en prennent à des Palestiniens, l’extrême droite reste souvent silencieuse, voire complaisante. Mais dès que l’armée est touchée, tout le monde monte au créneau. Un expert en relations internationales a résumé la situation ainsi :
L’indignation face aux attaques contre Tsahal est réelle, mais elle masque une tolérance envers les violences contre les Palestiniens.
– Analyste politique israélien
Cette observation soulève une question : l’indignation est-elle sélective ? Pour beaucoup, la réponse est oui. Les colons, souvent soutenus par des factions ultranationalistes, bénéficient d’une certaine impunité lorsqu’il s’agit d’actes contre des Palestiniens. Mais attaquer Tsahal, institution sacrée en Israël, change la donne. C’est comme si les colons avaient touché un nerf sensible, obligeant même leurs alliés politiques à se désolidariser.
Les Colons : Entre Radicalisation et Frustration
Les colons ne forment pas un groupe homogène. Certains vivent en Cisjordanie pour des raisons économiques, attirés par des logements moins chers. D’autres, animés par une idéologie messianique, considèrent cette terre comme un droit divin. Ce sont souvent ces derniers qui mènent les actions les plus radicales. Dans le cas de l’attaque contre la base de Binyamin, les assaillants ont traité le commandant de traître, un mot lourd de sens dans un contexte où la loyauté à l’État est une valeur cardinale.
Ce sentiment de trahison n’est pas nouveau. Depuis des années, certains colons reprochent à l’armée de ne pas être assez ferme face aux Palestiniens. Mais s’attaquer directement à Tsahal, c’est comme déclarer la guerre à un symbole national. D’après un professeur de criminologie interrogé récemment, cette attaque marque un point de bascule :
Les émeutiers ont dépassé une limite. Même pour leurs soutiens, c’est inacceptable.
– Expert en sécurité
Pourtant, cette radicalisation ne sort pas de nulle part. La guerre à Gaza, les tensions avec l’Iran, et les pressions internationales sur les colonies illégales ont créé un climat de méfiance. Les colons, souvent isolés géographiquement et idéologiquement, se sentent parfois abandonnés par leur propre gouvernement.
Les Répercussions : Un Tournant pour la Cisjordanie ?
Cet incident n’est pas isolé. Il s’inscrit dans une vague de violences qui secoue la Cisjordanie depuis des mois. Selon des organisations de défense des droits humains, les attaques de colons contre des Palestiniens ont atteint des niveaux records en 2024. Mais ce qui change, c’est que l’armée elle-même devient une cible. Cela pose une question cruciale : comment l’État israélien va-t-il gérer cette fracture interne ?
Pour l’instant, les autorités ont promis des sanctions sévères. Des arrestations ont déjà eu lieu, et l’enquête se poursuit. Mais le problème est plus profond. Si même l’extrême droite, traditionnellement favorable aux colons, se voit obligée de condamner, cela montre à quel point la situation est explosive. Et si cette indignation n’était qu’une façade, comme le suggèrent certains analystes ?
- Enquête en cours : Les autorités cherchent à identifier tous les responsables de l’attaque.
- Réactions politiques : Les condamnations unanimes cachent-elles des divergences ?
- Impact à long terme : Cet incident pourrait redéfinir les relations entre colons et armée.
Et Après ? Les Enjeux d’un Conflit qui Évolue
Alors, où va-t-on à partir de là ? La Cisjordanie est déjà un terrain miné, et cet incident ne fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. D’un côté, l’armée doit maintenir l’ordre tout en protégeant les colons. De l’autre, les colons, ou du moins une frange d’entre eux, semblent prêts à défier toute autorité pour défendre leurs intérêts. Et au milieu, les Palestiniens continuent de subir les conséquences d’un conflit qui les dépasse.
Ce qui me frappe, c’est à quel point cette histoire illustre la complexité du conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas juste une question de territoire ou de politique ; c’est aussi une bataille d’idées, de loyautés et de symboles. L’attaque contre Tsahal, aussi choquante soit-elle, n’est qu’un symptôme d’un malaise plus profond. Et tant que les racines de ce malaise – l’occupation, les colonies, les inégalités – ne seront pas abordées, les tensions risquent de s’aggraver.
En fin de compte, cet épisode en Cisjordanie nous rappelle une vérité brutale : même dans un conflit aussi polarisé, les lignes de fracture peuvent apparaître là où on s’y attend le moins. Les colons contre l’armée, l’extrême droite contre ses propres alliés… Tout cela montre que la situation est loin d’être figée. Et si j’avais un pari à faire, je dirais que ce n’est que le début d’une nouvelle phase, plus imprévisible que jamais. Qu’en pensez-vous ? La Cisjordanie est-elle à un tournant, ou est-ce juste une tempête dans un verre d’eau ?
