Quand on pense au Tour de France, on imagine souvent des coureurs flamboyants, des egos surdimensionnés et des stratégies audacieuses sous les projecteurs. Pourtant, au cœur de l’édition 2025, un Britannique discret vole la vedette sans faire de vagues. Simon Yates, 32 ans, a remporté la 10e étape avec une finesse qui force l’admiration. Pas de fanfaronnades, pas de déclarations tapageuses, juste un coureur qui sait attendre son moment. Comment ce champion, capable de renverser des courses comme le Giro d’Italie, reste-t-il si humble tout en enchaînant les exploits ? Plongeons dans son parcours, sa stratégie et son rôle clé dans l’équipe Visma-Lease a Bike.
Un Coureur d’Exception au Service de l’Équipe
Simon Yates n’est pas un inconnu dans le peloton. Vainqueur du Giro d’Italie en mai 2025, il a déjà prouvé qu’il pouvait dominer les plus grandes courses. Mais ce qui frappe, c’est sa capacité à briller sans chercher la lumière. Lors de la 10e étape du Tour de France, disputée dans les reliefs exigeants du Puy-de-Dôme, Yates a su rester à l’ombre, littéralement et métaphoriquement, avant de surgir dans la dernière ascension. Une tactique qui illustre parfaitement son style : discret, mais redoutable.
Il pourrait se vanter, mais il est tout le contraire. Toujours en retrait, il laisse ses jambes parler.
– Un coéquipier proche
Ce jour-là, Yates était dans une échappée, un groupe de coureurs qui s’extraient du peloton pour tenter leur chance. Accompagné de Victor Campenaerts, il a laissé les autres faire le travail en tête, économisant ses forces pour le final. Cette approche calculée n’est pas nouvelle pour lui. En mai, il avait remporté le Giro grâce à une attaque décisive dans les dernières 24 heures. Une stratégie qui rappelle un funambule : toujours sur le fil, mais jamais en déséquilibre.
Un Passé Tumultueux, une Résilience Exemplaire
Pour comprendre Simon Yates, il faut remonter à 2018. Cette année-là, lors du Giro, il était le grand favori. Plein d’assurance, il avait annoncé que ses rivaux devaient le craindre. Mais la course l’a brisé. Une défaillance spectaculaire l’a relégué loin du podium, et les doutes se sont installés. L’année suivante, il est revenu plus prudent, plus réfléchi. Ce revers a forgé l’homme qu’il est aujourd’hui : un coureur qui préfère agir que parler.
Depuis, Yates a appris à canaliser son énergie. En 2019, il s’était mis au service de son frère jumeau, Adam, lors du Tour de France, remportant tout de même deux étapes. Cette capacité à alterner entre leadership et sacrifice est rare. J’ai toujours trouvé fascinant comment certains athlètes, comme Yates, parviennent à mettre leur ego de côté pour le bien collectif. C’est une leçon d’humilité qui dépasse le cadre du sport.
Un Rôle de Sherpa pour Vingegaard
Dans l’équipe Visma-Lease a Bike, Simon Yates joue un rôle essentiel aux côtés de Jonas Vingegaard, l’un des favoris pour le maillot jaune. En haute montagne, Yates devient un sherpa, un équipier dévoué qui protège son leader des attaques et l’aide à gérer les efforts. Pourtant, il n’hésite pas à saisir les opportunités, comme lors de cette 10e étape. Cette dualité – équipier loyal et coureur opportuniste – fait de lui un atout précieux.
Simon doute parfois, mais dès que la route s’élève, il est là. C’est pour ça qu’on l’a recruté.
– Un directeur sportif de l’équipe
Lorsque la course s’est corsée dans le Puy-de-Dôme, Yates a montré pourquoi il est indispensable. Alors que Tadej Pogacar, leader du classement général, imposait un rythme infernal dans le peloton, Yates a tenu bon dans l’échappée. Sa victoire n’était pas seulement un exploit personnel, mais aussi une démonstration de la stratégie d’équipe : laisser un coureur fort à l’avant pour diviser les efforts des adversaires.
Une Stratégie d’Échappée Bien Rodée
Les échappées sont un art dans le cyclisme. Elles demandent du flair, de la patience et une lecture parfaite de la course. Yates excelle dans cet exercice. Lors de la 10e étape, il a su rester discret, laissant d’autres coureurs mener le train. Cette approche, parfois critiquée par les puristes qui préfèrent les coureurs flamboyants, est pourtant d’une efficacité redoutable.
- Économie d’énergie : Rester à l’abri pour préserver ses forces.
- Lecture tactique : Identifier le moment précis pour attaquer.
- Confiance en soi : Croire en ses capacités, même dans le doute.
Certains spectateurs reprochent à Yates de ne pas assez contribuer au travail collectif de l’échappée. Mais est-ce vraiment un défaut ? Pour ma part, je vois dans cette stratégie une intelligence de course. Pourquoi s’épuiser quand on peut gagner en économisant ses forces ? Yates l’a prouvé : il sait attendre son heure.
Un Caractère à Part dans le Peloton
Ce qui rend Simon Yates si attachant, c’est son caractère. Là où d’autres coureurs cultivent une image de rockstar, lui reste en retrait. Ses coéquipiers le décrivent comme un blagueur, mais aussi comme quelqu’un de timide, qui ne clame jamais ses ambitions. Cette humilité est rare dans un sport où l’ego peut parfois prendre le dessus.
Il arrive toujours en retard au petit déjeuner, mais il est là quand ça compte.
– Un équipier amusé
Ce côté décontracté, presque nonchalant, contraste avec ses performances. Yates ne se prend pas au sérieux, mais il prend la course très au sérieux. Cette dichotomie fait de lui un personnage unique. D’ailleurs, je me demande souvent si cette décontraction n’est pas la clé de sa longévité dans un sport aussi exigeant.
Un Palmarès qui Parle pour Lui
Simon Yates n’a pas besoin de fanfaronner : son palmarès parle pour lui. Vainqueur de la Vuelta en 2018, du Giro en 2025, et de plusieurs étapes sur le Tour de France, il s’est imposé comme l’un des coureurs les plus complets de sa génération. Pourtant, il reste dans l’ombre des stars comme Pogacar ou Vingegaard. Et ça semble lui convenir.
| Course | Année | Résultat |
| Vuelta | 2018 | Victoire au général |
| Giro d’Italie | 2025 | Victoire au général |
| Tour de France | 2019 | 2 victoires d’étape |
| Tour de France | 2025 | Victoire 10e étape |
Ce tableau montre une chose : Yates n’est pas un coureur d’un jour. Ses succès s’étendent sur plusieurs années et plusieurs courses. Mais ce qui me marque le plus, c’est sa capacité à rebondir après des échecs, comme en 2018. Cette résilience est une qualité que tout sportif de haut niveau devrait envier.
Le Duel Fraternel avec Adam Yates
Un autre aspect fascinant de la carrière de Simon Yates est sa relation avec son frère jumeau, Adam. Les deux Britanniques ont grandi ensemble dans l’équipe australienne GreenEdge, partageant les mêmes rêves et les mêmes routes. Mais leurs chemins ont divergé. Adam, aujourd’hui chez UAE, brille souvent dans les classements généraux, tandis que Simon alterne entre exploits personnels et rôle d’équipier.
En 2023, Adam avait battu Simon lors de la première étape du Tour à Bilbao. Une rivalité fraternelle qui ajoute du piquant à leurs performances. Pourtant, il n’y a pas de jalousie apparente entre eux. Simon, fidèle à son caractère, semble heureux de jouer les seconds rôles quand il le faut. Cette dynamique me rappelle que le cyclisme, malgré son intensité, reste un sport où les liens humains comptent.
Les Défis de la Haute Montagne
Si Yates excelle en montagne, il est moins à l’aise dans les étapes de plaine. Lors de la première semaine du Tour 2025, il a perdu plus de six minutes sur la route de Lille, victime des bordures et du vent. Ce n’est pas une surprise : les bordures, ces cassures dans le peloton causées par le vent, sont le cauchemar des grimpeurs comme lui. Mais Yates ne s’en formalise pas. Sa mission, c’est la montagne, et il y répond présent.
Les bordures, ce n’est pas mon truc. Mais dès que la route grimpe, je me sens chez moi.
– Simon Yates
Cette franchise est rafraîchissante. Dans un sport où chaque coureur veut briller partout, Yates assume ses faiblesses. Et c’est peut-être ce qui le rend si efficace. En se concentrant sur ses points forts, il maximise son impact. Une leçon que beaucoup pourraient appliquer, sur le vélo ou ailleurs.
Une Intégration Réussie chez Visma
Rejoindre Visma-Lease a Bike a été un tournant pour Yates. L’équipe néerlandaise, connue pour sa discipline tactique, lui offre un cadre idéal. Depuis son arrivée, il a non seulement remporté le Giro, mais il s’est aussi parfaitement intégré. Ses directeurs sportifs ne tarissent pas d’éloges, soulignant son professionnalisme et son adaptabilité.
Ce qui me frappe, c’est la manière dont Visma utilise Yates. Contrairement à d’autres équipes qui misent tout sur un leader, Visma sait exploiter les forces de chacun. Yates, avec son expérience et sa polyvalence, est un rouage essentiel. Et pourtant, il reste modeste, presque effacé. Un paradoxe qui rend son histoire encore plus captivante.
Quel Avenir pour Simon Yates ?
À 32 ans, Simon Yates est à un tournant de sa carrière. Avec un palmarès déjà impressionnant, il pourrait se contenter de jouer les équipiers de luxe. Mais sa victoire dans la 10e étape montre qu’il a encore soif de succès. Les deux prochaines semaines du Tour 2025 seront cruciales. Continuera-t-il à briller dans l’ombre, ou saisira-t-il d’autres opportunités ?
- Soutenir Vingegaard : Rester un équipier fiable en montagne.
- Chasser les étapes : Profiter des échappées pour viser d’autres victoires.
- Préparer l’avenir : Penser aux prochaines grandes courses, comme la Vuelta.
Pour ma part, je parie sur une combinaison des trois. Yates a l’intelligence et la force pour jongler entre ces objectifs. Et si le Tour de France 2025 lui offre d’autres moments de gloire, il saura les saisir, comme il l’a fait au Mont-Dore. Une chose est sûre : son histoire est loin d’être terminée.
En attendant, Simon Yates nous rappelle une vérité essentielle du sport : on peut être un champion sans chercher à être une star. Dans un monde obsédé par l’image, cette humilité est une bouffée d’air frais. Et vous, que pensez-vous de ce coureur discret qui gagne sans faire de bruit ?
