Imaginez-vous dans les gradins d’une arène bondée, l’adrénaline à son comble, tandis que les projecteurs illuminent un terrain de basket où se joue une finale olympique. On est en 2024, à Paris, et l’équipe de France défie Team USA. Au centre de l’attention, un nom : Joel Embiid. Ce géant camerounais, naturalisé français et américain, a choisi de porter le maillot étoilé plutôt que celui des Bleus. Une décision qui a fait jaser, divisé les fans, et pourtant… Vincent Collet, l’ancien patron des Bleus, n’a pas bronché. Au contraire, il s’en réjouit. Pourquoi ? Accrochez-vous, on plonge dans les coulisses de cette saga olympique.
Le Choix Controversé de Joel Embiid
Quand Joel Embiid, superstar des Philadelphia 76ers, a obtenu ses passeports français et américain en 2022, le monde du basket a retenu son souffle. Pour qui jouerait-il aux Jeux olympiques de Paris 2024 ? Le Cameroun, son pays d’origine, semblait hors jeu, mais entre la France et les États-Unis, le suspense était total. Finalement, il a opté pour Team USA, une décision qui a valu au pivot des huées du public français tout au long des JO. Mais derrière ce choix, il y a plus qu’une simple question de passeport.
Ce n’était pas juste une question de fierté nationale. Embiid, avec son style dominateur dans la raquette, aurait pu transformer n’importe quelle équipe. Alors, pourquoi la France n’a-t-elle pas tout fait pour le convaincre ? La réponse réside dans une stratégie bien plus complexe, et c’est là que l’histoire devient fascinante.
Vincent Collet : Une Vision Stratégique
Vincent Collet, qui a dirigé l’équipe de France de 2009 à 2024, n’a pas caché son soulagement face à la décision d’Embiid. Lors d’un sommet sur le basket en juillet 2025, il a lâché une phrase qui a surpris : « J’étais heureux qu’Embiid ne vienne pas. » Pas de regrets, pas de frustration. Mais pourquoi un sélectionneur refuserait-il un joueur de ce calibre ? La réponse est simple : la France n’avait pas besoin de lui.
J’étais heureux qu’Embiid ne vienne pas l’année dernière. Notre secteur intérieur était déjà très compétitif.
– Ancien sélectionneur des Bleus
Avec des joueurs comme Victor Wembanyama, Rudy Gobert, Vincent Poirier, Alexandre Sarr et Mathias Lessort, la raquette tricolore était déjà une forteresse. Ajouter Embiid aurait peut-être créé un embouteillage de talents, au détriment de l’équilibre de l’équipe. Collet, avec son expérience, savait que trop de stars dans un même secteur pouvait compliquer la dynamique collective. J’ai toujours trouvé ça intéressant, cette idée qu’un excès de talent peut parfois desservir une équipe. Vous ne trouvez pas ?
Un Secteur Intérieur en Or
Parlons peu, parlons bien : la France avait de quoi faire trembler n’importe quelle équipe aux JO 2024. Voici pourquoi le choix d’Embiid n’a pas été une perte :
- Victor Wembanyama : La pépite de 21 ans, déjà comparée aux plus grands, allie taille, agilité et vision du jeu. Un phénomène.
- Rudy Gobert : Triple meilleur défenseur de la NBA, un mur infranchissable sous le panier.
- Vincent Poirier et Alexandre Sarr : Des joueurs polyvalents, capables de défendre et d’attaquer avec efficacité.
- Mathias Lessort : Une énergie débordante et une présence physique qui font mal aux adversaires.
Avec un tel arsenal, pas étonnant que Collet ait préféré miser sur la cohésion plutôt que sur une star supplémentaire. Ce choix reflète une philosophie que j’apprécie : privilégier l’équipe à l’individu, même quand cet individu est un monstre comme Embiid.
Les Huées du Public : Une Réaction Prévisible ?
Si la décision d’Embiid n’a pas perturbé Collet, elle a en revanche enflammé les supporters français. À chaque match de Team USA, le public parisien a fait entendre son mécontentement, huant le pivot à chaque toucher de ballon. Mais franchement, peut-on leur en vouloir ? Embiid, naturalisé français, avait un lien avec la France. Son choix de rejoindre les États-Unis a été perçu comme une trahison par certains. Pourtant, il faut voir les choses sous un autre angle.
Embiid vit et joue aux États-Unis depuis des années. Son quotidien, sa carrière, ses coéquipiers en NBA : tout est américain. Choisir Team USA, c’était peut-être plus naturel pour lui. Et puis, soyons honnêtes, décrocher une médaille d’or avec les États-Unis, c’est un rêve pour beaucoup. Est-ce qu’on peut vraiment lui reprocher d’avoir suivi son instinct ?
Le public a le droit d’exprimer ses émotions, mais un joueur doit faire des choix qui correspondent à sa réalité.
– Analyste sportif
Ce qui m’a marqué, c’est la façon dont Embiid a géré la pression. Malgré les sifflets, il a brillé, contribuant à la victoire de Team USA en finale (98-87 contre les Bleus). Ce genre de mentalité, c’est ce qui fait les grands champions.
La Naturalisation en Question
Le cas d’Embiid soulève une question plus large : faut-il naturaliser des joueurs pour renforcer une équipe nationale ? Collet a été clair : pour lui, la France n’a pas besoin de recourir à cette stratégie. Et il a raison, si on regarde les talents actuels. Mais cette question divise. Dans d’autres sports, comme le handball ou le rugby, la naturalisation est courante. Alors, pourquoi pas en basket ?
Arguments pour | Arguments contre |
Renforce l’équipe avec des talents exceptionnels | Risque de déséquilibrer la dynamique d’équipe |
Permet de rivaliser avec les grandes nations | Peut froisser l’identité nationale des supporters |
Apporte une diversité de styles de jeu | Privilégie les joueurs formés localement |
Personnellement, je trouve que l’approche de Collet, qui mise sur les talents locaux, renforce l’identité des Bleus. Il y a quelque chose de gratifiant à voir une équipe bâtie sur des joueurs formés en France, comme Wembanyama ou Gobert, tenir tête aux mastodontes américains.
Les Bleus face à Team USA : Une Finale Épique
Revenons à cette finale des JO 2024. Les Bleus, portés par un public en feu, ont tout donné contre une Team USA galactique. Le score final (98-87) ne reflète pas l’intensité du match. Les Français ont tenu tête aux Américains pendant trois quarts-temps, grâce à une défense acharnée et à l’éclat de Wembanyama. Mais Embiid, avec sa puissance et sa précision, a fait la différence dans les moments clés.
Ce qui m’a impressionné, c’est la résilience des Bleus. Malgré la défaite, ils ont prouvé que la France est une nation de basket à part entière. Et si Embiid avait joué pour la France, aurait-on gagné ? Peut-être. Mais à quel prix ? La cohésion d’équipe, si précieuse, aurait pu en pâtir.
Et Après ? Les Leçons des JO 2024
Les JO de Paris ont marqué un tournant pour le basket français. Avec des joueurs comme Wembanyama, qui n’a que 21 ans, l’avenir s’annonce radieux. Mais cet épisode avec Embiid nous rappelle une chose : le basket, c’est avant tout une histoire d’équipe. Les individualités, aussi brillantes soient-elles, doivent s’intégrer dans un projet collectif.
- Investir dans la formation : La France produit des talents à un rythme impressionnant. Continuons à miser sur les jeunes.
- Privilégier la cohésion : Une équipe unie vaut mieux qu’un roster de stars mal assorties.
- Gérer les attentes du public : Les supporters ont leur mot à dire, mais il faut accepter les choix des joueurs.
Pour moi, l’aspect le plus intéressant de cette histoire, c’est la confiance affichée par Collet. Dire non à un joueur comme Embiid, c’est un pari audacieux. Et même si les Bleus n’ont pas décroché l’or, ils ont montré au monde qu’ils n’ont besoin de personne pour briller.
Un Regard vers l’Avenir
Alors, que retenir de cette saga ? D’abord, que le basket français est en pleine ascension. Avec des joueurs comme Wembanyama, Gobert et consorts, les Bleus ont tout pour dominer dans les années à venir. Ensuite, que les choix individuels, comme celui d’Embiid, ne doivent pas éclipser le collectif. Et enfin, que le public, avec toute sa passion, fait partie intégrante de ce sport.
Si je devais tirer une leçon personnelle, ce serait celle-ci : parfois, dire non à une opportunité, aussi alléchante soit-elle, peut être la meilleure décision. Les Bleus l’ont prouvé. Et vous, qu’en pensez-vous ? Le choix d’Embiid vous choque-t-il, ou au contraire, le trouvez-vous logique ?
Une chose est sûre : le basket, avec ses drames, ses rivalités et ses moments de grâce, ne cessera jamais de nous captiver.