Imaginez un peloton de coureurs, muscles tendus, pédalant à l’assaut des pentes raides des Pyrénées, sous un ciel où les nuages dansent avec le soleil. Le Tour de France 2025, après une première semaine déjà éprouvante, s’apprête à basculer dans une autre dimension. Les routes sinueuses autour de Toulouse, puis les cols mythiques comme Hautacam et Superbagnères, vont dessiner les contours de cette 112e édition. Qui portera le maillot jaune à l’issue de cette deuxième semaine ? Quels coureurs français saisiront leur chance ? Et surtout, comment les favoris vont-ils redessiner le classement général ? Je me suis plongé dans ces questions brûlantes, et croyez-moi, ça promet du spectacle.
Une Deuxième Semaine Décisive pour le Tour 2025
Le Tour, c’est un marathon à vélo, mais avec des sprints brutaux et des ascensions qui brisent les jambes. Après dix jours de course, une pause bien méritée à Toulouse a permis aux coureurs de recharger les batteries – ou, pour certains, de savourer un burger, si l’on en croit les rumeurs du peloton. Mais dès mercredi, fini la détente. Une étape piégeuse autour de la Garonne, avec ses bosses vicieuses, ouvre le bal. Puis, dès jeudi, les Pyrénées entrent en scène, prêtes à séparer les costauds des simples mortels. Voici les cinq grandes questions qui vont animer cette semaine cruciale.
Ben Healy Peut-il Défendre son Maillot Jaune ?
Ben Healy, l’Irlandais au sourire discret, est la surprise de ce Tour. Avec son maillot jaune sur les épaules, il ne mène que de 29 secondes sur Tadej Pogacar, un écart aussi fragile qu’un fil d’araignée. L’étape de mercredi, avec la redoutable côte de Pech David – 840 mètres à 12,4 % de pente, rien que ça – pourrait convenir à ce puncheur explosif. Mais le vrai test arrive jeudi, avec l’enchaînement des cols de Soulor et Hautacam. Des montées longues, usantes, où les équipes comme UAE Emirates et Visma-Lease a Bike vont mettre le feu.
« J’ai envie de me tester, de voir jusqu’où je peux aller », a déclaré un coureur confiant, prêt à en découdre.
Pourtant, tenir tête à des machines comme Pogacar ou Vingegaard dans ces cols semble un défi herculéen. Jonathan Vaughters, patron de l’équipe EF Education-EasyPost, reste optimiste : « Ben sous pression, c’est souvent là qu’il brille. » Mais soyons honnêtes, garder le maillot jusqu’au chrono de vendredi serait un exploit digne d’un scénario hollywoodien. À mon avis, Healy a le cœur et les jambes, mais face à des ogres comme Pogacar, chaque seconde défendue sera une victoire.
Healy Osera-t-il l’Attaque Tout ou Rien ?
Si défendre son maillot semble compliqué, pourquoi ne pas tenter l’impossible ? Healy n’est pas du genre à attendre sagement que les favoris le dépassent. Une échappée audacieuse, un coup de poker dans les Pyrénées, pourrait renverser la table. Mais les UAE Emirates veillent au grain. Lundi, ils ont montré qu’ils ne laisseraient pas Healy s’envoler trop loin. Une stratégie de quitte ou double pourrait-elle payer ? Peut-être, mais le risque est énorme.
- Avantage : Une échappée bien gérée pourrait creuser un écart inattendu.
- Risque : Se faire reprendre par le peloton et exploser dans les cols.
- Clé : Le soutien de son équipe pour contrôler les poursuivants.
Personnellement, j’adore ce genre de panache. Un coureur qui tente le tout pour le tout, c’est l’essence du Tour. Mais face à des équipes aussi organisées, Healy devra jouer finement, comme un joueur d’échecs face à des grands maîtres.
Visma Peut-elle Renverser Pogacar ?
Depuis le départ, les Visma-Lease a Bike jouent les trouble-fêtes. Agressifs dès les premiers kilomètres, ils ont multiplié les attaques, mais Tadej Pogacar reste une muraille infranchissable. Jonas Vingegaard, leur leader, n’a pas encore porté d’attaque décisive. Les Pyrénées, avec des étapes comme Hautacam et Superbagnères, sont l’occasion parfaite pour changer la donne. Pourquoi Vingegaard n’a-t-il pas encore frappé ? Peut-être attend-il son terrain de prédilection : la haute montagne.
« On attaquera tous les jours jusqu’à Paris », promet l’encadrement d’une équipe offensive.
Pour déstabiliser Pogacar, Visma compte sur des atouts comme Matteo Jorgenson, actuel 5e au général, et Simon Yates, vainqueur d’étape mais jusqu’ici peu utile à Vingegaard. Yates, hors course pour le général, doit devenir une arme tactique en montagne, usant les adversaires pour préparer le terrain à son leader. Si Visma veut renverser la vapeur, il faudra un plan sans faille et une exécution parfaite. À mon sens, leur agressivité est admirable, mais Pogacar semble avoir une réponse à tout.
Remco Evenepoel, Prêt pour la Montagne ?
Remco Evenepoel, double champion olympique, ne mâche pas ses mots. « Il me manque encore ce punch final », a-t-il admis en conférence de presse. Pourtant, à 1’29’’ de Healy et 1’00’’ de Pogacar, le Belge reste dans le coup pour le podium. Son attaque lundi, dans l’étape des puys, a révélé une faiblesse chez ses rivaux : ni Pogacar ni Vingegaard n’ont suivi. Est-ce un signe qu’Evenepoel peut frapper fort dans les Pyrénées ?
| Coureur | Écart au général | Atout principal |
| Ben Healy | Leader | Punch sur bosses courtes |
| Tadej Pogacar | +29’’ | Polyvalence explosive |
| Remco Evenepoel | +1’29’’ | Puissance en chrono |
| Jonas Vingegaard | Non précisé | Endurance en haute montagne |
Evenepoel mise sur la rivalité entre Visma et UAE pour tirer son épingle du jeu. « Les équipiers comme Kuss ou Jorgenson finiront par s’épuiser », analyse-t-il. Mais face à des coureurs aussi complets, il devra sortir une performance hors norme. J’ai l’impression qu’Evenepoel, avec son mental d’acier, pourrait créer la surprise, mais il lui faudra un peu de chance.
Les Français Ont-ils une Chance de Briller ?
Parlons franchement : pour les Français, décrocher une victoire d’étape, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Depuis 22 étapes, aucun coureur tricolore n’a levé les bras, une disette qui commence à peser. Les favoris comme Pogacar et Vingegaard dominent tellement que viser un succès au sommet d’un col semble illusoire. La solution ? Une échappée victorieuse.
« Une victoire d’étape, c’est notre objectif », confie un coureur français ambitieux.
Kévin Vauquelin, 6e au général, est trop bien placé pour qu’on le laisse partir. Lenny Martinez, en chasse pour le maillot à pois, pourrait tenter sa chance à Hautacam ou Superbagnères. Quant à Romain Grégoire, l’étape de mercredi à Toulouse, avec son final accidenté, lui va comme un gant. Mais face à des échappés comme Healy ou Yates, il faudra être costaud. À mon sens, Martinez a le profil pour surprendre, mais il devra jouer tactique.
Le Chrono de Peyragudes Va-t-il Creuser des Écarts ?
Le contre-la-montre de Loudenvielle, avec l’ascension de Peyragudes (8,1 km à 7,6 %), est un OVNI dans le Tour moderne. Un chrono en côte, ça ne court pas les rues – le dernier remonte à 2004 ! Les favoris comme Pogacar et Vingegaard devraient se livrer un duel au sommet, tandis que les sprinteurs risquent de souffrir pour éviter le hors-délai.
- Pogacar et Vingegaard : Attendus au coude-à-coude, avec un avantage possible pour le Slovène.
- Evenepoel : Spécialiste du chrono, il pourrait limiter la casse ou surprendre.
- Sprinteurs : En danger face au délai, ils devront tout donner.
Les écarts pourraient être significatifs, surtout pour les coureurs moins à l’aise en montée. En 2016, sur un chrono similaire, les meilleurs avaient distancé la concurrence de plus d’une minute. Ce vendredi, le Tour pourrait redistribuer les cartes. J’ai hâte de voir si Evenepoel, avec son profil de rouleur, peut grappiller du temps.
Pourquoi Cette Semaine Est-elle Cruciale ?
Les Pyrénées, c’est le moment où le Tour montre son vrai visage. Les bosses de Toulouse, les cols d’Hautacam et Superbagnères, le chrono de Peyragudes : chaque jour apporte son lot de défis. Pour Healy, c’est une bataille pour sauver son maillot. Pour Pogacar et Vingegaard, c’est l’heure de frapper fort. Pour Evenepoel et les Français, c’est l’occasion de marquer l’histoire.
Ce qui me fascine, c’est cette tension permanente. Chaque coureur, chaque équipe, joue sa saison sur ces quelques jours. Les stratégies se dessinent, les alliances se forment, et les jambes parlent. Le Tour 2025, avec ses surprises et ses duels, nous rappelle pourquoi on aime ce sport : c’est une aventure humaine, brutale et magnifique.
« Le Tour, c’est une guerre où chaque col est une bataille », disait un ancien champion.
Alors, qui sortira vainqueur de cette semaine ? Healy tiendra-t-il le choc ? Pogacar confirmera-t-il sa domination ? Ou un outsider comme Evenepoel ou Martinez viendra-t-il tout bouleverser ? Une chose est sûre : les Pyrénées ne mentent jamais. Rendez-vous à Paris pour le verdict final.
