Qui n’a jamais rêvé, gamin, de fouler les pelouses sous les projecteurs, acclamé comme le prochain grand nom du foot ? À 16 ans, Willem Geubbels vivait ce rêve. Propulsé sur le devant de la scène à Lyon, il était déjà comparé à Kylian Mbappé, un poids immense pour un adolescent. Mais entre pression médiatique, blessures à répétition et choix controversés, son parcours a pris des allures de montagne russe. Aujourd’hui, à 24 ans, son retour en Ligue 1 avec le Paris FC sonne comme une promesse de rédemption. Voici l’histoire d’un talent brut, brisé par les attentes, mais loin d’avoir dit son dernier mot.
Un Prodige Écrasé par les Attentes
Quand un jeune joueur perce à un âge où d’autres passent encore leur bac, le monde du football s’emballe. Geubbels, originaire de Villeurbanne, a grandi dans l’ombre des grands à l’Académie de l’OL, un centre de formation réputé pour façonner des cracks. Dès ses 9 ans, son potentiel sautait aux yeux. Mais c’est à 15 ans, sur les grands terrains, que tout a basculé. Sa vitesse, son aisance balle au pied et son flair offensif en faisaient une pépite rare. Talent précoce, il enchaînait les appels dévastateurs, laissant les défenses adverses dans le vent.
Il multipliait les appels, créait des occasions toutes les cinq minutes. C’était un phénomène.
– Un ancien éducateur de l’OL
Pourtant, ce n’est pas seulement son jeu qui attirait l’attention. Autour de lui, un écosystème s’est formé : des agents, des clubs européens, et une famille très impliquée. Trop, peut-être. Alors que la France entière vibrait pour l’émergence de Mbappé, Geubbels était déjà vu comme le « prochain ». Une étiquette flatteuse, mais terriblement lourde à porter.
Le Bras de Fer avec l’OL : Une Rupture Fondatrice
À 16 ans, Geubbels n’était pas qu’un espoir sur le terrain. Il était aussi au cœur d’un feuilleton contractuel. L’OL, conscient de son potentiel, voulait sécuriser son avenir avec un contrat pro. Mais les discussions ont vite tourné au vinaigre. Entre les exigences financières de sa famille et les ambitions du club, le fossé s’est creusé. Précocité rimait alors avec pression, et l’adolescent s’est retrouvé pris en étau.
Les négociations ont échoué, et l’OL a pris une décision radicale : écarter Geubbels du groupe pro, le renvoyant chez les U17. Une sanction dure, presque punitive, pour un gamin qui n’avait pas encore les épaules pour gérer un tel conflit. En 2018, la solution est venue d’un transfert record : 20 millions d’euros vers l’AS Monaco, un montant colossal pour un joueur de 17 ans sans expérience solide en pro.
Il avait besoin de repères, mais il était perdu entre le club, les agents et sa famille.
– Un ancien entraîneur des jeunes à Lyon
Ce transfert, censé être un tremplin, a marqué le début d’une descente. À Monaco, les attentes étaient énormes. Geubbels lui-même, lors de sa première conférence de presse, a mis la barre haut, déclarant vouloir faire mieux que Mbappé. Une ambition légitime pour un jeune, mais un fardeau écrasant.
Les Blessures : Quand le Corps Lâche
À Monaco, tout s’est effondré. Les blessures, ces ennemies sournoises des sportifs, ont frappé fort. Entre 2018 et 2020, Geubbels n’a disputé que deux matchs. Deux. Pour un joueur censé exploser, c’est un arrêt brutal. Chaque retour était suivi d’une nouvelle rechute, comme un cycle infernal. Le physique ne suivait pas, et le mental non plus. La pression d’être le « nouveau Mbappé » pesait lourd, et les critiques fusaient.
- 2018-2019 : Blessures musculaires à répétition, zéro but.
- 2019-2020 : À peine deux apparitions en pro.
- 2021-2022 : Prêt à Nantes, sans éclat, avec seulement 12 matchs joués.
J’ai toujours trouvé que le foot est cruel avec les jeunes talents. On les porte aux nues, puis on les oublie dès qu’ils trébuchent. Geubbels, lui, n’a pas seulement trébuché : il s’est fracassé contre les attentes démesurées et un corps qui refusait de suivre.
La Renaissance Suisse : Un Nouveau Souffle
Et puis, il y a eu la Suisse. En 2023, Geubbels signe à Saint-Gall, un club discret du championnat suisse. Loin des projecteurs de la Ligue 1, il retrouve ce qui l’avait fait vibrer gamin : le plaisir de jouer. Et là, surprise : il cartonne. 14 buts en 31 matchs lors de la saison 2024-2025, des performances qui rappellent le gamin fulgurant de l’OL. À Saint-Gall, il n’était plus le « futur Mbappé », juste Willem, un attaquant qui voulait prouver qu’il en avait encore sous la semelle.
| Saison | Club | Matchs | Buts |
| 2024-2025 | Saint-Gall | 31 | 14 |
| 2021-2022 | Nantes (prêt) | 12 | 0 |
| 2018-2020 | AS Monaco | 2 | 0 |
Ce retour en forme n’est pas un hasard. En Suisse, Geubbels a trouvé un environnement moins oppressant, où il pouvait se reconstruire sans être scruté à la loupe. Parfois, il faut s’éloigner pour mieux revenir. Et c’est exactement ce qu’il fait aujourd’hui.
Paris FC : Une Nouvelle Chance en Ligue 1
En août 2025, Geubbels signe au Paris FC, promu ambitieux en Ligue 1, jusqu’en 2030. Ce retour en France est plus qu’un simple transfert : c’est une renaissance. À 24 ans, il n’est plus le gamin sous pression, mais un joueur mature, forgé par les épreuves. Le Paris FC, avec son projet structuré, pourrait être l’écrin parfait pour qu’il explose enfin. Mais la question demeure : peut-il vraiment concurrencer les meilleurs en Ligue 1 ?
Le Paris FC, c’est une opportunité de montrer qu’il n’est pas fini. Il a encore tout à prouver.
– Un observateur du football français
Le championnat français a changé depuis ses débuts. Les défenses sont plus rugueuses, les attentes toujours aussi hautes. Mais Geubbels a un avantage : il sait ce que c’est de toucher le fond. Cette résilience, c’est peut-être sa plus grande force aujourd’hui.
Pourquoi les Jeunes Talents Trébuchent
L’histoire de Geubbels n’est pas unique. Combien de jeunes prodiges, annoncés comme des futurs Ballon d’Or, se sont perdus en route ? Le football est une machine à broyer les rêves, et les raisons sont multiples.
- Pression médiatique : Être comparé à une star comme Mbappé à 16 ans est un piège.
- Blessures précoces : Un corps encore en développement ne supporte pas toujours les exigences du haut niveau.
- Entourage mal conseillé : Entre agents, familles et clubs, les intérêts divergent souvent.
- Mauvais choix de carrière : Un transfert trop tôt dans un club inadapté peut briser une progression.
Personnellement, je trouve qu’on demande trop, trop vite, à ces gamins. On oublie qu’ils sont humains, pas des machines programmées pour performer. Geubbels a payé le prix de cette frénésie, mais il montre aussi qu’on peut se relever.
Et Maintenant, Quel Avenir ?
À 24 ans, Geubbels n’est plus un espoir, mais un joueur en quête de stabilité. Le Paris FC, avec son projet axé sur les jeunes talents, pourrait être le tremplin idéal. Mais le chemin est encore long. La Ligue 1 est impitoyable, et les supporters n’oublient pas. Chaque match sera un test, chaque but une réponse aux sceptiques.
Ce qui me frappe, c’est sa détermination. Après des années à galérer, il aurait pu baisser les bras. Pourtant, il a choisi de se battre, de repartir de zéro en Suisse, et maintenant de relever le défi de la Ligue 1. Ça force le respect. Reste à voir si son corps tiendra, si son mental suivra, et si le public lui laissera une chance.
Il a du talent, c’est indéniable. Mais le foot, c’est aussi une question de timing et de chance.
– Un analyste sportif
Alors, réussira-t-il à s’imposer ? Difficile à dire. Le foot est un sport où tout peut basculer en un match, un but, une blessure. Mais une chose est sûre : Willem Geubbels n’est pas fini. Son histoire, c’est celle d’un gamin qui a brûlé les étapes, trébuché, et qui se relève aujourd’hui avec une rage de vaincre. À nous de suivre la suite.
