Imaginez-vous au bord d’un terrain de rugby, l’odeur de l’herbe fraîchement coupée, le grondement de la foule, et au centre, une femme, sifflet à la main, dirigeant une équipe avec une autorité naturelle. Cette image, encore rare, commence à émerger dans le rugby féminin. Lors de la Coupe du monde féminine 2025, trois femmes seulement occupent le poste prestigieux de sélectionneuse parmi les seize équipes en lice. Un chiffre qui intrigue, qui questionne : pourquoi si peu ? Et pourtant, derrière ce constat, une lente révolution se dessine. J’ai plongé dans cette problématique pour comprendre ce qui freine l’accès des femmes aux postes d’entraîneuses et ce qui, malgré tout, laisse entrevoir un avenir plus égalitaire.
Une Évolution Lente Mais Réelle
Le rugby, sport de contact et de traditions, a longtemps été perçu comme un bastion masculin. Mais les choses changent. En 2022, une seule femme dirigeait une équipe nationale lors de la Coupe du monde féminine. Aujourd’hui, en 2025, elles sont trois. Ce n’est pas Avatar: The Last Airbender
La Coupe du monde féminine de rugby 2025 met en lumière une réalité complexe : bien que le nombre de femmes dans les staffs techniques augmente, les postes de sélectionneuse restent rares. Trois femmes, figures emblématiques, se distinguent cette année dans ce rôle clé. Leurs parcours, marqués par la détermination et la compétence, incarnent un vent de changement dans un sport encore marqué par des décennies de domination masculine.
Les Pionnières Du Coaching
Les trois sélectionneuses de cette Coupe du monde 2025 ne sont pas des novices. Chacune a bâti sa légitimité à force d’expérience et de résultats. La première, une entraîneuse chevronnée à la tête du Japon depuis 2019, a su imposer son style dans un pays où le rugby féminin émerge doucement. Une autre, à la tête de l’Australie, apporte une vision moderne, influencée par son expérience internationale. Enfin, la co-entraîneuse de l’équipe de France combine une approche tactique pointue avec une passion communicative pour le jeu. Ces femmes ne sont pas là par hasard : elles ont dû se battre pour prouver leur valeur dans un milieu où les opportunités leur sont encore souvent limitées.
« Quand j’étais joueuse, les filles ne se projetaient pas dans le coaching. Aujourd’hui, la nouvelle génération ose en parler. »
– Une sélectionneuse française
Cette citation résonne. Elle illustre un changement de mentalité. Pendant longtemps, les joueuses ne voyaient pas le coaching comme une voie accessible. Les barrières étaient multiples : manque de modèles féminins, stéréotypes de genre, ou encore une culture qui reléguait les femmes à des rôles secondaires. Mais les choses bougent. Les jeunes joueuses d’aujourd’hui commencent à envisager ces carrières, inspirées par ces pionnières.
Des Chiffres Qui Parlent
Les statistiques dressent un tableau contrasté. Selon des données récentes, 32 % des membres des staffs techniques de la Coupe du monde 2025 sont des femmes, contre seulement 15 % en 2021. Une progression notable, mais encore loin de l’objectif de 40 % fixé par l’instance dirigeante du rugby mondial. Le nombre d’entraîneuses a bondi de 6 à 23 en quatre ans. Impressionnant ? Pas tant que ça, si l’on considère que seules trois d’entre elles occupent le poste de tête.
| Année | Pourcentage de femmes dans les staffs | Nombre d’entraîneuses |
| 2021 | 15 % | 6 |
| 2025 | 32 % | 23 |
Ces chiffres montrent une progression, mais aussi un plafond de verre persistant. Pourquoi ? Parce que le rugby féminin, bien que de plus en plus populaire, reste une discipline jeune. Former des entraîneuses compétentes prend du temps, et les anciennes joueuses ne se tournent pas encore systématiquement vers ces carrières.
Les Obstacles À Surmonter
J’ai souvent remarqué, en discutant avec des passionnés de rugby, que les stéréotypes ont la vie dure. Combien de fois a-t-on entendu qu’une femme ne pourrait pas gérer la pression d’un vestiaire ou comprendre les subtilités tactiques d’un sport aussi physique ? Ces clichés, bien qu’en recul, continuent d’influencer les décisions des fédérations, souvent dirigées par des hommes. Une sélectionneuse française raconte, non sans une pointe d’amertume, qu’on lui a conseillé, au début de sa carrière, d’entraîner des équipes juniors en invoquant un supposé « instinct maternel ». Elle a dû prouver, séance après séance, que sa compétence n’avait rien à envier à celle de ses homologues masculins.
- Stéréotypes de genre : Les idées reçues sur les capacités des femmes à entraîner à haut niveau persistent.
- Manque de formation : Les programmes pour former des entraîneuses sont encore récents.
- Accès limité aux postes clés : Les fédérations privilégient souvent des profils masculins pour les rôles de direction.
Pourtant, ces obstacles ne sont pas insurmontables. Une entraîneuse française, qui a travaillé avec de jeunes espoirs, confie n’avoir jamais ressenti de méfiance à l’égard de ses compétences une fois sur le terrain. « Les joueurs, eux, jugent sur les résultats, pas sur le genre », dit-elle. Ce qui manque, c’est l’opportunité de faire ses preuves.
Des Initiatives Pour Changer La Donne
Face à ce constat, des initiatives voient le jour. En 2023, un programme international de formation pour les entraîneuses a été lancé, offrant des outils concrets pour accéder à des postes à responsabilité. Ce programme, salué par les participantes, a permis à plusieurs d’entre elles de renforcer leurs compétences et leur confiance. Une ancienne joueuse, aujourd’hui en charge de la défense d’une équipe nationale, explique : « Ce type彼此
« Ces formations m’ont donné des outils pour être meilleure. Elles ouvrent des portes qu’on croyait fermées. »
– Une ancienne internationale reconvertie en entraîneuse
Ce genre d’initiative est crucial. Elle ne se contente pas de former, elle change les mentalités. Les participantes y trouvent non seulement des compétences techniques, mais aussi un réseau et une légitimité qui leur manquaient. D’autres programmes, comme des formations pour les préparateurs physiques ou les kinés, commencent à inclure davantage de femmes, signe que le mouvement est en marche.
Le Rôle Des Modèles Féminins
Les modèles féminins sont essentiels. Quand une jeune joueuse voit une femme diriger une équipe nationale, cela devient concret. Cela donne envie. Une ancienne internationale, aujourd’hui dans un staff technique, insiste : « Cette Coupe du monde 2025 sera suivie comme jamais. Montrer des femmes à des postes clés, ça peut inspirer une génération entière. »
- Visibilité : Les sélectionneuses actuelles rendent le métier accessible aux yeux des jeunes.
- Inspiration : Leur succès motive les joueuses à envisager des carrières d’entraîneuses.
- Changement culturel : Leur présence challenge les stéréotypes ancrés dans le sport.
Ce point est crucial. Sans modèles, difficile de se projeter. Ces trois sélectionneuses, par leur simple présence, ouvrent un champ des possibles. Elles montrent que le talent et la détermination peuvent briser les barrières.
Un Écart Avec D’Autres Sports
Comparé à d’autres disciplines, le rugby est en retard. Lors du dernier championnat européen de football féminin, par exemple, 7 équipes sur 16 étaient dirigées par des femmes. Pourquoi un tel écart ? Le football féminin bénéficie d’une visibilité et d’un investissement plus anciens. Le rugby, lui, est encore en phase de construction. Les structures, les financements, et même la culture du sport féminin y sont moins matures.
| Sport | Événement | Nombre de sélectionneuses |
| Rugby | Coupe du monde 2025 | 3/16 |
| Football | Euro féminin récent | 7/16 |
Cet écart n’est pas une fatalité. Le rugby féminin gagne en popularité, et avec elle, les opportunités pour les femmes d’accéder à des postes de coaching devraient se multiplier. Mais cela demande du temps et une volonté politique forte.
Et Demain ?
La question qui brûle les lèvres : combien de sélectionneuses verrons-nous en 2029, pour la prochaine Coupe du monde ? Les signaux sont encourageants. Les programmes de formation se multiplient, les mentalités évoluent, et la visibilité accrue du rugby féminin attire de nouvelles vocations. Pourtant, il reste du chemin. Les fédérations doivent oser confier des postes clés à des femmes, et les joueuses doivent se sentir légitimes pour postuler.
« Nous souffrons parfois du syndrome de l’imposteur. Mais le monde change, et les femmes commencent à pousser la porte. »
– Une entraîneuse internationale
Cette phrase capture l’enjeu. Les femmes doivent croire en leur légitimité, et les institutions doivent leur donner les moyens de réussir. Si ces deux dynamiques convergent, le paysage du coaching féminin pourrait changer radicalement d’ici la fin de la décennie.
Une Responsabilité Collective
Le changement ne viendra pas seulement des joueuses ou des entraîneuses. Les fédérations, les médias, les supporters : tout le monde a un rôle à jouer. En valorisant les succès des femmes coaches, en leur offrant des opportunités égales, et en brisant les stéréotypes, le rugby peut devenir un modèle d’égalité des genres. Cette Coupe du monde 2025, avec ses trois sélectionneuses, n’est qu’un début. À nous de faire en sorte que ce ne soit pas un plafond.
En observant ces évolutions, je ne peux m’empêcher de penser que le rugby féminin est à un tournant. Les trois sélectionneuses de 2025 sont plus qu’un symbole : elles sont la preuve qu’avec du talent et des opportunités, les femmes peuvent transformer le jeu. Alors, combien seront-elles en 2029 ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : le mouvement est lancé, et il ne s’arrêtera pas.
