Vous est-il déjà arrivé de penser qu’un athlète, passé un certain âge, ne pourrait plus rivaliser avec les jeunes loups du circuit ? Moi, j’avoue, j’ai parfois eu ce réflexe. Et pourtant, un Français de 37 ans, Adrian Mannarino, me fait ravaler mes préjugés. À l’US Open 2025, il signe une renaissance spectaculaire, prouvant que la passion et le travail peuvent défier le temps. Comment un joueur, après une chute vertigineuse au classement mondial, retrouve-t-il son éclat ? C’est ce que nous allons décortiquer dans cet article, avec une plongée dans l’univers mental, physique et tactique de ce gaucher pas comme les autres.
Un Retour Inattendu au Sommet
Il y a encore quelques mois, l’idée d’un retour en force d’Adrian Mannarino semblait improbable. Classé 145e mondial au plus bas de sa saison 2025, le Français semblait glisser vers une fin de carrière discrète. Mais à l’US Open, il éblouit. Une victoire convaincante contre une tête de série au premier tour, et voilà qu’il se hisse au deuxième tour, prêt à affronter l’Australien Jordan Thompson. Ce n’est pas juste une question de chance. Ce regain, c’est l’histoire d’un joueur qui a su se réinventer.
Le tennis, c’est dans la tête que ça se joue. Quand tu ne sais plus gagner, tout devient un combat contre toi-même.
– Un joueur expérimenté du circuit
Ce n’est pas la première fois qu’un vétéran du tennis surprend. Mais ce qui rend l’histoire de Mannarino unique, c’est la manière dont il a transformé une spirale négative en un cercle vertueux. Alors, comment a-t-il fait ? Quels sont les ingrédients de cette résurrection sportive ?
Un Mental Retrouvé : La Clé de la Renaissance
Le tennis est un sport impitoyable. Un moment de doute, et tout s’effondre. Mannarino l’a appris à ses dépens. Au début de 2025, il confiait avoir perdu l’art de gagner. Chaque match devenait une bataille contre son propre esprit. Une balle mal ramassée par un ramasseur, un point perdu, et c’était la catastrophe dans sa tête. Mais l’été a marqué un tournant.
Sur le gazon, sa surface fétiche, il a retrouvé des sensations. Un tournoi Challenger bien négocié, des qualifications maîtrisées dans un ATP 250, puis un troisième tour à Wimbledon face à un cador comme Andrey Rublev. Ces résultats, même modestes au départ, ont agi comme un déclic. La confiance, ce carburant essentiel, est revenue. Et avec elle, une capacité à inverser la pression sur ses adversaires.
Quand je perds confiance, mes adversaires jouent mieux. Mais cet été, j’ai vu certains craquer sous la pression. Tout se joue dans la tête.
– Un joueur du top 100
Ce mental d’acier n’est pas apparu par magie. Mannarino a travaillé sur lui-même, apprenant à canaliser ses pensées, à se focaliser sur l’instant présent. J’ai toujours trouvé fascinant comment les grands champions, même en fin de carrière, trouvent des ressources mentales insoupçonnées. Mannarino, lui, a transformé ses doutes en arme.
Une Éthique de Travail Exemplaire
Si le mental est crucial, le physique n’est pas en reste. À 37 ans, performer au plus haut niveau demande une discipline de fer. Selon des proches du joueur, Mannarino est un modèle d’éthique de travail. Pas de vin en trop, une alimentation surveillée, un sommeil optimisé. Tout est pensé pour maximiser ses performances.
Cette rigueur, souvent discrète, est ce qui permet à des joueurs comme lui de rester compétitifs. Quand on voit d’autres trentenaires, comme Gaël Monfils, continuer à briller par éclats, on comprend que l’âge n’est qu’un chiffre pour ceux qui s’entretiennent avec sérieux. Mannarino, avec son style de jeu fluide et économe, tire parti de cette préparation méticuleuse.
- Alimentation équilibrée : Des repas pensés pour l’endurance et la récupération.
- Sommeil optimisé : Une priorité pour rester alerte sur le court.
- Entraînement ciblé : Des séances adaptées pour préserver son corps tout en restant explosif.
Cette discipline, c’est aussi ce qui impressionne ceux qui l’entourent. Un coach ayant travaillé avec lui récemment confiait : « Sa manière de tout contrôler, c’est presque obsessionnel, mais ça paye. » À l’US Open, cette préparation lui permet de rivaliser avec des joueurs bien plus jeunes.
L’Amour du Jeu : Le Moteur de Mannarino
Qu’est-ce qui pousse un joueur de 37 ans à continuer à sillonner les tournois, à enchaîner les entraînements, à affronter des défaites parfois cruelles ? Pour Mannarino, la réponse est simple : la passion. Ce gaucher au style si particulier vit pour le tennis. Chaque revers slicé, chaque échange long, chaque point gagné semble lui rappeler pourquoi il n’a pas raccroché sa raquette.
Selon des observateurs, cette flamme est ce qui distingue les joueurs qui durent. « Quand on continue à cet âge, on ne peut qu’être passionné », notait un entraîneur proche du circuit. Mannarino, avec son jeu tout en finesse, incarne cette idée. Il ne joue pas pour les projecteurs, mais pour le frisson du court.
Quand tu aimes vraiment ce que tu fais, l’âge devient secondaire. C’est la passion qui te porte.
– Un ancien joueur professionnel
Cette passion, c’est aussi ce qui lui a permis de surmonter les moments sombres. Après sa chute au classement, il a envisagé d’arrêter. Mais l’idée de ne plus fouler les courts, de ne plus sentir la tension d’un match, était insupportable. Alors il a continué, et aujourd’hui, il savoure chaque instant.
Le Rôle du Coaching : Une Alchimie Gagnante
Un joueur, aussi talentueux soit-il, ne peut réussir seul. Pour Mannarino, l’arrivée d’un nouvel accompagnateur sur la tournée nord-américaine a fait des merveilles. Ce coach, lui-même gaucher et ancien joueur, comprend les subtilités de son jeu. « Nos styles se ressemblent, mais lui, il le fait mille fois mieux », plaisantait-il récemment.
Cette complicité a permis à Mannarino de retrouver des automatismes. Des ajustements tactiques, des discussions sur le mental, des conseils pour gérer les moments clés : tout cela a contribué à son retour en forme. À Cincinnati, il a dominé Jordan Thompson (6-2, 6-2), un adversaire qu’il retrouve à l’US Open. Une coïncidence ? Pas vraiment. C’est le fruit d’un travail d’équipe.
| Étape | Action | Impact |
| Challenger | Retour aux bases sur gazon | Confiance retrouvée |
| Wimbledon | 3e tour face à Rublev | Validation du niveau |
| Cincinnati | Huitièmes après qualifications | Retour au premier plan |
Ce coaching, c’est la cerise sur le gâteau d’une préparation déjà solide. Mais ce qui frappe, c’est la manière dont Mannarino intègre ces conseils tout en restant fidèle à son style. Un équilibre rare.
Un Style Unique, Une Arme Redoutable
Si Mannarino brille, c’est aussi grâce à son jeu si singulier. Gaucher, adepte des revers slicés et des angles improbables, il déstabilise ses adversaires. Ce style, souvent qualifié d’atypique, est une force. Là où d’autres misent sur la puissance, lui joue sur la ruse et la variation.
J’ai toujours trouvé son tennis fascinant. Il n’a pas le charisme flamboyant d’un Monfils ou la puissance d’un Tsitsipas, mais il a cette capacité à faire douter ses adversaires. À l’US Open, ce style lui permet de tenir tête à des joueurs mieux classés, comme il l’a fait contre Tallon Griekspoor au premier tour.
- Revers slicé : Une arme pour casser le rythme.
- Angles courts : Pour ouvrir le court et surprendre.
- Patience : Une capacité à construire les points méthodiquement.
Ce style, c’est sa signature. Et à 37 ans, il prouve qu’il est toujours efficace, même face à une nouvelle génération de joueurs plus explosifs.
Et Maintenant ? Les Défis à Venir
À l’US Open, Mannarino affronte Jordan Thompson au deuxième tour. Une victoire pourrait le propulser encore plus loin, lui qui a déjà atteint les huitièmes à Cincinnati. Mais au-delà de ce tournoi, c’est toute la fin de saison qui s’annonce excitante. Peut-il retrouver le top 50 ? Rejoindre durablement le top 20, comme en 2024 ?
Pour moi, l’aspect le plus captivant est de voir jusqu’où cette passion le mènera. Mannarino ne joue pas pour les classements ou les trophées. Il joue pour le plaisir, pour le défi. Et ça, c’est ce qui rend son parcours si inspirant.
À cet âge, chaque match gagné, c’est une petite victoire sur le temps.
Alors, la prochaine fois que vous regarderez un match de Mannarino, pensez à tout ce qui se cache derrière : le travail, la passion, le mental. Ce gaucher discret nous rappelle que dans le sport, comme dans la vie, il n’y a pas d’âge pour rêver grand. Et si son aventure à l’US Open n’était que le début d’un nouveau chapitre ?
