Imaginez une ville où la politique locale ressemble à une pièce de théâtre : des alliances qui se fissurent, des ambitions qui s’affrontent, et des militants qui doivent choisir leur camp. À Pantin, en Seine-Saint-Denis, les élections municipales de 2026 s’annoncent comme un véritable drame politique. Le Parti socialiste (PS), pilier historique de la gauche dans cette commune, est au cœur d’une lutte interne qui pourrait redéfinir son avenir. D’un côté, Mathieu Monot, premier adjoint au maire, a été désigné comme chef de file par les militants. De l’autre, Bertrand Kern, maire sortant depuis des décennies, refuse de céder la place et s’engage dans une candidature dissidente. Ce duel inattendu soulève une question : la gauche peut-elle rester unie face à une telle fracture ?
Un choc des titans au sein du PS
À Pantin, la politique locale a toujours été un terrain fertile pour les débats passionnés. Mais cette fois, la tension est palpable. Le scrutin de mars 2026 approche, et le PS, qui dirige la ville depuis des années, se trouve à un tournant. Pourquoi ? Parce que deux figures majeures du parti, autrefois alliées, se disputent désormais le leadership. Mathieu Monot, premier adjoint et secrétaire général de la fédération PS de Seine-Saint-Denis, incarne une nouvelle génération prête à prendre les rênes. En face, Bertrand Kern, maire depuis 2001, semble décidé à défier les attentes, y compris celles de son propre camp.
Mathieu Monot : l’élu des militants
Jeudi dernier, les militants socialistes de Pantin se sont réunis pour voter. Le résultat ? Une victoire écrasante pour Mathieu Monot. Avec 74 voix sur 80, il a été désigné chef de file du PS pour les municipales. Ce score impressionnant, obtenu avec une participation de 70 % des militants, montre un soutien clair à ce fidèle lieutenant de Kern. Mais qu’est-ce qui rend Monot si populaire ?
- Expérience locale : Premier adjoint depuis des années, il connaît les dossiers de la ville comme sa poche.
- Renouveau : À 40 ans, il représente une nouvelle génération, perçue comme plus dynamique par certains militants.
- Légitimité interne : En tant que seul candidat au vote, il a su rallier les militants sans opposition directe.
Mathieu Monot incarne une volonté de renouveau tout en s’appuyant sur l’héritage du PS à Pantin.
– Un militant local
Monot n’est pas un novice. Il a gravi les échelons au sein du parti et de la mairie, gagnant la confiance des habitants et des militants. Mais son ascension n’est pas sans défi. La décision de Kern de se présenter en dissidence complique la donne. Pourquoi ce choix ? Et surtout, qu’est-ce que cela dit de l’état du PS local ?
Bertrand Kern : le maire qui ne lâche rien
Bertrand Kern, c’est une figure incontournable à Pantin. Maire depuis plus de 20 ans, il a transformé la ville, avec des projets comme la Cité Fertile ou l’aménagement d’écoquartiers. Mais son annonce d’une candidature pour un cinquième mandat a surpris, voire choqué, certains militants. En 2020, il avait promis de passer la main. Alors, pourquoi ce revirement ?
Selon des observateurs, Kern estime que son expérience reste essentielle pour Pantin. Mais son choix de faire cavalier seul, sans l’aval du PS, divise. Certains y voient un acte d’ego, d’autres une preuve de son attachement à la ville. Une chose est sûre : sa décision de maintenir sa candidature, malgré le vote massif en faveur de Monot, garantit une campagne électorale explosive.
Un cinquième mandat, c’est trop pour beaucoup de militants. La gauche doit se renouveler.
– Un analyste politique
Une gauche divisée : quelles conséquences ?
Ce conflit interne au PS n’est pas qu’une querelle de personnes. Il met en lumière des tensions plus profondes au sein de la gauche française. À Pantin, où le PS a longtemps dominé, cette division pourrait avoir des répercussions majeures. Voici pourquoi :
- Fragmentation du vote : Avec deux listes de gauche, les électeurs risquent de se disperser, ouvrant la voie à d’autres forces politiques.
- Perte de crédibilité : Une guerre ouverte entre Monot et Kern pourrait ternir l’image du PS, déjà fragilisé au niveau national.
- Renouvellement ou continuité : Le duel symbolise un choix entre une nouvelle génération et l’expérience d’un maire établi.
Pour les habitants de Pantin, cette bataille pose une question cruciale : veulent-ils un changement de visage ou la stabilité incarnée par Kern ? J’ai toujours trouvé fascinant comment les dynamiques locales peuvent refléter des enjeux nationaux. Ici, on dirait un microcosme de la gauche française, tiraillée entre tradition et renouveau.
Pantin : une ville en pleine mutation
Pour comprendre l’enjeu de cette élection, il faut regarder Pantin elle-même. Cette commune de Seine-Saint-Denis, longtemps perçue comme un bastion ouvrier, s’est transformée en un hub culturel et économique. Des projets comme la Cité Fertile, prolongée jusqu’à fin 2026, ou les écoquartiers en construction témoignent de cette évolution. Mais avec le changement viennent aussi des défis :
| Enjeu | Défis | Impact |
| Gentrification | Hausse des prix immobiliers | Risque d’exclusion des classes populaires |
| Écologie | Projets d’écoquartiers | Nécessité de financements et d’adhésion citoyenne |
| Sécurité | Violences et incivilités | Demande de solutions concrètes |
Ces enjeux seront au cœur de la campagne de 2026. Monot, avec son discours de renouveau, pourrait séduire les électeurs sensibles aux questions écologiques et sociales. Kern, lui, mise sur son bilan pour rassurer ceux qui craignent un changement trop brusque. Mais une chose est sûre : les habitants veulent des réponses claires.
Les militants au cœur du jeu
Ce qui m’a frappé dans cette histoire, c’est la mobilisation des militants. Avec 70 % de participation au vote interne, on sent une vraie énergie à Pantin. Les socialistes locaux ne sont pas restés passifs face à cette crise. Ils ont choisi Monot, non pas parce qu’il était le seul candidat, mais parce qu’il incarne une vision partagée par beaucoup. Mais que faire face à la dissidence de Kern ?
Certains militants, déçus par le choix de Kern, pourraient se ranger derrière Monot. D’autres, attachés à l’héritage du maire, risquent de le suivre. Cette fracture pourrait affaiblir la campagne socialiste, mais elle montre aussi une vitalité démocratique. Après tout, n’est-ce pas ça, la politique ? Un mélange de convictions, de loyautés et, parfois, de trahisons.
Les militants sont le cœur battant du parti. Leur choix reflète une aspiration à un avenir différent.
– Un observateur local
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
À six mois des élections, Pantin est à la croisée des chemins. La dissidence de Kern pourrait-elle faire basculer la ville vers une autre force politique ? Ou Monot parviendra-t-il à unifier la gauche autour de son projet ? Une chose est certaine : cette campagne ne sera pas un long fleuve tranquille. Les débats, les meetings, les affiches dans les rues de Pantin promettent une bataille acharnée.
Si j’étais un habitant de Pantin, je me poserais une question simple : à qui confier l’avenir de ma ville ? À un homme qui a fait ses preuves pendant deux décennies, ou à une nouvelle voix qui promet de porter la ville encore plus loin ? Le choix ne sera pas facile, mais il dira beaucoup sur l’avenir de la gauche dans cette commune.
Un enjeu national ?
Ce qui se passe à Pantin n’est pas un cas isolé. Partout en France, la gauche se débat avec ses divisions internes. Entre ceux qui prônent le renouveau et ceux qui s’accrochent à leurs acquis, le PS doit trouver un moyen de se réinventer. Pantin pourrait devenir un symbole : celui d’une gauche capable de se renouveler, ou celui d’une gauche qui s’autodétruit.
Pour l’instant, les regards sont tournés vers Monot et Kern. Leurs choix, leurs discours, leurs alliances seront scrutés. Et nous, observateurs, habitants ou simples curieux, nous attendons de voir comment cette saga politique va se dénouer. Une chose est sûre : à Pantin, la politique locale n’a jamais été aussi captivante.
En attendant mars 2026, une question demeure : la gauche peut-elle surmonter ses divisions pour conserver Pantin ? Seul l’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine : cette élection restera dans les mémoires comme un tournant pour la ville et pour le PS.
