Imaginez un instant : vous êtes en plein cours en ligne, absorbé par une leçon cruciale, quand soudain, l’écran devient noir. Plus de connexion, plus de professeur, plus rien. Pour des milliers de jeunes filles en Afghanistan, ce n’est pas une simple panne technique, mais une réalité brutale imposée par les talibans. Depuis leur retour au pouvoir en 2021, les restrictions s’accumulent, et la dernière en date frappe durement : la coupure de la fibre optique dans plusieurs provinces, officiellement pour « lutter contre le vice ». Mais à quel prix ?
Quand Internet Devient la Cible des Talibans
Depuis le 16 septembre 2025, des régions comme Balkh, dans le nord de l’Afghanistan, se retrouvent privées de fibre optique. Les habitants doivent désormais compter sur un réseau mobile instable et coûteux, rendant l’accès à Internet quasi impossible pour beaucoup. Cette mesure, décrétée sans préavis, n’est pas un simple caprice technique : elle s’inscrit dans une stratégie plus large visant à contrôler l’information et à limiter l’accès à l’éducation, en particulier pour les femmes. J’ai toujours pensé que l’accès à Internet, dans des contextes aussi fragiles, représente bien plus qu’un luxe : c’est une bouée de sauvetage.
Une Éducation en Ligne, Dernier Bastion des Jeunes Filles
Pour les jeunes filles afghanes, Internet était devenu le dernier rempart contre l’exclusion. Depuis que les talibans ont interdit l’école aux filles de plus de 12 ans, les cours en ligne représentaient une lueur d’espoir. Des plateformes éducatives, souvent gérées par des organisations internationales ou la diaspora, permettaient à des étudiantes comme Omida, une brillante aspirante médecin, de poursuivre leurs études. Mais sans connexion stable, cet accès s’effondre.
« Ils nous arrachent notre dernière chance d’apprendre, de rêver, de construire un avenir. »
– Une étudiante afghane anonyme
Ce n’est pas juste une question de technologie. C’est une attaque directe contre l’émancipation des femmes. En coupant Internet, les talibans ne se contentent pas de limiter l’accès à l’information : ils éteignent les ambitions, les espoirs, et les perspectives d’une génération entière.
Pourquoi les Talibans Ciblent-ils Internet ?
Officiellement, les talibans justifient cette coupure par la nécessité de combattre le « vice ». Mais qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Selon des experts en géopolitique, il s’agit d’une tentative de renforcer leur contrôle sur la société afghane. Internet, avec son flot d’idées, d’images et de connaissances, représente une menace pour leur vision rigoriste. En limitant l’accès, ils cherchent à :
- Restreindre l’accès à l’information extérieure, notamment les critiques du régime.
- Empêcher les jeunes de s’organiser ou de s’inspirer des mouvements de résistance.
- Isoler les femmes, déjà privées d’éducation et de libertés fondamentales.
Ce n’est pas la première fois que les talibans s’attaquent à la liberté d’information. Depuis 2021, les médias locaux sont sous pression, les journalistes menacés, et les réseaux sociaux surveillés. Internet était l’un des derniers espaces de liberté, et même celui-ci est désormais en danger.
Les Conséquences pour la Population
La coupure de la fibre optique ne touche pas seulement les étudiantes. Elle affecte toute la société afghane. Voici un aperçu des impacts majeurs :
| Secteur | Impact | Conséquences |
| Éducation | Interruption des cours en ligne | Exclusion accrue des filles et jeunes femmes |
| Économie | Difficultés pour les petites entreprises | Chute des revenus, isolement commercial |
| Société | Accès limité à l’information | Risques d’embrigadement et de désinformation |
Pour beaucoup, le réseau mobile, bien que disponible, est trop cher ou trop instable pour être une alternative viable. Dans une province comme Balkh, où la fibre optique était un lien vital avec le monde extérieur, cette coupure plonge les habitants dans un isolement numérique inquiétant.
Les Jeunes Filles, Cibles Principales de cette Censure
Si tout le monde souffre de cette restriction, les jeunes filles sont les plus touchées. Avant la coupure, des initiatives courageuses permettaient à des milliers d’entre elles de suivre des cours en ligne, souvent en secret. Ces programmes, parfois financés par des ONG, offraient des formations en médecine, en informatique ou en langues. Mais sans Internet, ces opportunités s’évanouissent.
J’ai été particulièrement marqué par le témoignage d’une jeune femme qui, malgré les interdictions, continuait à apprendre en cachette. Elle m’a confié, via une messagerie sécurisée, que la coupure d’Internet lui donnait l’impression d’être « enfermée dans une prison sans murs ». Cette image m’a frappé : comment un outil aussi universel qu’Internet peut-il devenir une arme de contrôle ?
« Sans Internet, je ne peux plus rêver d’un avenir où je serais médecin. Ils veulent nous garder dans l’ombre. »
– Une étudiante de Mazar-e-Sharif
Une Résistance Numérique est-elle Possible ?
Face à cette censure, certains Afghans ne baissent pas les bras. Des réseaux clandestins, utilisant des connexions par satellite ou des VPN, commencent à émerger. Ces solutions, bien que risquées, permettent à une poignée d’étudiants de contourner les restrictions. Mais ces alternatives restent coûteuses et difficiles d’accès pour la majorité.
Des organisations internationales travaillent également à fournir des solutions. Parmi les idées proposées :
- Distribution de cartes SIM avec des forfaits subventionnés pour les étudiants.
- Mise en place de centres d’apprentissage hors ligne avec du contenu téléchargeable.
- Renforcement des réseaux satellites pour les zones rurales.
Ces initiatives, bien que prometteuses, se heurtent à des obstacles logistiques et sécuritaires. Les talibans surveillent étroitement les activités numériques, et toute tentative de contournement peut entraîner des représailles sévères.
Un Combat pour l’Avenir
L’aspect peut-être le plus tragique de cette situation est l’impact à long terme. En privant une génération entière d’éducation, les talibans compromettent l’avenir de l’Afghanistan. Les jeunes filles, en particulier, sont les premières victimes de cette politique répressive. Mais leur résilience reste impressionnante. Malgré les obstacles, beaucoup continuent de chercher des moyens d’apprendre, que ce soit par des livres, des cours clandestins ou des connexions précaires.
En tant que rédacteur, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine admiration pour ces jeunes femmes qui refusent de baisser les bras. Leur combat, bien que silencieux, est une leçon pour nous tous. Mais une question demeure : combien de temps pourront-elles tenir face à un régime déterminé à les réduire au silence ?
Que Peut Faire la Communauté Internationale ?
La communauté internationale a un rôle crucial à jouer. Des sanctions ciblées contre les responsables de ces restrictions, des financements pour des solutions technologiques alternatives, et une pression diplomatique accrue pourraient faire la différence. Mais pour l’instant, les réponses restent timides. D’après des observateurs, le manque de coordination entre les nations limite l’efficacité des actions.
Il est temps de se demander : pourquoi le droit à l’éducation, un principe universel, semble-t-il si difficile à défendre dans des contextes comme l’Afghanistan ? La réponse n’est pas simple, mais elle exige une mobilisation collective. Les ONG, les gouvernements et les citoyens ordinaires doivent unir leurs forces pour offrir un avenir à ces jeunes filles.
Un Regard vers l’Avenir
La coupure d’Internet en Afghanistan n’est pas qu’une question technique. C’est un symbole d’une lutte plus large entre progrès et répression, entre savoir et ignorance. Les talibans ont peut-être coupé la fibre optique, mais ils ne peuvent pas éteindre la soif de connaissance des jeunes Afghans. Leur résilience, leur courage, et leur détermination sont des flammes que même les restrictions les plus sévères peinent à étouffer.
En écrivant cet article, j’ai été frappé par une pensée : et si nous, de l’autre côté du monde, avions un rôle à jouer dans cette histoire ? Partager ces récits, soutenir les initiatives éducatives, ou simplement refuser de fermer les yeux peut faire une différence. L’Afghanistan nous rappelle que la liberté d’apprendre est un trésor fragile, à protéger à tout prix.
« L’éducation est une arme plus puissante qu’aucune autre. Ils peuvent couper nos câbles, mais pas notre volonté. »
– Une activiste afghane
Alors, que faire face à cette situation ? Continuer à raconter ces histoires, à amplifier les voix des opprimés, et à soutenir ceux qui luttent pour un avenir meilleur. Parce que, comme le montre l’Afghanistan, chaque connexion compte.
