Vous êtes-vous déjà demandé ce que ça fait de vivre un match de foot dans un stade silencieux, privé des chants enflammés des supporters ? Pour les fans du Stade de Reims, cette réalité a marqué le début de la saison en Ligue 2. Après une relégation douloureuse et des tensions avec le club, les ultras, ces supporters inconditionnels, avaient décidé de se taire. Mais ce samedi 4 octobre 2025, les tribunes de l’Auguste-Delaune vibreront à nouveau. Pourquoi ce retour en force ? Et que signifie-t-il pour l’avenir du club ? Plongeons dans cette histoire où passion, conflits et espoirs se mêlent.
Un Retour Très Attendu des Ultras
Après des mois de silence, les ultras du Stade de Reims, regroupés sous la bannière des Ultrem 1995, ont décidé de reprendre leurs chants. Ce n’est pas un simple retour : c’est un événement qui redonne vie à l’âme du stade. Lors du match contre Grenoble, prévu ce samedi après-midi, les supporters promettent de faire trembler les gradins. Mais pour comprendre l’ampleur de ce moment, il faut revenir en arrière, à l’été 2025, quand tout a basculé.
Une Relégation qui Laisse des Traces
La descente en Ligue 2 a été un choc pour Reims. Longtemps dans le ventre mou de la Ligue 1, le club champenois semblait à l’abri. Pourtant, une fin de saison chaotique les a conduits à disputer des barrages contre Metz. Le verdict ? Une défaite amère et une relégation. Ce soir-là, la colère des supporters a explosé. Des incidents ont éclaté, des sièges ont été arrachés, et les tensions avec les forces de l’ordre ont marqué les esprits.
Les Ultrem 1995, le cœur battant des tribunes rémoises, ont particulièrement mal vécu cet épisode. Leur président a écopé d’une lourde sanction : un an d’interdiction de stade et six mois de prison avec sursis. Les ultras ont pointé du doigt le club, l’accusant d’avoir porté plainte contre eux. Le Stade de Reims, de son côté, a toujours nié, affirmant que la plainte visait des dégradations volontaires sans cibler directement les supporters. Résultat ? Une rupture brutale entre le club et ses fans les plus fervents.
Le football sans supporters, c’est comme un concert sans musique. Les ultras sont l’âme du stade.
– Un observateur du football local
La Grève des Encouragements : Un Silence Assourdissant
En réponse à ces événements, les Ultrem ont opté pour une arme redoutable : le silence. Lors des trois premiers matchs à domicile de la saison, les tribunes, d’habitude si bruyantes, étaient presque muettes. Pas de chants, pas de drapeaux, pas de fumigènes. Ce choix a transformé l’Auguste-Delaune en une coquille vide, loin de l’ambiance électrique qui fait la réputation du club. J’ai moi-même assisté à un match dans un stade silencieux, et croyez-moi, l’expérience est déconcertante. On ressent un vide, comme si le cœur du football s’était arrêté.
Ce silence n’était pas anodin. Il traduisait une fracture profonde entre les ultras et la direction du club. Les supporters reprochaient au Stade de Reims un manque de soutien face aux sanctions judiciaires. De leur côté, les dirigeants insistaient sur leur volonté de dialoguer. Mais dans ce genre de conflit, les mots ne suffisent pas toujours à apaiser les passions.
Des Négociations pour Rallumer la Flamme
Alors, comment en est-on arrivé à ce retour des ultras ? Tout a changé grâce à des discussions en coulisses. Début octobre, le club et les Ultrem ont publié des communiqués annonçant une trêve. Le Stade de Reims a parlé d’un dialogue sincère, tandis que les ultras ont évoqué des accords concrets. Parmi les avancées, une promesse qui fait rêver les supporters : la mise en place d’une tribune debout, une revendication de longue date.
Pour ceux qui ne sont pas familiers, une tribune debout permet aux supporters de vivre les matchs debout, dans une ambiance plus intense, comme dans les stades allemands. C’est un projet ambitieux, mais il reste soumis à l’approbation de la ville de Reims et de la Fédération française de football. En attendant, cette annonce a suffi à convaincre les ultras de revenir. Mais ils restent vigilants, avertissant que tout manquement aux promesses pourrait les pousser à reprendre leur grève pour toute la saison.
- Dialogue renoué : Le club et les ultras ont repris les discussions pour apaiser les tensions.
- Tribune debout : Une promesse qui pourrait transformer l’expérience des supporters.
- Menace de grève : Les ultras restent prêts à se taire à nouveau si les engagements ne sont pas tenus.
Une Passion Toujours Intacte
Ce qui frappe dans cette histoire, c’est la résilience des supporters rémois. Malgré la relégation et les tensions, ils restent fidèles. La preuve ? Plus de 7 025 abonnés ont souscrit pour la saison, un record pour une campagne de Ligue 2. Ce chiffre montre que la passion pour le Stade de Reims ne s’éteint pas, même dans les moments difficiles.
Actuellement classé 5e en Ligue 2, le club a de quoi nourrir des espoirs de remontée. Les supporters, eux, y croient dur comme fer. Lors de mes discussions avec des fans, j’ai senti cette ferveur intacte. “Reims, c’est plus qu’un club, c’est une famille”, m’a confié un supporter de longue date. Ce retour des ultras pourrait être le coup de boost dont l’équipe a besoin pour viser la Ligue 1.
Quand les ultras chantent, c’est tout le stade qui vibre. On sent que l’équipe joue avec une force supplémentaire.
– Un ancien joueur de Ligue 2
Le Rôle des Ultras dans le Football Moderne
Les ultras, souvent mal compris, sont bien plus que des supporters bruyants. Ils incarnent une culture, une identité. À Reims, les Ultrem 1995 ne se contentent pas de chanter : ils organisent des animations, créent des tifos spectaculaires et donnent une âme au stade. Mais leur passion peut aussi déraper, comme lors des incidents post-relégation. La question se pose : comment concilier cette ferveur avec les exigences de sécurité dans les stades modernes ?
Le club a été clair : la violence n’a pas sa place dans le football. Pourtant, les ultras estiment parfois être incompris, voire ciblés injustement. Ce débat, loin d’être unique à Reims, touche de nombreux clubs en Europe. En Allemagne, par exemple, les tribunes debout ont permis de canaliser cette énergie tout en renforçant la sécurité. Peut-être que Reims pourrait s’en inspirer.
| Aspect | Rôle des ultras | Impact sur le club |
| Ambiance | Chants, tifos, animations | Boost moral pour les joueurs |
| Identité | Représentation des valeurs du club | Fidélité des supporters |
| Conflits | Tensions avec la direction | Risque de fractures |
Et Maintenant, Quel Avenir ?
Le retour des ultras marque un tournant, mais rien n’est gagné. Les promesses du club devront se concrétiser pour éviter une nouvelle crise. La tribune debout, si elle voit le jour, pourrait redéfinir l’expérience des supporters à Reims. Mais au-delà des infrastructures, c’est la relation entre le club et ses fans qui sera déterminante. Un dialogue fragile, mais essentiel.
Pour l’instant, les supporters se préparent à enflammer l’Auguste-Delaune contre Grenoble. Ce match ne sera pas seulement une rencontre sportive : il symbolisera une réconciliation, même temporaire. Et si Reims continue sur sa lancée, qui sait ? Peut-être reverrons-nous les Rouge et Blanc en Ligue 1 plus vite qu’on ne le pense.
Une chose est sûre : le football à Reims, c’est une histoire de passion. Les ultras, avec leurs chants et leur ferveur, rappellent pourquoi ce sport continue de faire vibrer des millions de personnes. Alors, la prochaine fois que vous passez par l’Auguste-Delaune, tendez l’oreille. Vous entendrez bien plus que des cris : vous entendrez l’âme d’une ville.
