Imaginez-vous dans une maison cossue, loin du tumulte des parquets NBA, où un géant de 2,16 m partage un déjeuner avec son fils de 17 mois. C’est là, à Minneapolis, que j’ai eu l’impression de découvrir un autre Rudy Gobert. Pas seulement le pivot star des Timberwolves, quatre fois meilleur défenseur de la ligue, mais aussi un père, un homme confronté à des défis personnels et des choix controversés. À l’aube de sa 13e saison en NBA, il se livre avec une sincérité désarmante, entre ses rêves de titre, ses engagements personnels et une vie qui ne se résume pas aux dunks.
Un Géant aux Multiples Facettes
Rudy Gobert n’est pas juste un nom sur un maillot. À 33 ans, il incarne une force tranquille, un roc sur et en dehors du terrain. Mais qu’est-ce qui fait vibrer ce colosse français ? Entre ses entraînements intensifs, ses responsabilités de père et ses prises de position publiques, il jongle avec une vie aussi intense que ses blocs en défense.
Une Nouvelle Saison, un Nouveau Départ
Pour sa quatrième saison avec les Timberwolves, Gobert aborde 2025 avec un état d’esprit renouvelé. Fini les cheveux, place à un crâne rasé qui, dit-il avec un sourire, lui donne des airs de « moine guerrier ». Ce choix capillaire n’est pas anodin : il symbolise un renouveau, une volonté de repartir sur des bases solides après une intersaison marquée par des bouleversements personnels.
J’ai pris ma tondeuse cet été, et je suis content du résultat. Ça me donne un côté moine, guerrier, non ?
– Rudy Gobert, sur son nouveau look
Sur le terrain, les Timberwolves misent sur la continuité. Après deux échecs en finale de conférence (contre Dallas en 2024 et Oklahoma City l’année précédente), l’équipe conserve un effectif quasi inchangé, malgré le départ retentissant de Karl-Anthony Towns vers les Knicks. Gobert croit en ce groupe. « C’est l’attention aux détails qui fera la différence », confie-t-il. Et il sait de quoi il parle, lui qui a transformé la mentalité défensive de la franchise depuis son arrivée en 2022.
- Objectif principal : Atteindre la finale NBA, un rêve encore inachevé.
- Atout majeur : Une défense d’élite, portée par Gobert, élu meilleur défenseur en 2024.
- Défi à relever : Surmonter les échecs passés et peaufiner la cohésion d’équipe.
La Vie de Père : Une Priorité Absolue
Si Gobert domine sous les paniers, c’est à la maison qu’il livre un autre combat, tout aussi intense. Père d’un petit Roméo de 17 mois et bientôt d’un deuxième enfant, il a traversé une période tumultueuse avec la mère de ses enfants. Cette séparation, qu’il ne cache pas, a pesé sur sa saison dernière. « Ce serait mentir de dire que ça n’a pas eu un impact », admet-il, la voix posée mais empreinte d’émotion.
Pourtant, il refuse de se laisser abattre. Sa priorité ? Être un père exemplaire. « Mon objectif, c’est le bien-être de mes enfants », insiste-t-il. Désormais, il a organisé sa vie pour que Roméo soit à ses côtés à Minneapolis, une routine qui l’ancre et le motive. J’ai trouvé cette franchise touchante. Combien d’athlètes de ce calibre osent parler aussi ouvertement de leurs failles ?
Mon objectif a toujours été de privilégier le bien-être de mon enfant. Être le meilleur père possible, c’est ma mission.
– Rudy Gobert, sur son rôle de père
Ce rôle de père ne se limite pas à sa vie personnelle. Sur le terrain, Gobert endosse aussi un rôle de mentor pour les jeunes joueurs des Timberwolves. Il insiste sur l’importance des routines, de la nutrition et du travail physique. « Quand je suis arrivé, j’ai voulu instaurer une culture de la gagne », explique-t-il. Et ça marche : les observateurs locaux notent que sa présence a changé la mentalité de la franchise.
Un Été pour Se Reconstruire
L’été 2025 n’a pas été de tout repos pour Gobert. Après avoir renoncé à l’Euro avec l’équipe de France, une décision qu’il justifie par un besoin de ressourcement, il s’est plongé dans un entraînement intensif. Direction Salt Lake City, où il possède encore une maison. Là-bas, à 1 280 mètres d’altitude, il a enchaîné les séances : musculation, basket, course en montagne. « J’ai bossé sur mon shoot et mes finitions près du panier », précise-t-il, déterminé à ajouter de nouvelles cordes à son arc.
Ce travail acharné a porté ses fruits. Gobert semble plus affûté, plus explosif. « L’objectif, c’était d’être plus résistant et endurant », explique-t-il. Et si son physique impressionne, c’est son mental qui frappe. Comment trouve-t-il l’énergie de rebondir après une année aussi compliquée ? Peut-être dans cette discipline quasi monastique qu’il s’impose.
| Aspect | Focus de l’intersaison | Résultat attendu |
| Physique | Musculation, endurance, explosivité | Meilleure résistance sur le terrain |
| Technique | Shoot, finitions près du panier | Polyvalence offensive accrue |
| Mental | Ressourcement, gestion familiale | Équilibre personnel renforcé |
Un Soutien Controversé à RFK Jr.
Si Gobert fait l’unanimité pour ses qualités de basketteur, son soutien à Robert Kennedy Jr., nouveau ministre américain de la Santé, a suscité des remous. En novembre 2024, un message sur les réseaux sociaux a enflammé les débats. Kennedy, connu pour ses positions controversées sur les vaccins, est une figure clivante. Gobert, lui, se défend : « Je ne suis pas un expert en politique, mais je crois que tout n’est pas noir ou blanc. »
Son intérêt pour Kennedy repose sur une cause qui lui tient à cœur : la nutrition. « Il veut enlever des composants toxiques de l’alimentation aux États-Unis. Ça résonne avec moi », explique-t-il. Mais ses propos sur les vaccins, où il plaide pour plus de transparence, ont divisé. « M’interroger sur ce sujet ne fait pas de moi quelqu’un de mauvais », insiste-t-il, conscient des critiques. Cette prise de position, maladroite pour certains, reflète pourtant une quête sincère de cohérence personnelle.
Je ne me considère pas comme antivaccin. J’essaie juste de faire les choses de manière naturelle, en faisant attention à ce que je mets dans mon corps.
– Rudy Gobert, sur ses convictions
Ce débat soulève une question : jusqu’où une star du sport peut-elle s’aventurer dans des sujets sensibles sans perdre en crédibilité ? Personnellement, je trouve son approche courageuse, même si elle prête à discussion. Après tout, n’est-il pas humain de questionner ce qui touche à la santé de ses enfants ?
Les Rêves Olympiques et NBA
À 33 ans, Gobert ne compte pas s’arrêter. Son rêve ultime ? Une médaille d’or olympique avec les Bleus, un objectif qu’il vise pour les Jeux de Los Angeles en 2028. « Ça n’a pas changé », affirme-t-il avec conviction. En NBA, il croit fermement aux chances des Timberwolves. « On a montré qu’on pouvait accomplir de grandes choses », dit-il, évoquant la nécessité de peaufiner les détails pour aller plus loin.
Sa détermination est contagieuse. En le voyant parler, on sent un homme qui ne se contente pas de rêver : il construit, étape par étape, son chemin vers la gloire. Et si les Timberwolves décrochent le titre cette saison ? Ce serait, pour moi, l’aboutissement d’un parcours hors norme.
- Étape 1 : Consolider la défense des Timberwolves, un domaine où Gobert excelle.
- Étape 2 : Intégrer les jeunes talents dans une dynamique collective.
- Étape 3 : Viser la finale NBA, avec un Gobert au sommet de son art.
Les Défis des Paris Sportifs
En dehors du terrain, Gobert doit aussi gérer une pression inattendue : celle des parieurs. « Après chaque match, je reçois des messages de parieurs mécontents », confie-t-il, un brin amusé mais conscient de l’absurdité de la situation. Ce phénomène, de plus en plus courant en NBA, illustre les dérives d’une industrie qui pèse lourd. Comment rester concentré quand des milliers de fans vous reprochent un rebond raté ?
Pour Gobert, la réponse est simple : rester fidèle à ses valeurs. « Je ne fuis jamais mes responsabilités », martèle-t-il. Cette phrase, qu’il répète comme un mantra, résume son état d’esprit, que ce soit face aux critiques, aux défis familiaux ou aux attentes sportives.
Un Héritage en Construction
Que retiendra-t-on de Rudy Gobert dans dix ans ? Un défenseur d’exception, sans doute. Un père dévoué, certainement. Mais aussi un homme qui n’a pas peur de s’exprimer, même au risque de diviser. Son parcours, fait de hauts et de bas, est une leçon de résilience. À Minneapolis, entouré de son fils et de son équipe, il continue d’écrire son histoire, un panier à la fois.
Et nous, spectateurs, qu’attendons-nous de lui ? Un titre NBA ? Une médaille d’or ? Ou simplement qu’il reste ce géant authentique, qui ne craint pas de montrer ses failles ? Pour ma part, je parie sur sa capacité à surprendre, encore et toujours.
Rudy Gobert n’est pas seulement un joueur de basket. Il est une figure complexe, un homme qui porte sur ses épaules le poids des attentes, des responsabilités et des rêves. À l’aube de cette saison 2025, une chose est sûre : il ne fuira pas. Et ça, c’est peut-être ce qui le rend si unique.
