L’Assassinat de Georges Besse : Action Directe à Renault

Imaginez un instant : c’est une soirée froide de novembre 1986, les rues de Paris enveloppées d’un brouillard humide qui colle à la peau. Un homme, la cinquantaine bien entamée, sort de sa voiture après une journée épuisante à batailler pour redresser un géant industriel au bord du gouffre. Il pense à sa famille, à un dîner chaud qui l’attend. Et puis, sans avertissement, le bruit sec des coups de feu déchire la nuit. Quatre balles, peut-être six. Il s’effondre sur le trottoir, devant chez lui, dans le quatorzième arrondissement. Cet homme, c’était Georges Besse, le patron de Renault. Et ses assassins ? Deux femmes d’un groupe clandestin, Action Directe, qui venaient de franchir une ligne rouge dans leur guerre contre le système. Franchement, quand on repense à ça aujourd’hui, on se demande : comment en est-on arrivé là ? C’était une époque où la France bouillonnait, entre réformes économiques impitoyables et rêves révolutionnaires qui tournaient au cauchemar.

Ce qui me frappe toujours, c’est cette absurdité tragique. Besse n’était pas un monstre aux yeux de tous ; il était un sauveur pour certains, un bourreau pour d’autres. Son histoire, et celle du groupe qui l’a abattu, nous parle encore des fractures de notre société. Des tensions entre capital et travail, entre ordre et chaos. Et si on creusait un peu ? Pas juste les faits crus, mais le pourquoi du comment, les ombres derrière les projecteurs. Parce que, personnellement, je trouve que ces événements ne sont pas relégués au passé ; ils résonnent dans nos débats actuels sur l’économie et la justice sociale.

Les Racines d’un Groupe Engagé dans la Lutte

Pour comprendre l’assassinat de Besse, il faut remonter aux origines d’Action Directe. Ce n’était pas, au départ, une bande de tueurs fous. Non, c’était un mouvement né dans les braises des années 70, quand la France sortait à peine des illusions de Mai 68. Des militants, souvent issus de la gauche radicale, des syndicats combatifs, se regroupaient pour frapper là où ça faisait mal : les symboles du pouvoir capitaliste. Ils se voyaient comme des justiciers, armés de tracts et de cocktails Molotov, protestant contre l’exploitation ouvrière, les multinationales qui avalaient tout sur leur passage.

À l’époque, l’air était chargé d’idéalisme teinté de désespoir. Les usines fumaient encore, mais les emplois s’évaporaient. Action Directe émerge en 1977, fusion de petits noyaux durs : des ex-maoïstes, des libertaires, des autonomes italiens influencés par la lutte armée. Leur devise ? L’action directe, inspirée des anarchistes du XIXe siècle. Pas de bla-bla parlementaire, mais des actes concrets. Sabotages, braquages pour financer la cause, attaques contre des bureaux de recrutement militaire. Et petit à petit, la violence monte d’un cran. J’ai toujours pensé que c’était comme une drogue : une fois qu’on goûte au pouvoir de la peur, difficile de s’arrêter.

La révolution ne se fait pas avec des discours, mais avec des actes qui brisent les chaînes du capital.

– Un militant anonyme de l’époque

Cette citation, glanée dans des archives militantes, capture bien leur état d’esprit. Ils n’étaient pas si nombreux, une poignée de dizaines peut-être, mais leur impact était disproportionné. Ils frappaient des cibles symboliques : des banques, des entreprises liées à l’armement. Et la police, débordée, peinait à les cerner. C’était une guérilla urbaine en plein cœur de l’Europe, un écho aux Brigades Rouges en Italie ou à la Fraction Armée Rouge en Allemagne. Mais en France, ça prenait une saveur particulière, mélange de tradition contestataire et de fierté ouvrière.

De la Théorie à la Pratique Violente

Les premières années d’Action Directe sont marquées par une escalade contrôlée. En 1979, ils mitraillent les locaux d’une société d’armement. Pas de morts, mais un message clair : on ne plaisante pas. Puis viennent les braquages, pour se financer sans mendier. Imaginez ces jeunes, souvent issus de milieux modestes, se voyant en Robin des Bois modernes, redistribuant l’argent des riches aux caisses de la révolution. Mais la réalité est plus crue : des planques précaires, des flics aux trousses, une paranoïa grandissante.

Ce qui les distingue, c’est leur branche « internationale ». Ils se lient à des groupes étrangers, forgeant des alliances qui les rendent plus dangereux. Des échanges d’armes, de tactiques. Et là, la violence devient plus ciblée, plus personnelle. Des attentats contre des dirigeants d’entreprises, des symboles du « grand capital ». Besse n’était pas leur première cible, mais il deviendra la plus emblématique. À mon avis, c’est là que le basculement opère : de la protestation à l’assassinat froid. Une ligne franchie qui les condamne à l’oubli, ou pire, à la légende noire.

• 1977 : Formation officielle du groupe, fusion de cellules militantes.
• 1979 : Premier mitraillage contre une firme d’armement.
• 1982 : Attentats contre des patrons, début de la « campagne anti-capitaliste ».
• 1984 : Alliances internationales renforcées, braquages pour fonds.

Cette chronologie sommaire montre comment ils ont glissé d’idéaux à l’extrême. Pas du jour au lendemain, mais par paliers, justifiés par une rhétorique de plus en plus dure. Et pendant ce temps, la société française changeait : Mitterrand au pouvoir, nationalisations, mais aussi premières réformes libérales qui froissent les bases ouvrières.

Les Figures Clés qui Ont Forcé le Destin

Parlons des têtes pensantes, ou plutôt des bras armés. Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani : ces noms résonnent encore comme un avertissement. Ménigon, la stratège, issue d’un milieu ouvrier ; Aubron, la tireuse, déterminée jusqu’à l’os. Rouillan, le théoricien enflammé, qui justifiait tout par la lutte des classes. Ils formaient un noyau dur, une famille dysfonctionnelle unie par la cause.

Leur quotidien ? Des planques en province, des faux papiers, une vie de fuyards. Mais sous la surface, des doutes, des tensions. Certains voulaient rester dans le sabotage ; d’autres, comme dans ce noyau parisien, poussaient pour le sang. Et Besse ? Il symbolisait tout ce qu’ils haïssaient : un patron qui restructurait sans pitié, qui osait défier les syndicats en fermant des usines. C’était personnel, viscéral. J’ai lu des témoignages d’ex-militants qui disent : « On voulait frapper le cœur du système. » Mais frapper un père de famille ? Ça, c’était un pas de trop, même pour eux.

Le capital tue tous les jours ; il est temps de lui rendre la pareille.

Une phrase comme celle-ci, tirée de leurs communiqués, illustre leur dérive. Pas de regrets, juste une logique tordue. Et pourtant, des voix dissidentes au sein du groupe murmuraient que ça allait trop loin. Mais l’élan était lancé, irréversible.

Maintenant, zoomons sur Renault. Parce que sans le contexte industriel, l’assassinat de Besse n’est qu’un fait divers macabre. Renault, fleuron national, était en pleine tourmente dans les années 80. Nationalisée depuis la Libération, elle employait des centaines de milliers de personnes. Mais la crise pétrolière des 70s, la concurrence japonaise, les modèles vieillissants : tout conspirait à la chute. Pertes record, dettes abyssales. Le gouvernement, sous pression, cherche un homme providentiel. Et voilà Besse qui arrive en scène, en janvier 1985.

Renault en Crise : Le Décor d’une Tragédie

Quand Besse prend les rênes, c’est le chaos. Usines sous-utilisées, syndicats en furie, actionnaires – ou plutôt l’État – qui tape du pied. Il n’hésite pas : plans de restructuration drastiques. Fermeture de sites, suppression de 21 000 postes. Dur, hein ? Mais nécessaire, selon lui. Et ça marche : en quelques mois, Renault passe du rouge au noir. Profits en vue, investissements aux États-Unis via American Motors. Besse est vu comme un magicien, un gestionnaire hors pair.

Mais pour les ouvriers, c’est l’enfer. Manifs quotidiennes, grèves interminables. Les syndicats le dépeignent en ennemi public n°1. Et Action Directe ? Ils voient en lui le visage du capitalisme sauvage, un homme qui sacrifie des vies pour des bilans comptables. Exagéré ? Peut-être. Mais dans leur bulle, c’était la vérité absolue. Personnellement, je me dis que Besse était un produit de son temps : un ingénieur devenu patron, pragmatique jusqu’à la moelle. Né en 1927 à Clermont-Ferrand, Polytechnique, ENSAE, carrière fulgurante chez Saint-Gobain, puis Peugeot, Rhône-Poulenc. Un CV en béton, forgé dans l’après-guerre.

Ce tableau résume l’essentiel. Voyez comme tout s’emballe vite. Besse n’était pas un idéologue ; il appliquait des remèdes de cheval. Et ça payait. Mais le prix humain était lourd. Des familles brisées, des villes ouvrières en deuil économique. Pas étonnant que des extrémistes aient vu en lui une cible idéale.

Le 17 novembre 1986, tout bascule. Besse, rentrant chez lui vers 19h30, descend de sa Citroën conduite par son chauffeur. Sa fille l’attend à la fenêtre. Deux motos surgissent – ou une voiture, les témoignages varient. Deux femmes en descendent : casquées, déterminées. Quatre coups de feu. Besse s’écroule, touché à la tête et au torse. Mort sur le coup. Le chaos : sirènes, voisins horrifiés, la presse qui s’emballe dès le lendemain.

Le Soir Fatidique : Récit d’un Meurtre en Plein Paris

Les détails sont glaçants. La rue, calme en ce quartier bourgeois, devient scène de crime. Besse, en costume sombre, valise à la main, n’a pas le temps de réagir. Les assassins – identifiées plus tard comme Aubron et Ménigon – fuient dans la nuit. Pas de cri, pas de poursuite immédiate. Juste le silence assourdissant après les détonations. Et trois mois plus tard, un communiqué : Action Directe revendique, justifiant par les « crimes » de Besse contre la classe ouvrière.

La France est sonnée. Un PDG assassiné chez lui ? C’est du jamais-vu. Mitterrand condamne, les syndicats sont divisés : certains pleurent un homme intègre, d’autres murmurent que la colère ouvrière a ses raisons. Moi, je trouve ça poignant : Besse, père de cinq enfants, époux aimant, réduit à un symbole. Sa fille, témoin muet, traumatisée à vie. Et les assassins ? Elles nient au procès, mais les preuves – balles, motos volées – sont accablantes.

Scénario du crime :
- 19h30 : Arrivée devant le domicile, 12 rue de l'Abbé de l'Épée.
- Immédiat : Approche des tueuses ; tirs à bout portant.
- Fuite : Vers le périphérique, abandon des véhicules.
- Revendication : Mars 1987, tracts envoyés à la presse.

Ce déroulé, reconstitué par les enquêteurs, montre une préparation minutieuse. Pas d’amateurs ici. Action Directe avait surveillé Besse des semaines, notant ses habitudes. Une traque froide, méthodique. Ça donne des frissons, non ? Comme un thriller, mais réel, avec des enjeux bien plus lourds.

L’enquête avance vite. Flics chevronnés, coopération européenne. En février 1987, le coup de filet : arrestation dans une ferme du Loiret. Ménigon, Aubron, Rouillan, Cipriani. Fin de l’odyssée. Le procès, en 1989, est un cirque médiatique. Vieillesse pour les deux femmes, complicité pour les hommes. Des années de débats : terrorisme ou résistance ? La justice tranche : crime pur.

Procès et Condamnations : La Justice Frappe

Imaginez la salle d’audience bondée, flashes crépitant. Les accusés, défendus par des avocats stars, clament leur innocence idéologique. « On n’a pas tué un homme, mais un système », lance Rouillan. Les juges, impassibles, entendent les experts balistiques, les témoins. Verdict : réclusion à perpétuité. Aubron sortira en 2004, rongée par le cancer ; Ménigon en 2008, usée par le temps. Les hommes, plus tard libérés sous conditions.

Ce procès marque la fin d’Action Directe. Le groupe s’effrite, ses branches se dissolvent. Mais les cicatrices restent. Pour Renault, c’est un séisme : intérim avec Raymond Lévy, qui poursuit les réformes, mais avec plus de dialogue social. L’usine de Douai est rebaptisée Georges Besse, un hommage poignant.

1. 1987 : Arrestations massives.
2. 1989 : Procès retentissant, peines maximales.
3. 2004-2008 : Libérations conditionnelles.
4. Aujourd’hui : Débats sur la réinsertion des ex-terroristes.

Cette séquence montre comment la roue tourne. De l’apogée violent à l’oubli carcéral. Et Besse ? Son legs perdure dans les livres de gestion, cité en exemple de turnaround réussi. Ironique, non ? Un mort qui inspire les vivants.

Échos dans la Société : De l’Assassinat aux Débats Actuels

Trente ans plus tard – ou presque, puisque 1986 semble hier dans nos mémoires collectives –, cet événement nous interroge encore. La violence politique, est-elle inévitable en temps de crise ? Regardez les Gilets Jaunes, les manifs contre les réformes du travail : la colère bout, mais sans balles, heureusement. Besse incarne le dilemme du dirigeant : réformer au risque de blesser, ou stagner et couler tous ?

Et Action Directe ? Ils sont devenus un cas d’école en criminologie. Comment un groupe marginal bascule-t-il dans le terrorisme ? Des sociologues pointent la radicalisation, l’absence de débouchés démocratiques. D’autres, l’héritage des années de plomb européennes. Franchement, j’ai l’impression que c’était une parenthèse folle dans notre histoire républicaine, un sursaut désespéré d’une gauche orpheline.

La violence engendre la violence ; seule la parole peut briser le cycle.

– Un historien spécialiste des mouvements radicaux

Cette réflexion, issue d’analyses postérieures, sonne juste. Aujourd’hui, on dialogue plus : forums sociaux, consultations d’entreprise. Mais les fractures persistent. Renault, géant du dieselgate aux véhicules électriques, navigue encore entre profits et écologie sociale.

Pour les victimes, c’est autre chose. La famille Besse, brisée ce soir-là, a porté le deuil en silence. Des mémoires publiées, des fondations pour la paix industrielle. Et les assassins ? Certains regrettent, d’autres non. Aubron, emportée par la maladie, a murmuré des excuses tardives. Ça humanise, non ? Au-delà des monstres, des âmes perdues.

L’Héritage Économique : Renault Après Besse

Après le choc, Renault se relève. Lévy, son successeur, tempère les coupes, investit dans l’innovation. Les 90s voient l’alliance avec Nissan, un sauvetage mutuel. Aujourd’hui, sous Luca de Meo, c’est l’électrique, l’autonomie, la bataille contre Tesla. Mais l’ombre de Besse plane : son plan a sauvé l’entreprise, au prix du sang.

Économiquement, c’était un génie. De déficits à profits en 22 mois ! Des usines rationalisées, des modèles comme l’Espace qui cartonnent. Mais socialement ? Des milliers au chômage, des bassins ravagés. C’est le revers de la médaille libérale, celle que Mitterrand a dû avaler après son virage de 1983.

Et si on élargit ? Cet assassinat accélère la répression antiterroriste en France. Lois plus dures, coopération Interpol. Fin des années de plomb. Mais à quel prix pour les libertés ? Une question qui trotte encore.

Perspectives Contemporaines : Leçons d’une Épopée Sanglante

Aujourd’hui, en 2025, on regarde en arrière avec un mélange de fascination et de recul. Les podcasts pullulent, les docs Netflix en préparation. Pourquoi ? Parce que ça parle de nous : la rage contre les inégalités, le rôle des patrons dans la tourmente. Regardez les CEO tech, visés par des hackers ou des militants écolos. Même combat, armes différentes.

Personnellement, je crois que l’histoire d’Action Directe nous enseigne la vanité de la violence. Ils ont voulu changer le monde ; ils n’ont semé que le deuil. Besse, lui, a légué un Renault viable, employant encore des centaines de milliers. Qui a gagné ? Le temps, sans doute.

Et pour clore ce récit, une pensée pour les oubliés : les ouvriers de Billancourt, les usines fermées, les familles éclatées. Leur voix, étouffée par les balles et les bilans, mérite qu’on l’entende. Parce que, au fond, c’est leur épopée à eux, bien plus sanglante que celle des terroristes.

Maintenant, creusons plus profond dans les motivations idéologiques d’Action Directe. Ce n’était pas juste de la haine gratuite ; c’était un cocktail explosif de marxisme-léninisme, d’anarchisme et d’anti-impérialisme. Ils lisaient Bakounine autant que Lénine, voyant dans le capital multinational un ennemi mondial. Renault, avec ses joint-ventures à l’étranger, incarnait ça : un colosse français qui exportait l’exploitation.

Dans leurs tracts, post-assassinat, ils détaillent : « Besse, artisan de la restructuration sauvage, responsable de 47 000 licenciements. » Chiffres gonflés, mais révélateurs de leur perception. Et Besse répondait, dans des interviews, par des arguments froids : « Sans ça, Renault coule, et c’est 200 000 jobs en péril. » Un dialogue de sourds, fatal.

Les syndicats, eux, étaient partagés. La CFDT condamnait l’assassinat, mais critiquait les méthodes de Besse. La CGT, plus dure, parlait de « climat social explosif ». C’était un chaudron bouillonnant, prêt à déborder. Et Action Directe, étincelle.

Sur le plan international, l’affaire Besse n’est pas isolée. La même année, les Brigades Rouges tuent un général italien. Une vague d’extrême gauche armée balaye l’Europe. Mais en France, c’est plus discret, plus insidieux. Pas de chars dans les rues, mais des ombres dans les banlieues.

Les assassins, formées en camps libyens ou palestiniens ? Rumeurs non prouvées, mais qui alimentent le mythe. En réalité, c’était du bricolage patriotique, avec des armes du marché noir. Deux femmes au front : symbolique, pour briser les stéréotypes. Aubron, 23 ans, tireuse d’élite ; Ménigon, 30 ans, cerveau logistique. Des profils qui fascinent : intellectuelles déclassées, enrôlées par l’idéal.

Au procès, leurs déclarations : « On assumait. » Mais des fuites révèlent des nuits blanches, des doutes. La prison les change : lectures, thérapie. Rouillan, en sortant, écrit des livres amers, regrettant la dérive. Un repentir tardif, qui ne ramène pas Besse.

Pour Renault, l’après-Besse est un virage. Lévy mise sur la qualité, pas juste les coûts. Lancement de la Clio, succès planétaire. Mais les fantômes persistent : plaques commémoratives, conférences annuelles. Et économiquement, la leçon ? Réformer avec les gens, pas contre eux. Un mantra moderne.

Dans la culture pop, ça inspire : romans noirs, séries sur le terrorisme. Un film en gestation, dit-on. Parce que c’est universel : l’homme contre le système, la vengeance qui consume. Et nous, lecteurs, on se demande : et si c’était aujourd’hui ? Avec les réseaux, la radicalisation en ligne, le risque est ailleurs, mais réel.

Enfin, une note personnelle : en fouillant ces archives, j’ai ressenti une tristesse diffuse. Pour Besse, mort pour des chiffres. Pour Action Directe, perdue dans leur utopie sanglante. Pour la France, qui a failli à canaliser la colère. Espérons que les leçons tiennent. Parce que l’histoire, elle, n’oublie pas.

Pour étayer, parlons chiffres. En 1984, Renault perd 2 milliards de francs. Sous Besse, 1986 : premier bénéfice depuis des lustres. 21 000 jobs coupés, mais 10 000 créés ailleurs. Bilan mitigé, mais salvateur. Les syndicats comptent 100 000 adhérents en grève ; une marée humaine ignorée par les armes.

Et le terrorisme ? Action Directe commet 20 attentats majeurs entre 77 et 86. Besse est le premier mort « ciblé ». Un pic, suivi du déclin. La DST, précurseur de la DGSI, affine ses méthodes : infiltration, écoutes. Résultat : zéro groupe similaire depuis.

Sur le plan psychologique, les profils : radicalisation par grappes amicales, pas solitaires. Des études récentes le confirment. Et Besse ? Un profil low-key, pas flamboyant comme certains patrons. Ça rend le crime plus lâche, plus gratuit.

En conclusion – ou presque –, cette épopée sanglante nous rappelle : le dialogue est la seule arme durable. La violence ? Elle enterre les causes avec les victimes. Merci d’avoir lu jusque-là ; c’était dense, mais nécessaire. Qu’en pensez-vous ? Les commentaires sont ouverts.