Il y a des matins où l’on ouvre une page et l’on se dit que Paris, décidément, ne finit jamais de nous étonner.
Quand la nouvelle édition du Who’s Who débarque, c’est un peu comme recevoir la liste des invités d’une soirée où tout le monde compte. Et cette année, parmi les 521 nouveaux noms, Paris place ses pions avec une élégance rare. Des artistes qui ont fait chanter le Stade de France, une danseuse tout juste sacrée étoile, un créateur qui transforme les quartiers populaires en ateliers couture… Franchement, on a envie de tous les applaudir.
Le Who’s Who 2026 consacre le Paris qui crée et ose
Chaque année, ce dictionnaire un peu old school (mais tellement chic) choisit ceux et celles qui, par leur parcours, leur influence ou leur audace, marquent leur époque. En 2026, la capitale truste une belle poignée de places. Et ce n’est pas un hasard : entre l’euphorie post-olympique et une scène culturelle qui bouillonne, Paris vit un moment particulier.
J’ai feuilleté la liste avec curiosité et, je dois le dire, une certaine fierté de Parisien. Ces nouveaux entrants ne sont pas des héritiers discrets. Non, ce sont des gens qui font, qui inventent, qui secouent les codes. Et ça fait du bien.
Victor Le Masne, le maestro qui a fait pleurer le monde entier
À seulement 28 ans, il a déjà dirigé la musique des quatre cérémonies des Jeux olympiques. Quatre. Vous vous rendez compte ?
Ce jeune compositeur et multi-instrumentiste a ce truc rare : il sait faire vibrer des stades entiers et, le même soir, accompagner en tournée des artistes aussi différents que Juliette Armanet ou Philippe Katerine. Cette année, il a même glané une Victoire de la musique et un Grammy avec Gojira. Oui, un Grammy.
Mais ce qui m’a le plus touché, c’est son Requiem des lumières composé pour l’hommage aux victimes du 13 novembre 2015. Sous la pluie, devant l’Hôtel de Ville, des milliers de personnes ont retenu leur souffle. C’était beau, digne, poignant. Quand la musique devient mémoire collective, on sait qu’on a affaire à quelqu’un d’exceptionnel.
« Les Jeux ont été un accélérateur de vie », confiait-il récemment. Clairement, le garçon n’a pas fini d’accélérer.
Mossi Traoré, la mode qui vient des quartiers et va loin
Si vous avez suivi la Fashion Week ces dernières années, vous avez forcément vu passer ses défilés. Parfois dans des lieux improbables. Le cimetière du Père-Lachaise, oui, vous avez bien lu.
Mossi Traoré, 39 ans, a commencé comme habilleur à l’Opéra Garnier avant de créer sa marque en 2019. Une mode urbaine, engagée, qui parle à tout le monde. Il a remporté le prix Pierre Bergé de l’ANDAM, rien que ça, et surtout, il a cofondé une école de couture dans les quartiers populaires. Parce que pour lui, la haute couture ne doit pas rester un monde fermé.
- Né à Paris, grandi à Villiers-sur-Marne
- Citoyen d’honneur de sa ville
- Habille aussi les cérémonies officielles (oui, il était aussi au 13-Novembre avec Victor Le Masne)
Ses vêtements racontent une histoire. Celle d’une France qui mélange les cultures, les origines, les rêves. Et ça, ça mérite largement une place dans le grand livre des personnalités qui comptent.
Roxane Stojanov, l’étoile qui a fait chavirer l’Opéra Bastille
Fin décembre 2024, il y a eu ce moment suspendu. Elle termine Paquita, le public est en transe, standing ovation, et le directeur de l’Opéra monte sur scène : « Danseuse étoile. »
Roxane Stojanov, 29 ans, d’origine franco-macédonienne, entre dans la légende. Entrée dans le corps de ballet en 2013, première danseuse en 2022, et maintenant tout en haut de la hiérarchie. Elle excelle dans les grands classiques – La Bayadère, Don Quichotte – mais aussi chez les chorégraphes contemporains les plus pointus.
Ce qui frappe, c’est sa présence. Une technique irréprochable, oui, mais surtout une émotion qui traverse la salle. Quand elle danse, on oublie tout. Et à Paris, on sait reconnaître ça.
Nina Childress, du punk aux Beaux-Arts
Parlons d’un parcours qui sort vraiment de l’ordinaire. Nina Childress a été chanteuse dans la scène punk alternative parisienne des années 80-90 avant de devenir une peintre majeure, élue à l’Académie des beaux-arts et cheffe d’atelier aux Beaux-Arts de Paris.
Ses toiles flirtent avec le pop art, l’hyperréalisme, l’abstraction. On les voit au Centre Pompidou, au Musée d’art moderne. Elle enseigne, transmet, secoue les codes. Une femme libre, en somme.
Les gardiens du patrimoine : Claire Bernardi et Philippe Lonné
Paris, ce n’est pas que des jeunes prodiges. Ce sont aussi celles et ceux qui veillent sur ses trésors.
Claire Bernardi dirige le musée de l’Orangerie depuis 2022, reconduite en 2025. Elle a co-organisé des expositions événements sur Picasso et continue de faire rayonner Monet et les impressionnistes dans ce bijou des Tuileries.
Philippe Lonné, lui, a pris la tête de la Bibliothèque nationale de France fin 2024. Après avoir livré les ouvrages olympiques, il s’attaque maintenant à l’un des plus grands patrimoines écrits du monde. Respect.
Lucie Castets, l’étoile (filante ?) de la politique
Elle a 41 ans, elle est énarque, elle a dirigé les finances de la Ville de Paris… et l’été 2024, elle s’est retrouvée propulsée candidate du Nouveau Front populaire à Matignon. Même si ça n’a pas abouti, le signal est clair : elle compte.
Dans un paysage politique souvent figé, son profil technique et son engagement font bouger les lignes. À suivre, très clairement.
Gilles Perraudin et l’architecture en pierre massive
Grand Prix national de l’architecture 2024, Gilles Perraudin défend une idée simple et radicale : construire en pierre massive, locale, durable. Son atelier parisien et l’Académie de la Pierre qu’il préside portent cette vision d’un Paris plus écologique, plus ancré dans son territoire.
Marie Barsacq, l’héritage olympique
Elle a piloté l’impact et l’héritage des Jeux pour le comité d’organisation, puis est devenue ministre des Sports quelques mois. Aujourd’hui, elle continue de porter cette idée que le sport peut changer la société.
Alors oui, le Who’s Who reste un annuaire un peu élitiste. Mais quand on voit ces noms, ces parcours, ces envies de transmettre et de créer, on se dit que Paris a encore de beaux jours devant elle.
Ces dix-là (et quelques autres) ne sont pas seulement des « personnalités ». Ce sont des bouts de rêve qui se réalisent. Et ça, franchement, ça donne envie de croire que la ville lumière brille encore très fort.
Et vous, lequel de ces nouveaux entrants vous impressionne le plus ?
