Vous est-il déjà arrivé de perdre quelqu’un de vue, juste quelques minutes, et de sentir cette pointe d’angoisse qui monte ? Multipliez ça par quatre jours entiers. C’est ce que vit actuellement une famille du Val-d’Oise.
Depuis le samedi 15 novembre 2025, une femme de 67 ans s’est volatilisée dans la petite ville tranquille de Deuil-la-Barre. Et quand on parle de disparition inquiétante, le terme prend ici tout son sens : la personne souffre de troubles cognitifs. Autrement dit, elle peut être complètement désorientée, ne plus reconnaître les lieux familiers, ni même savoir comment rentrer chez elle.
Une disparition qui glace le sang
Ce jour-là, en fin d’après-midi, tout semblait pourtant normal. Ameren – c’est son prénom – se trouvait à son domicile de la rue Georges-Dessailly, un quartier résidentiel calme où tout le monde ou presque se connaît. Puis plus rien. Plus un appel, plus un message, plus de lumière dans l’appartement le soir venu. C’est sa fille qui a donné l’alerte.
Quatre jours plus tard, malgré les recherches de la famille puis de la police, aucune trace. On imagine l’état d’esprit des proches : ce mélange d’espoir qui s’effrite et de peur qui grandit à chaque heure qui passe.
Qui est Ameren ? Un portrait pour mieux la reconnaître
À 67 ans, Ameren mesure 1 mètre 57. Une silhouette menue, plutôt discrète dans la foule. Ce samedi-là, elle portait :
- Une doudoune bleu foncé, le genre qu’on enfile quand le froid commence à piquer sérieusement
- Une écharpe beige claire, douce, probablement en laine ou cachemire
- Un pantalon noir à motifs léopard blanc – c’est le détail qui saute aux yeux, assez original pour marquer les esprits
Des vêtements chauds, donc. On est mi-novembre, les températures descendent vite en Île-de-France. Mais quatre jours dehors, même emmitouflée, ça reste extrêmement dangereux à cet âge, surtout avec des troubles de la mémoire.
Les troubles cognitifs : pourquoi c’est si grave
Quand on parle de troubles cognitifs à 67 ans, on pense immédiatement à une maladie neurodégénérative type Alzheimer ou apparentée. La personne peut très bien quitter son domicile pour une raison banale – aller acheter le pain, poster une lettre – et soudain ne plus savoir où elle est ni comment revenir.
J’ai déjà vu ça dans mon entourage : une grand-mère qui part faire trois courses et qu’on retrouve à dix kilomètres, assise sur un banc, complètement perdue. Sauf que là, on parle de quatre jours. Quatre nuits, probablement. On ose à peine y penser.
« Les premières 48 heures sont cruciales. Passé ce délai, les risques pour la santé deviennent très importants, surtout en automne avec le froid et l’humidité. »
– Un policier spécialisé dans les recherches de personnes vulnérables
Où peut-elle être ? Les scénarios possibles
Deuil-la-Barre n’est pas une grande ville, mais elle est très bien desservie. La gare est à deux pas de la rue Georges-Dessailly. Un train, un bus, et en quelques minutes on se retrouve à Paris, à Enghien-les-Bains, à Montmorency ou plus loin encore.
Avec des troubles cognitifs, il suffit d’un moment d’égarement : elle monte dans un bus qu’elle prenait il y a vingt ans, descend à un arrêt qui lui semble familier, et se retrouve complètement perdue dans une ville qu’elle ne reconnaît plus.
Autre possibilité, plus sombre : une chute, un malaise, dans un endroit discret. Un jardin, un sous-bois près de la ville, une zone en travaux… On a déjà vu des personnes recherchées pendant des jours à quelques centaines de mètres seulement de chez elles.
L’appel à témoins : chaque détail compte
La police a diffusé un appel officiel. Et franchement, c’est le genre de situation où n’importe quel souvenir, même vague, peut faire la différence.
Vous étiez à Deuil-la-Barre samedi après-midi ou soirée ? Vous avez vu une dame correspondant à ce signalement dans un commerce, dans la rue, à la gare, dans un parc ? Même si ça vous semble anodin, appelez.
Le numéro à retenir : 01.34.05.25.55 – commissariat d’Enghien-les-Bains, joignable 24h/24.
Pas besoin d’être sûr à 100 %. Une intuition, un « je crois que… », ça suffit pour déclencher une vérification. Et ça peut sauver une vie.
Ce que cette affaire dit de notre société
Derrière ce fait divers, il y a une réalité qu’on préfère souvent ignorer : le nombre de personnes âgées atteintes de troubles cognitifs explose. En France, on estime à plus d’un million le nombre de personnes touchées par Alzheimer ou maladies apparentées. Et chaque année, des milliers d’entre elles disparaissent ainsi, parfois pendant quelques heures, parfois pour toujours.
On parle beaucoup de téléphones géolocalisés, de bracelets GPS, de systèmes d’alerte. Mais dans les faits, combien de familles ont les moyens ou l’organisation pour équiper leurs proches ? Et surtout, combien acceptent de porter ce genre de dispositif, perçu comme une atteinte à la liberté ?
Cette disparition, c’est aussi un rappel brutal : nos villes ne sont pas toujours pensées pour les personnes vulnérables. Des quartiers entiers sans bancs pour se reposer, des passages piétons interminables, des gares sans personnel… Tout ça complique terriblement la vie quand on commence à perdre ses repères.
Que faire si vous la croisez ? Conseils pratiques
- Abordez-la calmement, sans la brusquer – elle peut être apeurée ou confuse
- Demández-lui doucement son prénom ou si elle a besoin d’aide
- Ne la laissez surtout pas repartir seule
- Appelez immédiatement le 17 ou le numéro dédié
- Notez l’endroit exact et l’heure
Chaque seconde compte. Une personne désorientée peut marcher des kilomètres sans s’en rendre compte, surtout si elle cherche à « rentrer chez elle » en suivant un souvenir ancien.
L’espoir reste permis… pour l’instant
Quatre jours, c’est long. Très long. Mais il y a déjà eu des cas où des personnes ont été retrouvées après cinq, six, sept jours. Parfois dans des états préoccupants, mais vivantes.
Tant que la police maintient l’appel à témoins actif, c’est qu’il y a encore de l’espoir. Et tant qu’on en parle, tant qu’on partage l’information, on multiplie les chances qu’une personne la reconnaisse quelque part.
Alors oui, ce billet est long. Mais imaginez que ce soit votre mère. Vous voudriez que tout le monde garde ses traits en mémoire, non ?
Partagez. Regardez bien autour de vous. Et si vous avez le moindre doute, un seul, appelez le 01.34.05.25.55.
Parce que derrière les mots « disparition inquiétante », il y a une femme de 67 ans qui a probablement froid, peur, et qui ne comprend plus très bien ce qui lui arrive.
On peut encore changer la fin de cette histoire.
