Imaginez la scène : vous venez de vous faire dominer pendant cinq rounds, la ceinture vous a filé entre les doigts et, au lieu de rentrer calmement à l’hôtel, vous foncez dans le bureau du grand patron pour lui demander des comptes. Pas avec des mots doux, non. Avec les mains. C’est exactement ce qui se serait passé en 2018 entre Francis Ngannou et Dana White, si l’on en croit le grand manitou de l’UFC. Et franchement, quand on connaît les deux personnages, on se dit que ça sent la poudre depuis longtemps.
Une rancune qui ne s’éteint jamais
Entre ces deux-là, l’histoire n’a jamais été un long fleuve tranquille. D’un côté, un patron sulfureux qui dirige son empire d’une main de fer. De l’autre, un colosse camerounais passé de la rue à la gloire et qui n’a jamais eu la langue dans sa poche quand il s’est senti lésé. Leur rupture en 2023 a été explosive, mais les racines du malaise plongent bien plus loin. Beaucoup plus loin.
Et aujourd’hui, alors que tout le monde rêve d’un Ngannou-Jones pour une soirée historique à la Maison Blanche, Dana White sort la sulfateuse et rappelle pourquoi, selon lui, ça n’arrivera jamais. Parce que, non, il n’a pas digéré. Et il le fait savoir sans filtre.
2018, Boston : la soirée où tout a basculé
Retour en janvier 2018. L’UFC tient son grand rendez-vous à Boston. Ngannou, invaincu et terrifiant, défie Stipe Miocic pour la ceinture heavyweight. Tout le monde voit déjà le Camerounais couronné. Sauf que ce soir-là, c’est Miocic qui donne une leçon de wrestling et de cardio. Cinq rounds de domination. Une défaite claire et nette.
Perdre une finale, ça fait mal. Mais ce qui va suivre fait encore plus mal aux yeux de Dana White.
« Il m’attrape par la chemise et me repousse dans mon bureau. Je lui ai dit : mec, enlève tes putains de mains de dessus moi. »
– Le patron de l’UFC, sans détour
Le récit est brutal. Direct. Typique du personnage. Selon lui, Ngannou, furieux de ne pas avoir touché le bonus de 50 000 dollars promis pour les performances du soir, débarque dans son bureau et laisse parler la frustration. 1m93, 120 kg de muscles, face à un dirigeant connu pour ne jamais reculer. La tension est palpable. Et l’incident marque le début de la fin.
Le jet privé pour Paris et l’arrogance supposée
Mais l’histoire ne commence pas après le combat. Elle commence avant.
Quelques jours plus tôt, lors de la conférence de presse, Ngannou aurait déjà mis la pression. Confiant à l’extrême, il aurait attrapé Dana White dans un couloir pour lui dire, en substance : « Quand j’aurai gagné, tu me réserves un jet privé pour Paris. » Pas une demande. Une affirmation. Le genre de phrase qui passe ou qui casse.
Dana White rit jaune. Répond que non. Et le ton monte déjà. Parce que, selon lui, ce n’était pas une blague. C’était une exigence. Le signe, dit-il aujourd’hui, que le Camerounais se prenait déjà pour le roi du monde.
« Pas de barrière de langue, juste un sale type »
Ce qui énerve particulièrement le patron de l’UFC, c’est l’image que Ngannou renvoie en public. Ce gentil géant qui parle doucement, qui sourit, qui joue parfois la carte du « je ne maîtrise pas bien l’anglais ». Dana White n’y croit pas une seconde.
« Son anglais est impeccable. Il n’y a aucune barrière linguistique. Il joue juste le rôle du mec sympa. »
Pour lui, c’est du cinéma. Une façade. Et derrière, un caractère bien trempé, voire ingrat. Il va même plus loin : « Ngannou est un sale type. Ce n’est pas un bon gars. » Des mots lourds. Très lourds dans une industrie où l’image compte presque autant que les poings.
Et pourtant, à l’époque, Ngannou était l’avenir de la catégorie. Un monstre physique, une histoire incroyable – ancien SDF, mines de sable, traversée de l’Europe à pied… Tout ce que l’UFC adore vendre. Alors pourquoi cette haine tenace ?
L’argent, toujours l’argent
Derrière l’altercation physique, il y a surtout un sujet qui revient sans cesse : le fric.
Ngannou n’a jamais caché qu’il se sentait sous-payé. Les bonus, les parts de PPV, les contrats verrouillés… Tout y passe. Et en 2018, ne pas toucher les 50 000 dollars de « Performance of the Night » après une finale de championnat, ça passe mal. Très mal.
- Un combattant qui vient de tout donner pendant 25 minutes
- Une défaite frustrante après une série de KO spectaculaires
- Un bonus qui file à quelqu’un d’autre
- Une discussion qui tourne au vinaigre
Recette parfaite pour une explosion. Et c’est exactement ce qui se passe.
Dana White, lui, voit ça comme de l’ingratitude pure. Il a fait de Ngannou une star mondiale. Et voilà la récompense ? Des mains sur sa chemise ?
2023 : la rupture définitive
Les années passent. Ngannou devient champion en 2021 en assommant Miocic au rematch. Mais les tensions ne retombent jamais. Les négociations pour le combat contre Jon Jones traînent. Ngannou veut plus d’argent, plus de liberté, le droit de boxer. L’UFC refuse.
Résultat ? Il claque la porte avec la ceinture sur l’épaule. Un cas unique dans l’histoire de l’organisation. Et part signer au PFL, puis défier Fury et Joshua sur un ring. Un pari fou. Qui a plutôt bien fonctionné jusqu’ici.
Mais chaque fois qu’on parle d’un retour possible, Dana White ferme la porte à double tour. Et maintenant, on comprend mieux pourquoi.
La soirée à la Maison Blanche ? Oubliez Ngannou
En juin prochain, une soirée MMA historique doit avoir lieu à la Maison Blanche. L’idée fait rêver tout le monde. Et quand Ngannou dit publiquement qu’il voudrait y affronter Jon Jones – « le plus grand combat de l’histoire » – les fans s’enflamment.
Sauf que tant que Dana White sera aux manettes, c’est mort.
Et il ne s’en cache pas. L’incident de 2018, la façon dont il perçoit le personnage, tout ça fait que le pont est coupé. Brûlé, même.
Et nous, on en pense quoi ?
Personnellement, j’ai toujours trouvé que cette guerre froide était dommage. Ngannou a apporté des moments d’anthologie à l’UFC. Des KO terrifiants, une histoire humaine hors norme. Et Dana White, aussi dur soit-il en affaires, a construit la plus grande organisation de MMA au monde.
Mais dans ce milieu, l’ego et l’argent font souvent mauvais ménage. Et quand deux alphas se retrouvent face à face, il y en a toujours un qui finit par payer.
Aujourd’hui, Ngannou trace sa route ailleurs. Dana White continue de diriger son empire. Et nous, on regarde ça avec un mélange de fascination et de tristesse. Parce que le combat qu’on rêvait tous de voir – Ngannou vs Jones sous les couleurs UFC – ne verra probablement jamais le jour.
À cause d’une chemise froissée un soir de janvier 2018.
Le MMA, parfois, c’est aussi ça : des rancunes qui durent plus longtemps que des carrières entières.
Et vous, vous y croyez à cette histoire d’agression ? Ou vous pensez que c’est juste une façon pour Dana White de justifier une porte définitivement fermée ? Dites-le en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
