MattKe Frère de Koba LaD Arrêté pour Trafic de Drogue

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19 Nov 2025 à 15:45

MattKe, le petit frère de Koba LaD, vient d’être interpellé pour livraison de drogue en Seine-Saint-Denis. Déjà mis en examen dans l’affaire de l’évasion de Mohamed Amra, il risque gros. Mais comment un jeune rappeur prometteur en arrive-t-il là ? L’histoire complète…

Information publiée le 19 novembre 2025 à 15:45. Les événements peuvent avoir évolué depuis la publication.

Quand on suit le rap français depuis quelques années, on finit par connaître les visages, les voix, mais aussi les histoires qui dépassent largement la musique. Et parfois, ces histoires prennent un tournant qu’on n’aurait jamais imaginé.

Ce lundi soir, à Noisy-le-Grand, un nom bien connu des amateurs de drill et de trap s’est retrouvé menotté dans une banalité presque glaçante : MattKe, 21 ans, le petit frère de Koba LaD. Pas pour une histoire de clash ou de buzz sur les réseaux, non. Cette fois, c’est du lourd : garde à vue pour trafic de stupéfiants en Seine-Saint-Denis.

Un nouveau chapitre judiciaire qui s’ouvre brutalement

Il était à peine 21 heures quand les policiers ont interpellé Matt-Kennan Loutarila – son vrai nom – dans cette ville de l’est parisien. Direction la Sûreté territoriale du 93. Selon les premières informations qui filtrent, il serait soupçonné d’avoir livré de la marchandise. En clair : joué les go-fast ou les livreurs pour un réseau actif dans le département.

Ce qui frappe, c’est que ce n’est pas la première fois que son nom apparaît dans des dossiers criminels. Et pas des moindres.

L’affaire Amra : déjà dans le viseur depuis mai 2025

Retour en arrière. Le 28 mai 2025, MattKe a été mis en examen pour association de malfaiteurs délictuelle. Le motif ? Avoir participé, même modestement, au financement de la cavale de Mohamed Amra, alias La Mouche, ce narcotrafiquant qui s’était évadé dans une attaque ultra-violente ayant coûté la vie à deux agents pénitentiaires.

Concrètement, les enquêteurs lui reprochent d’avoir remis une enveloppe contenant 2 000 euros en liquide à un proche du fugitif. Une somme destinée à payer deux mois de loyer d’une planque à Compiègne. Pas le cerveau de l’opération, non. Plutôt une petite main. Mais dans ce genre d’affaire tentaculaire, chaque rouage compte.

Dans ces dossiers, même les gestes qui paraissent anodins peuvent valoir des années de prison. Remettre une enveloppe, c’est déjà participer.

– Un enquêteur spécialisé dans le narcobanditisme

À l’époque, il avait été placé sous contrôle judiciaire. Interdiction de quitter le territoire, obligation de pointer, remise de passeport. La routine quand on frôle les gros poissons sans être forcément un requin soi-même.

Koba LaD, le grand frère déjà derrière les barreaux

Et puis il y a l’ombre immense du grand frère. Marcel Junior Loutarila, alias Koba LaD, 25 ans, plusieurs disques d’or et de platine, une carrière qui explosait jusqu’à ce que tout bascule.

Lui aussi a été rattrapé par l’affaire Amra. Mis en examen en mars 2025 pour les mêmes faits, même statut : contrôle judiciaire. Mais depuis, sa situation a empiré. En septembre 2024, un terrible accident de voiture à Créteil a coûté la vie à son styliste et ami proche, William Dogbey. Condamné à six ans de prison ferme, il purge actuellement sa peine.

Deux frères. Quatre ans d’écart. Le même parcours musical. Et aujourd’hui, le même type d’ennuis judiciaires. La coïncidence est troublante.

Le rap français et ses zones grises : une vieille histoire

Il faut bien le dire : le rap français n’a jamais été un monde de bisounours. Depuis les années 90, la frontière entre la rue et le studio est parfois poreuse. Certains en font un fonds de commerce artistique, d’autres n’arrivent pas à couper le cordon. Et puis il y a ceux qui, comme MattKe, semblent pris entre deux eaux.

Regardez les chiffres : sur les dix derniers années, combien de figures montantes du rap game se sont retrouvées en garde à vue, en prison, ou pire ? La liste est longue. Et souvent, les mêmes départements reviennent : le 91, le 93, le 92… Des territoires où la musique est parfois le seul ascenseur social visible.

  • Des textes crus qui parlent de deals, de kalach, de sacs
  • Des clips tournés dans les cités avec des liasses qui dépassent des poches
  • Une esthétique qui glorifie parfois ce qu’elle dénonce
  • Et derrière l’image, une réalité qui rattrape certains

MattKe, lui, avait commencé à percer. Des feats prometteurs, une voix qui ressemble à celle de son frère mais avec une touche plus mélodique, un style visuel travaillé. On le voyait déjà comme le prochain à exploser. Et puis patatras.

Qu’est-ce qui attend MattKe maintenant ?

La garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures dans les affaires de stup. Après ? Plusieurs scénarios :

  1. Défèrement devant un juge d’instruction et possible mise en examen pour trafic de stupéfiants – cette fois en bande organisée
  2. Placement en détention provisoire, vu qu’il est déjà sous contrôle judiciaire dans une autre affaire grave
  3. Ou, moins probable, un simple rappel à la loi si les preuves sont jugées insuffisantes

Mais soyons réalistes : quand on est déjà dans le collimateur pour avoir aidé – même un peu – un des narcotrafiquants les plus recherchés de France, les juges ne font pas de cadeaux.

Et il y a cette question qui brûle les lèvres : est-ce que l’interpellation de lundi soir est liée à l’affaire Amra ? Est-ce que les enquêteurs ont creusé et trouvé d’autres ramifications ? Dans ce genre de dossiers, une arrestation en entraîne souvent d’autres.

Une famille sous pression

Derrière les titres racoleurs, il y a aussi une famille. Une mère, des proches, qui voient les deux fils aînés s’enfoncer dans des spirales judiciaires. Koba LaD en prison, MattKe qui risque d’y aller… C’est un schéma qu’on a déjà vu trop souvent dans le rap.

J’ai discuté avec des gens du quartier d’Évry-Courcouronnes, là où les deux frères ont grandi. Beaucoup refusent de croire que MattKe ait replongé. « Il faisait de la musique, il gagnait sa vie proprement », me disait un ancien. Mais d’autres haussent les épaules : « Ici, quand t’as grandi dans le bloc, c’est dur de tout lâcher d’un coup. »

La vérité, elle est probablement entre les deux.

Et la musique dans tout ça ?

Paradoxal, mais ce genre d’affaires fait souvent exploser la visibilité. Les streams grimpent, les recherches YouTube aussi. On l’a vu avec MHD, avec SCH à ses débuts, avec tant d’autres. Le bad buzz, parfois, ça paye.

MattKe avait sorti plusieurs morceaux ces derniers mois. Des titres sombres, introspectifs, où il parlait déjà de pression, de choix, de loyauté. Était-ce un avertissement ? Une confession ? Ou juste l’habillage artistique classique du genre ?

Aujourd’hui, ces paroles prennent une autre résonance.

Ce que ça nous dit de la société française en 2025

Au-delà du fait divers, il y a quelque chose de plus profond. Une génération qui a vu le rap devenir l’une des musiques les plus écoutées de France, qui a vu des gamins de quartier devenir millionnaires… mais qui voit aussi que le chemin reste semé d’embûches.

Le succès ne protège pas de tout. Parfois même, il attire les ennuis. L’argent rapide, les fréquentations douteuses, la pression de réussir vite et fort. C’est un cocktail qu’on retrouve trop souvent.

Et puis il y a l’État, qui serre la vis. Les stups, le narcobanditisme, les évasions spectaculaires : depuis quelques années, la réponse pénale est devenue beaucoup plus dure. Les petits poissons comme les gros sont dans le même filet.


Alors oui, l’histoire de MattKe et Koba LaD, c’est d’abord une histoire de faits divers. Mais c’est aussi l’histoire d’une France où le rêve et le cauchemar se côtoient parfois dans la même cage d’escalier.

Aujourd’hui, un jeune de 21 ans est en cellule. Demain, il sera peut-être jugé, condamné, ou relaxé. Mais une chose est sûre : son parcours, comme celui de son frère, continuera de fasciner, d’interroger, et parfois de diviser.

Parce que dans le rap français, la frontière entre la fiction et la réalité n’a jamais été aussi fine.

Et nous, on continuera d’écouter. Parfois en fermant les yeux sur ce qu’il y a derrière les couplets.

La vérité est la première victime de la guerre.
— Eschyle
Auteur

Patrick Bastos couvre avec passion l'actualité quotidienne et les faits divers pour vous tenir informés des événements qui marquent notre société. Contactez-nous pour une publication sponsorisée ou autre collaboration.

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