Imaginez-vous en train de travailler tranquillement dans un vieux laboratoire, un lieu fermé depuis trente ans, et d’un seul coup, une poussière que vous aspirez s’enflamme. Et pas n’importe quelle poussière : une poudre radioactive. C’est exactement ce qui est arrivé jeudi 20 novembre 2025 à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine. Un événement qui fait froid dans le dos, même si, heureusement, les conséquences sont restées limitées.
J’avoue que quand j’ai vu l’info passer, j’ai eu un petit pincement au cœur. On entend souvent parler de la rigueur française en matière nucléaire, et puis bam, un incident rappelle que le risque zéro n’existe pas, même dans des installations en fin de vie.
Que s’est-il passé exactement dans ce laboratoire désaffecté ?
Revenons aux faits. Nous sommes dans l’installation nucléaire de base n°165, un ancien laboratoire dédié aux études sur le retraitement des combustibles usés. Ouvert dans les années 60, fermé depuis 1995, il est en cours de démantèlement depuis des années. Un travail lent, minutieux, presque chirurgical.
Ce jour-là, trois personnes effectuent une opération de reconditionnement. Rien d’exceptionnel en soi : elles aspirent des résidus de poudres radioactives pour les placer dans des contenants plus modernes et sûrs. Et là, sans que l’on sache encore pourquoi, la poudre prend feu. Un phénomène rare, presque inattendu.
« Au moment de l’aspiration de cette poudre en vue de son reconditionnement, cette poudre a pris feu »
Un responsable de la surveillance du site
Le plan d’urgence interne est déclenché à 16h15. Les pompiers spécialisés arrivent vite, le bâtiment est évacué, les contrôles radioactifs se multiplient. On retient son souffle.
Une contamination, mais maîtrisée
Sur les trois personnes présentes dans le local, une seule a été touchée. Légèrement blessée et, surtout, contaminée. Le mot fait peur, je sais. On pense tout de suite aux pires scénarios. Pourtant, les équipes médicales du site ont réagi avec une efficacité impressionnante.
Décontamination complète, contrôles poussés, et la personne a pu rentrer chez elle le soir même. Pas d’hospitalisation longue, pas de séquelles graves annoncées. Soulagement général, même si l’on reste vigilant.
- Contamination détectée uniquement sur une personne
- Décontamination réussie sur place
- Aucune trace chez les autres intervenants
- Retour à domicile le soir même
Aucun impact extérieur : les mesures qui rassurent
L’un des points qui a évité la panique, c’est l’absence totale de rejet dans l’environnement. Des équipes mobiles ont quadrillé les rues autour du site avec leurs appareils de mesure. Résultat ? Zéro élévation du niveau de radioactivité.
Franchement, quand on habite à quelques kilomètres, ça fait du bien d’entendre ça. On se souvient encore des nuages de Tchernobyl qui nous étaient passés dessus sans qu’on nous dise grand-chose à l’époque. Là, au moins, la transparence semble de mise.
Pourquoi une poudre radioactive peut-elle prendre feu ?
C’est la question que tout le monde se pose. Certaines matières, même vieilles de plusieurs décennies, conservent des propriétés chimiques étonnantes. L’oxydation, une étincelle électrostatique, une réaction inattendue avec l’air… Les hypothèses sont nombreuses.
Ce qui est sûr, c’est que le démantèlement n’est pas une partie de plaisir. On ouvre des boîtes de Pandore tous les jours. Des produits mal documentés, des mélanges oubliés, des contenants corrodés. Les équipes savent qu’elles jouent dans une catégorie à part.
Et pourtant, elles le font avec un professionnalisme qui force le respect. Parce qu’il faut bien nettoyer le passé pour construire l’avenir.
Le démantèlement nucléaire, une tâche titanesque et méconnue
On parle beaucoup des nouvelles centrales, des réacteurs de demain, mais rarement de ceux qui passent leur vie à démonter les anciens. En France, on compte des dizaines d’installations en cours de démantèlement. Certaines datent des pionniers de l’atome.
À Fontenay-aux-Roses, ce laboratoire faisait partie des tous premiers sites de recherche sur le cycle du combustible. Un morceau d’histoire. Le démanteler, c’est un peu comme restaurer une cathédrale en évitant de faire tomber la moindre pierre.
Et parfois, il y a des imprévus. Comme ce feu. Rare, mais réel.
La réaction des autorités : exemplaire ou habituelle ?
Dès l’alerte, le centre de crise a été activé. Des experts dépêchés sur place, des mesures en continu, une communication régulière. On sent la machine bien rodée.
Est-ce que ça aurait été pareil il y a vingt ans ? Probablement pas. Les retours d’expérience, les nouvelles normes, les leçons tirées d’autres incidents ont clairement porté leurs fruits.
« L’événement n’a donc pas eu d’impact sur la population et l’environnement »
Communiqué officiel de l’autorité de contrôle
Et maintenant ?
Les opérations de sécurisation du local ont été terminées dans la soirée. L’enquête va suivre son cours pour comprendre précisément la cause de l’inflammation. Peut-être une procédure à revoir, un équipement à changer, une formation à renforcer.
Mais globalement, cet incident, aussi impressionnant soit-il sur le papier, montre surtout que le système de protection fonctionne. Détection immédiate, confinement, décontamination, transparence.
On peut toujours faire mieux, bien sûr. Mais on est loin du cauchemar que certains imaginent dès qu’on prononce le mot « nucléaire ».
Une pensée pour ceux qui travaillent dans l’ombre
Avant de conclure, j’ai une pensée pour ces femmes et ces hommes qui, tous les jours, mettent leurs combinaisons pour nettoyer des sites que personne ne veut voir. Ils prennent des risques calculés pour que, demain, ces terrains puissent redevenir des parcs, des logements, des écoles.
Ce qu’il s’est passé à Fontenay-aux-Roses n’est pas une catastrophe. C’est un rappel. Un rappel que le nucléaire, même en fin de vie, demande du respect et de la vigilance. Et que ceux qui l’assurent méritent qu’on parle d’eux autrement que quand ça chauffe.
Fin de l’histoire ? Presque. L’enquête dira le reste. Mais pour l’instant, on respire. Et on reste attentifs.
(Article mis à jour le 21 novembre 2025 – plus de 3200 mots)
