Vous souvenez-vous de l’époque où regarder un match de foot sud-américain en France relevait du parcours du combattant ? Il fallait jongler entre chaînes cryptées hors de prix, VPN douteux ou streams illégaux en 240p. Et puis, un jour, un streamer décide de tout casser. Littéralement.
Jeudi soir, Zack Nani a balancé une bombe sur ses réseaux : il vient de récupérer les droits français des finales de la Copa Sudamericana et de la Copa Libertadores. Oui, vous avez bien lu. Le mec qui commentait des FIFA il y a encore quelques années diffuse désormais les deux plus grandes compétitions sud-américaines. Gratuitement. Chez vous. Sans abonnement.
Le nouveau roi français des droits TV s’appelle Zack Nani
Franchement, on n’avait pas vu venir ce coup-là. Après avoir décroché la Saudi Pro League en août – oui, le championnat où évoluent Ronaldo, Benzema et compagnie – puis les matchs des Espoirs français en octobre, il remet le couvert avec l’Amérique du Sud. Et attention, on ne parle pas de matchs de poule perdus au fin fond du Paraguay. Non : les finales. Les vrais morceaux de choix.
Samedi 22 novembre, Lanús contre Atlético Mineiro en finale de Sudamericana. Une semaine plus tard, le 29, le choc Palmeiras – Flamengo pour la Libertadores. Deux matchs qui sentent la poudre, la ferveur des tribunes et les larmes en cas de défaite. Et tout ça, diffusé en clair par un seul homme.
Combien ça coûte de devenir diffuseur officiel en 2025 ?
C’est là que ça devient complètement fou. Lors d’un live, il a lâché l’info sans vraiment lâcher l’info : « quelques milliers d’euros ». Pas des millions. Pas des centaines de milliers. Quelques milliers. Autant dire une broutille quand on sait que certaines chaînes payaient autrefois des fortunes pour des droits similaires.
« Je suis transparent, j’apprends que c’est possible, je fonce. C’était pas très cher, honnêtement. Un peu plus que quelques milliers, mais vraiment pas dingue. J’ai dit : on y va pour le kiff. »
Zack Nani, en live Twitch
Le kiff. Voilà le mot qui résume tout. Là où les chaînes traditionnelles calculent au centime près le retour sur investissement, lui agit à l’instinct. Et il a raison : ses lives Saudi Pro League cartonnent, ses diffusions des Espoirs rassemblent des centaines de milliers de spectateurs. Le modèle économique ? Les dons, les partenariats, la pub pendant le stream. Et surtout, l’amour du foot.
Pourquoi personne n’y avait pensé avant ?
Bonne question. En réalité, les droits des compétitions sud-américaines en Europe étaient souvent sous-valorisés hors des pays à forte communauté latine. Les grandes chaînes se battaient pour la Premier League, la Liga, la Serie A… et laissaient des miettes sur la Libertadores. Résultat : des prix qui ont chuté. Et quand les prix chutent, un individu motivé peut entrer dans la danse.
- Moins de concurrence sur ces droits hors Amérique latine
- Dématérialisation des diffusions (plus besoin d’antenne hertzienne)
- Montée en puissance des plateformes individuelles
- Public jeune qui préfère Twitch ou YouTube à la télé classique
Le cocktail parfait pour qu’un streamer devienne diffuseur officiel. Et pas n’importe lequel : le premier en France à posséder les droits d’un championnat entier (Saudi Pro League) puis de finales continentales. Un précédent historique.
Ce que ça change pour vous, spectateur
Concrètement ? Vous allez pouvoir regarder deux finales de prestige sans débourser un euro. Pas d’abonnement, pas de géoblocage, pas de pub toutes les cinq minutes (ou alors juste celles que Zack choisit). Juste du foot, des commentaires passionnés, et une ambiance de live Twitch avec le chat qui s’enflamme à chaque action.
Et soyons honnêtes : voir un Flamengo – Palmeiras commenté par quelqu’un qui vibre autant que nous, c’est mille fois plus authentique que certaines retransmissions aseptisées. On retrouve le goût du foot populaire, celui qu’on partageait sur les streams pirates il y a dix ans. Sauf que là, c’est légal. Et en HD.
Un modèle qui pourrait tout bouleverser
Imaginez un instant. Demain, un autre streamer récupère les droits de la Copa America. Après-demain, quelqu’un s’offre la J-League ou la K-League. Et si un collectif de créateurs se cotisait pour la CAN ou la Gold Cup ? Le paysage audiovisuel du foot pourrait se fracturer en mille morceaux, au profit des passionnés.
Les chaînes historiques vont-elles rester les bras croisés ? Probablement pas. Mais quand on voit le prix qu’elles demandent parfois pour des matchs secondaires, on se dit que le public est prêt à suivre ailleurs. Surtout quand « ailleurs » signifie gratuit et avec des commentateurs qui parlent le même langage que nous.
Les finales qu’on va vivre grâce à lui
Revenons au concret. Ce samedi 22 novembre à 21h, Lanús – Atlético Mineiro. Un club argentin historique contre une équipe brésilienne portée par Hulk et un collectif impressionnant. Ambiance garantie au stade de la Plata.
Puis le 29 novembre à 22h, le graal : Palmeiras – Flamengo au Monumental de Lima. Deux géants brésiliens, des stars partout sur le terrain, une rivalité énorme. Le genre de match qu’on se raconte encore vingt ans après.
Et tout ça, on le vivra ensemble. Sur un stream. Chez Zack. Comme quoi, parfois, les plus belles révolutions commencent par un simple « et pourquoi pas ? ».
Et après ? Jusqu’où peut-il aller ?
La vraie question maintenant, c’est : où s’arrête-t-il ? Il l’a dit lui-même : tant que c’est dans ses moyens et que ça fait kiffer la communauté, il fonce. La Ligue des Champions ? Trop cher, probablement. Mais une Coupe du Monde des Clubs élargie ? Une compétition africaine ou asiatique ? Tout est possible.
Ce qui est sûr, c’est qu’on vit un moment charnière. Un tournant où le pouvoir passe doucement des chaînes traditionnelles aux créateurs. Où le foot redevient accessible. Où un mec de chez nous peut décider, un soir, d’offrir à des centaines de milliers de personnes des matchs qu’ils n’auraient jamais vus autrement.
Alors merci Zack. Vraiment. Parce que grâce à toi, on va pouvoir vibrer sur du foot sud-américain comme jamais. Et quelque part, c’est un peu comme si on reprenait le pouvoir sur notre passion.
Le foot appartient à ceux qui l’aiment. Et ce soir-là, tu viens de le prouver une nouvelle fois.
