Je me souviens encore de l’euphorie du tirage au sort. On se disait que cette fois, avec le nouveau format, le PSG féminin allait enfin franchir un cap. Et puis il y a ces soirées où tout bascule en quelques minutes. Hier soir, face au Bayern, c’était encore ça : un but rapide, l’espoir qui monte, et puis le ciel qui vous tombe sur la tête. Quatre matchs, quatre défaites. Zéro point. Dernière place. La réalité est brutale.
Une soirée qui résume toute la saison
Le scénario est devenu une habitude tellement répétitive qu’on pourrait presque le réciter par cœur. Les Parisiennes démarrent bien, pressent haut, se créent des occasions. Jennifer Echegini ouvre même le score d’une frappe limpide. Le Parc des Princes commence à y croire. Et puis, comme un mauvais réflexe, la concentration s’évapore au pire moment.
Dix minutes après l’ouverture du score, égalisation bavaroise. Puis un deuxième but avant la pause. Et un troisième en seconde période, presque anecdotique. 1-3, score final. Le même goût amer qu’à Manchester, que contre Madrid, que partout ailleurs cette saison en Europe.
« On peut clairement dire que ça fait mal. Jusqu’ici, on est à 0 victoire en 4 matchs et c’est vraiment une situation difficile. »
Jennifer Echegini, après le match
Le mal récurrent : l’efficacité devant le but
Si on regarde les stats brutes, le PSG n’est pas ridicule. Possession souvent supérieure, tirs plus nombreux que l’adversaire sur plusieurs rencontres, expected goals honorables. Et pourtant, le compteur reste bloqué.
Face au Bayern, les occasions étaient là. Des centres précis, des frappes qui frôlent le cadre, des un-contre-un mal négociés. À un moment, on a même l’impression que le ballon refuse d’entrer. Comme si une malédiction planait sur les cages adverses.
- 2 buts marqués en 4 matchs de Ligue des champions
- 11 buts encaissés sur la même période
- 0 clean sheet
- 18e et dernière place du classement général
Ces chiffres font mal, très mal. Surtout quand on sait le niveau d’investissement du club ces dernières années.
Le manque de concentration, ce tueur silencieux
Echegini l’a dit sans filtre : juste après avoir marqué, l’équipe s’est relâchée. C’est humain, bien sûr. L’euphorie d’ouvrir le score à domicile contre une grosse écurie, ça monte à la tête. Mais en Ligue des champions, ça ne pardonne pas.
Le Bayern, lui, n’a pas besoin de dix occasions pour marquer. Une erreur de placement, un ballon mal renvoyé, une défense qui se regarde… et c’est plié. On a vu ça hier, on l’avait déjà vu les semaines précédentes. Le même film, en boucle.
« Souvent, après un but marqué ou un changement, il y a un manque de concentration et je pense que c’est ce qui nous a coûté cher. »
Et le pire, c’est que tout le monde le sait dans le vestiaire. Les joueuses, le staff, les supporters. On en parle, on travaille dessus à l’entraînement… et ça recommence.
Paulo Cesar garde (encore) la foi
En conférence de presse, l’entraîneur portugais a refusé de baisser les bras. « J’ai toujours de l’espoir, il reste six points, il faut jouer à fond », a-t-il lancé. On sent l’homme sincère, mais on entend aussi la voix qui commence à trembler légèrement.
Parce que soyons honnêtes : pour se qualifier, il ne suffit plus de gagner les deux derniers matchs. Il faudrait aussi que quasiment tous les résultats des autres poules tournent en faveur du PSG. Autant dire une mission quasi-impossible.
Dans le vestiaire, le message reste le même : « Gardez la tête haute, continuez de vous battre. » Des mots justes, nécessaires. Mais est-ce que ça suffira à inverser la spirale ? Rien n’est moins sûr.
Et maintenant ? Deux matchs pour sauver l’honneur
Il reste deux rencontres. Deux chances théoriques de grappiller des points. Mais surtout deux occasions de montrer autre chose. De prouver que cette génération talentueuse n’est pas prête à sombrer sans lutter.
Le calendrier n’offre aucun cadeau. Des adversaires costauds, des déplacements compliqués. Mais parfois, quand tout semble perdu, c’est là que naissent les plus beaux exploits. On a vu des remontadas improbables dans le foot. Pourquoi pas ici ?
En attendant, la question qui brûle toutes les lèvres est simple : comment une équipe aussi talentueuse peut-elle être aussi fragile mentalement en Europe ? Est-ce un problème de préparation ? De maturité ? De confiance ? Probablement un peu de tout ça.
Un constat qui dépasse le terrain
Ce qui se passe cette saison avec le PSG féminin dépasse le simple cadre sportif. C’est aussi l’histoire d’un projet qui patine, d’attentes immenses qui pèsent sur des épaules parfois trop jeunes, d’un football féminin français qui progresse à vitesse grand V mais qui reste encore un cran en-dessous des mastodontes européens.
Le club a tout misé ces dernières années : recrues stars, infrastructures, communication. Et pourtant, le résultat en Ligue des champions reste désespérément le même. Quart de finale comme plafond de verre depuis trop longtemps.
Alors oui, ça fait mal. Ça fait mal aux joueuses qui donnent tout. Ça fait mal aux supporters qui rêvent plus grand. Ça fait mal à tout un écosystème qui mérite mieux.
Mais parfois, c’est dans ces moments de crise profonde que naît le sursaut. On l’espère. On y croit encore un peu. Parce que dans le foot, et particulièrement dans le foot féminin qui écrit chaque jour une nouvelle page de son histoire, rien n’est jamais totalement fini.
Allez Paris. Même si tout semble noir ce matin, le football a cette magie : il suffit d’un match, d’un déclic, d’un exploit, pour tout renverser.
On se retrouve dans quelques semaines pour voir si le miracle a eu lieu. Ou si, malheureusement, cette saison 2025-2026 restera comme celle de trop.
