Vous savez ce qui rend le football si beau parfois ? Ce ne sont pas toujours les buts spectaculaires ou les tacles assassins. Non, c’est aussi ce moment rare où un entraîneur prend le temps, devant les micros, de dire simplement du bien de son adversaire du week-end. Vendredi, Stéphane Gilli a fait exactement ça. Et franchement, ça fait du bien à entendre.
Avant d’aller défier Lille dimanche soir en clôture de la 13e journée, le coach du Paris FC a sorti une phrase qui résume tout : « J’aime le jeu de ses équipes et sa personne ». Le « il » en question ? Bruno Genesio, évidemment. Dans un monde où on préfère souvent taper sur l’autre pour se faire mousser, entendre ça, c’est rafraîchissant.
Un hommage qui en dit long sur le respect entre techniciens
Stéphane Gilli n’a pas fait dans la langue de bois. Il a balancé ça cash, presque naturellement, comme une évidence. Pour lui, Lille ressemble trait pour trait à son entraîneur : collectif huilé, intensité défensive, variété dans le jeu. Et surtout, il a ajouté que Genesio reste l’un des meilleurs techniciens français du moment. Point barre.
Il a même pris le temps de défendre l’ancien Lyonnais, jugé trop sévèrement lors de son passage dans le Rhône. On sent que Gilli a suivi de près le parcours de Genesio à Rennes, puis son retour en France avec Lille. Et ce qu’il voit lui plaît. Beaucoup.
« Depuis qu’il est revenu en France, j’aime le jeu de ses équipes, et sa personne. »
Stéphane Gilli, entraîneur du Paris FC
Cette phrase, elle pèse. Parce qu’elle vient d’un mec qui se bat pour le maintien avec un promu et qui aurait très bien pu arriver en mode victimisation ou en jouant la carte du petit poucet. Au lieu de ça, il rend hommage. Classe.
Lille, une machine bien rodée qui fait peur
Quand on écoute Gilli parler du LOSC, on comprend vite pourquoi Paris FC va devoir sortir le match parfait. Maîtrise collective, intensité, capacité à varier les registres… Le tableau est flatteur, mais il est aussi réaliste. Lille version 2025-2026 fait partie de ces équipes qui vous punissent à la moindre erreur.
Et pourtant, le Paris FC arrive avec une petite série encourageante : un point pris contre Lyon, une victoire contre Monaco, même si la défaite contre Rennes a laissé des regrets. Le promu commence à comprendre les exigences de l’élite. Mais là, c’est un autre calibre.
- Otavio suspendu, un coup dur au milieu
- Hamel toujours blessé, l’attaque amputée
- Benjamin André suspendu côté Lille : petit cadeau du ciel
- Mais attention, Lees-Melou et les autres sont toujours là
Gilli le sait : il faudra être juste devant et derrière. Traduction : zéro déconcentration, zéro cadeau. Parce que Lille, ça ne pardonne pas.
Le feuilleton Benjamin André : l’histoire qu’on n’a pas oubliée
Impossible de parler de ce match sans évoquer le capitaine lillois. L’été dernier, tout le monde pensait que Benjamin André allait signer au Paris FC. Les discussions étaient avancées, les supporters parisiens y croyaient dur comme fer. Et puis… rien. Transfert avorté. Retournement de situation. André reste à Lille.
Gilli, avec son franc-parler habituel, n’a pas éludé le sujet. Il a simplement lâché : « C’est un très très bon joueur, un très grand joueur, c’est bien pour nous qu’il soit suspendu ce week-end ». Sous-entendu : on respire un peu. Et en même temps, il a glissé qu’il était très content de son groupe actuel. Message clair : on a tourné la page.
D’ailleurs, il a pris le temps de mettre en avant Adama Camara, souvent dans l’ombre mais qui réalise un début de saison très solide. Peut-être même sélectionnable avec le Mali prochainement. C’est ça aussi le Paris FC version 2025 : un collectif qui avance, même quand les plans A ne fonctionnent pas.
Moses Simon : la star qui peine à s’exprimer
On va être honnête : Moses Simon, c’est la grosse interrogation du moment côté parisien. Arrivé avec l’étiquette de leader offensif après ses belles années nantaises, le Nigérian alterne le bon et le beaucoup moins bon. Trois buts, deux passes décisives : sur le papier, c’est correct. En réalité ? On attend plus.
Gilli l’a dit sans détour : il a eu beaucoup de conversations avec lui. Le message est clair. À Nantes, Simon avait une liberté totale, ici on lui demande autre chose. Adaptation compliquée, surtout après l’élimination cruelle du Nigeria en barrages Coupe du Monde. Le tir au but raté contre la RD Congo, ça laisse des traces.
« Peut-être qu’on ne lui demande pas les mêmes choses que ce qu’on lui demandait à Nantes. »
Stéphane Gilli
Mais attention, avec Cafaro et Gory qui reviennent à peine et Ikoné qui reprend tout juste l’entraînement, les solutions à gauche sont limitées. Simon reste titulaire presque par défaut. La question est simple : va-t-il enfin se libérer dimanche soir ? Parce que face à Lille, il faudra des étincelles.
Ilan Kebbal, le maestro qui porte l’équipe à bout de bras
À l’inverse, il y a un joueur qui ne pose aucun débat : Ilan Kebbal. Cinq buts, quatre passes décisives. Le meneur de jeu du Paris FC marche sur l’eau depuis le début de saison. Quand il joue bien, l’équipe suit. Quand il est moins bien, ça se ressent tout de suite.
Gilli le sait, les adversaires le savent, les supporters l’ont adopté. Kebbal, c’est le cœur créatif de cette équipe. Et avec la CAN qui arrive (21 décembre-18 janvier), il risque de manquer plusieurs matchs. Tout comme Samir Chergui, Krasso ou potentiellement Camara. Le staff parisien va devoir gérer ça au mieux.
Mais pour l’instant, l’entraîneur se veut rassurant : « Ce sont des professionnels et des compétiteurs. Je n’ai pas de doute sur leur implication jusqu’au dernier match ». On veut bien le croire. Reste à transformer ça en points avant la trêve.
Un Paris FC plus solide, mais encore trop timide devant
Depuis deux matchs, on sent une vraie progression défensive. Le repositionnement d’Adama Camara en sentinelle devant la défense a apporté de la stabilité. Moins de situations concédées, plus de sérénité. C’est déjà ça.
Mais devant ? C’est encore le chantier. Hormis Kebbal, personne n’arrive à enchaîner les performances. Les attaquants ont trois matchs pour se réveiller avant la trêve : Lille, Auxerre, Le Havre. Après, janvier arrivera avec son mercato et peut-être des renforts.
Parce que oui, le Paris FC joue le maintien. Et chaque point pris contre une équipe du haut de tableau compte double. Gilli l’a dit : « On va à Lille avec humilité et ambition ». Traduction : on ne va pas faire les fous, mais on ne va pas non plus se cacher.
Et si ce match était un tournant ?
Dimanche soir, 20h45, Stade Pierre-Mauroy. Un promu qui monte en puissance contre un cador qui veut rester dans la course à l’Europe. Un entraîneur qui rend hommage à son adversaire. Un capitaine suspendu d’un côté, un milieu décisif de l’autre.
Tout est réuni pour un beau match de foot. Du genre de ceux où le respect précède le combat. Où les mots de Gilli résonnent encore dans le vestiaire lillois – et peut-être même dans la tête de Genesio.
Alors oui, sur le papier, Lille est favori. Mais le football, heureusement, ne se joue pas sur le papier. Et quand un coach commence sa semaine en disant du bien de l’adversaire, c’est souvent qu’il a déjà la tête à 300 % dans le match.
On a hâte. Vraiment hâte.
Et vous, vous en pensez quoi de cet hommage ? Dites-le en commentaire, on adore échanger là-dessus. Allez le Paris FC (ou Lille, on est tolérants). Et rendez-vous dimanche soir pour voir si les mots se transformeront en exploit.
