Vous savez cette sensation quand un match commence tranquillement et que, dix minutes plus tard, vous vous rendez compte que vous assistez à une démonstration ? Vendredi soir à Nice, c’est exactement ce qui s’est passé. L’OM n’a pas simplement gagné : il a corrigé l’OGC Nice avec une autorité qu’on n’avait plus vue depuis longtemps. 5-1, score fleuve, leader provisoire. Et franchement, on en ressort avec le sourire jusqu’aux oreilles quand on supporte Marseille – ou avec une sacrée gueule de bois quand on est de l’autre côté de la Côte d’Azur.
Une soirée où tout a basculé très vite
Il y a des matchs où l’on sent dès l’échauffement que ça va être compliqué pour l’adversaire. Les Niçois fêtaient les 40 ans de leurs ultras, l’ambiance était bouillante, les décibels à fond. Et pourtant, dès la 11e minute, le ton était donné.
Pierre-Emerick Aubameyang, toujours aussi vif malgré les années, a profité d’un corner de Greenwood mal renvoyé pour ouvrir le score d’une reprise clinique. 1-0. Melvin Bard, déjà dans le dur, venait de vivre le premier épisode d’une soirée cauchemardesque.
Greenwood, ce tueur à gages version anglaise
Parlons-en de Mason Greenwood. L’Anglais traverse une période où tout lui sourit. 33e minute : frappe du droit, légère déviation de Bard (encore lui), et 2-0. Le genre de but qui fait hurler les commentateurs et qui transforme un arrière latéral en passoire.
Puis arrive la 53e. Un crochet magique qui laisse Juma Bah cloué sur place, une accélération foudroyante, et une frappe croisée parfaite. 3-0. À ce moment-là, même les supporters niçois les plus chauds commencent à comprendre que la soirée va être très longue.
« Quand il est dans cet état-là, il est pratiquement impossible à arrêter. »
Un observateur présent en tribune presse
Et le pire (ou le meilleur, selon le camp) c’est que Greenwood n’était pas seul.
Weah et Aubameyang : les lieutenants parfaits
Timothy Weah, encore lui. Le gamin est en train de devenir une arme absolue sur le côté droit. 58e minute : il conclut une action magnifique initiée par Aubameyang et Emerson. 4-0. Le genre de but qui fait lever tout un stade… sauf celui qui reçoit.
Nice sauvera l’honneur par Mohamed-Ali Cho sur un centre de Sofiane Diop, mais c’était presque anecdotique. Car dans la foulée, Aubameyang, en vieux renard, montre à tout le monde comment gérer un deux-contre-un et offre le cinquième but sur un plateau à un coéquipier brésilien. 5-1. Rideau.
Nice dans le dur : trois défaites de suite
De l’autre côté, c’est la soupe à la grimace. Neuvièmes avant la journée, les Aiglons enchaînent une troisième défaite consécutive en championnat. On a vu une équipe sans solution, sans liant, et parfois même sans envie. Terem Moffi a pourtant eu des occasions en or, mais Jeffrey De Lange, le gardien remplaçant marseillais, a sorti le grand jeu à plusieurs reprises.
- Trois tirs cadrés dangereux repoussés par De Lange
- Moffi muselé toute la soirée
- Défense centrale complètement dépassée sur les contres
- Milieu incapable de ressortir proprement le ballon
Le constat est sévère : quand Nice joue contre une équipe de calibre européen, ça ne passe plus cette saison. Et vendredi, l’OM avait clairement ce niveau-là.
Marseille nouveau leader : et maintenant ?
Avec cette victoire, l’Olympique de Marseille s’installe sur le trône de la Ligue 1, au moins jusqu’à samedi soir et le match du PSG contre Le Havre. Mais au-delà des points, c’est la manière qui impressionne.
On a vu une équipe sérieuse, concentrée, efficace dans les deux surfaces. Un collectif qui commence à ressembler à quelque chose de très solide sous les ordres de Roberto De Zerbi. Et surtout, des individualités en feu.
J’ai rarement vu l’OM aussi dominateur à l’extérieur cette saison. Il y a eu cette période l’an dernier où tout semblait possible, puis la chute. Là, on sent autre chose. Une vraie ossature. Une mentalité de gagnant qui revient.
Le calendrier qui sourit aux Phocéens
Et le plus beau dans tout ça ? Le calendrier. Après avoir pris les trois points à Nice, l’OM reçoit Newcastle mardi en Ligue des Champions. Une équipe anglaise en difficulté, certes, mais toujours dangereuse. Gagner ce match-là pourrait lancer définitivement la campagne européenne.
Ensuite, il y aura le choc contre Paris au Vélodrome. Si Marseille arrive en leader avec la confiance actuelle, on peut s’attendre à une ambiance de folie et peut-être à un vrai hold-up.
Ce qu’il faut retenir de cette soirée
- Mason Greenwood est en train de devenir l’un des meilleurs attaquants de Ligue 1, point final.
- L’OM version De Zerbi commence à faire vraiment peur quand tout clique.
- Nice traverse une crise sportive qu’il va falloir enrayer très vite.
- Le championnat est plus ouvert que jamais, et Marseille a clairement les armes pour jouer le titre.
- Le football, parfois, c’est aussi simple que ça : quand tu es supérieur dans tous les domaines, tu gagnes largement.
Franchement, en quittant l’Allianz Riviera vendredi soir – ou plutôt en éteignant la télé pour ceux qui regardaient de loin – on s’est dit que quelque chose était peut-être en train de naître. Pas juste une grosse victoire, non. Un déclic.
Parce que quand tu mets cinq buts à l’extérieur contre une équipe censée jouer le haut de tableau, avec cette maîtrise et cette sérénité, tu envoies un message à toute la Ligue 1 : l’Olympique de Marseille est revenu. Et cette fois, il ne compte pas faire de la figuration.
Prochain rendez-vous mardi contre Newcastle. Si l’OM reproduit ne serait-ce que 70 % de ce qu’il a montré à Nice, ça risque de faire très mal aux Magpies. Et nous, on sera là pour en parler.
Allez l’OM. Et tant pis pour ceux que ça dérange.
