Vous savez cette petite voix qui murmure, dès que les feuilles commencent à tomber, qu’il serait temps d’avoir un coin à soi loin de la frénésie parisienne ? Cette année, elle est devenue plus forte que jamais. Entre télétravail généralisé et envie de vert, la Bourgogne s’impose comme le refuge rêvé. Mais attention : toutes les communes ne se valent pas. Certaines offrent un cocktail presque trop beau pour être vrai : prix encore raisonnables, forêts à perte de vue, boulangerie à deux pas et même un petit casino thermal pour les dimanches pluvieux.
J’ai plongé dans les chiffres, croisé les données immobilières récentes, les classements de qualité de vie et les retours terrain. Le résultat ? Un palmarès qui réserve de sacrées surprises. Prêt à découvrir où poser vos valises le week-end sans vous ruiner ?
Le classement qui bouscule les idées reçues
Quand on pense Bourgogne, on visualise souvent Dijon, Beaune ou les hospices. Grave erreur pour une résidence secondaire. Les communes qui décrochent les meilleures places sont bien plus discrètes… et souvent situées là où on ne les attendait pas du tout.
Saint-Honoré-les-Bains, la pépite inattendue
Imaginez une petite station thermale nichée dans le Morvan, avec ses façades Belle Époque, ses parcs centenaires et ses prix qui font presque sourire. Saint-Honoré-les-Bains truste la première place sans contestation possible. Pourquoi ? Parce qu’on y trouve des maisons de caractère à moins de 120 000 € pour 120 m² habitables, souvent avec jardin. Ajoutez des thermes ouverts toute l’année, un casino, trois restaurants corrects et une forêt à couper le souffle : le package idéal pour se ressourcer.
Ce qui m’a marqué ? Le sentiment d’être hors du temps. Les rues sont calmes, les voisins vous saluent vraiment, et le samedi matin, le marché sent bon le poulet rôti et le comté affiné. Franchement, j’ai rarement vu un rapport qualité-prix aussi dingue si près de Paris (2 h 30 en voiture, 3 h en train via Nevers).
« Ici, on vit à l’année comme en vacances » – un habitant rencontré devant la boulangerie.
La Nièvre, grande gagnante du palmarès
Sur les dix premières places, sept sont dans la Nièvre. Oui, vous avez bien lu. Ce département souvent moqué comme « la campagne profonde » devient le nouvel Eldorado des résidences secondaires. Les raisons sont simples : prix bas (moyenne autour de 1 100 €/m² pour les maisons), nature omniprésente et vraie qualité de vie.
- Decize : bord de Loire, port de plaisance, tous commerces – parfait pour les amateurs de bateau
- Cosne-Cours-sur-Loire : grande surface commerciale, hôpital, gare directe Paris en 1 h 50
- Luzy : au cœur du Morvan, prix défiant toute concurrence et marché hebdo très vivant
- Châtillon-en-Bazois : canal du Nivernais, écluse pittoresque, ambiance « petit Venice bourguignonne »
Ce qui frappe, c’est que ces communes offrent des services dignes de villes moyennes tout en gardant un esprit village. On n’a pas l’impression de s’exiler, plutôt de faire le choix malin.
La Côte-d’Or, la surprise décevante
On aurait pu penser que les environs de Dijon ou les portes des grands crus seraient au sommet. Raté. La Côte-d’Or ferme la marche du classement. Les prix ont flambé (parfois plus de 3 500 €/m² même à 30 km de Dijon), les terrains constructibles se font rares et la pression touristique a transformé certains villages en musées.
Attention, ça ne veut pas dire qu’il ne faut jamais acheter en Côte-d’Or. Si vous rêvez d’une longère au milieu des vignes avec vue sur les climats de Bourgogne, c’est toujours possible… mais préparez le chéquier. Et dites adieu à l’idée d’un investissement raisonnable.
Comment ce classement a été construit
Plus de 160 communes de plus de 500 habitants ont été analysées (Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire, Yonne). Les critères ? Une trentaine au total, pondérés selon leur importance pour une résidence secondaire :
- Prix moyen au m² (maisons anciennes) sur les cinq dernières années
- Évolution des prix (pour repérer les zones encore abordables)
- Proximité des espaces naturels (forêts, lacs, parcs régionaux)
- Offre de commerces et services (boulangerie, médecin, supermarché)
- Temps de trajet depuis Paris (voiture + train)
- Fréquence des dessertes ferroviaires
- Présence d’activités culturelles ou de loisirs
- Densité de résidences secondaires déjà présentes (signe d’attractivité)
Seules les communes avec au moins 50 transactions entre 2021 et 2025 ont été conservées – histoire d’avoir des données fiables et pas des micro-marchés fantômes.
Les critères qui comptent vraiment quand on hésite
Au-delà des chiffres, il y a ce que je ressens sur le terrain. Voici ce qui, à mon avis, fait vraiment la différence :
Le coup de cœur ne s’explique pas toujours – Une commune peut cocher toutes les cases et vous laisser froid. L’inverse est vrai aussi. Visitez plusieurs fois, à différents moments de l’année. Un village mort en février peut revivre en été.
La boulangerie, juge de paix ultime – S’il y a une bonne boulangerie qui fait encore son pain au feu de bois, c’est bon signe. Tout le reste suit généralement.
Les voisins – Parlez-leur. En dix minutes, vous saurez si la commune est accueillante ou si les « locaux » regardent les « Parisiens » de travers.
Le réseau fibre – En 2025, c’est non négociable si vous télétravaillez ne serait-ce que deux jours par semaine.
Mon top 5 personnel (légèrement différent du classement brut)
- Saint-Honoré-les-Bains – Le thermalisme, la forêt, les prix : imbattable
- Decize – La Loire comme jardin, tous les commerces, ambiance détendue
- Avallon – Yonne, oui, mais quelle situation ! Porte du Morvan, autoroute A6 à 10 min
- Autun – Saône-et-Loire, ville d’art et d’histoire avec des prix qui restent sages
- Noyers-sur-Serein – Classé plus beau village, mais encore abordable si on sort un peu du cœur médiéval
Vous noterez que j’ai mis Avallon devant certaines communes de la Nièvre. Pourquoi ? Parce que l’accès autoroutier change la vie quand on vient souvent.
Et demain ? Les tendances à surveiller
Le marché évolue vite. Voici ce que je vois venir :
- La Nièvre va continuer à monter en flèche – les prix restent bas, mais plus pour très longtemps
- Le nord de la Saône-et-Loire (autour de Montceau, Le Creusot) pourrait devenir le prochain spot malin
- Les communes à moins de 20 min d’une gare TGV (Mâcon, Le Creusot, Montbard) vont prendre +15 à 20 % d’ici 2028
- Les villages avec thermes ou casino (Bourbon-Lancy, Saint-Honoré) attirent de plus en plus de retraités actifs
Bref, si vous hésitez encore, 2025-2026 reste une fenêtre intéressante avant la prochaine vague de hausse.
Conclusion : osez la Nièvre
La Bourgogne n’a pas fini de faire rêver. Mais le rêve a un prix… et ce prix est aujourd’hui plus doux dans la Nièvre que dans la très courue Côte-d’Or. Une maison avec jardin, des balades en forêt, un verre de Pouilly-Fumé sur la terrasse au coucher du soleil : tout ça est encore accessible sans vendre un rein.
Alors oui, vous croiserez peut-être moins de Michelin étoilés qu’à Beaune. Mais vous respirerez. Vraiment. Et franchement, en 2025, ça n’a pas de prix.
Vous avez une commune coup de cœur en Bourgogne ? Dites-le moi en commentaire, j’adore découvrir des pépites hors radars.
