Imaginez : vous courez sur votre chemin habituel, l’air est frais, les jambes tournent toutes seules, et d’un coup… un molosse vous fonce dessus et vous plante les crocs dans la chair. Ce n’est pas le scénario d’un film d’horreur, c’est ce qui est arrivé il y a quelques jours à une personnalité très connue du petit écran.
Elle s’appelle Ariane Brodier, vous l’avez forcément déjà vue dans des séries ou en chronique sur des plateaux télé. Grande, sportive, maman de deux petits. Et pourtant, même à presque 1 m 80, elle n’a rien pu faire face à la violence de l’attaque.
Un jogging qui vire au cauchemar
Ce jour-là, comme souvent, elle part faire son trail près de chez elle. Le genre de sortie où on croise parfois d’autres coureurs, des promeneurs… et des chiens. Sauf que cette fois, plusieurs toutous étaient en totale liberté. Et parmi eux, un croisé beauceron-husky qui, sans raison apparente, a décidé qu’elle était une menace.
Le choc a été brutal. Le chien l’a chargée comme un taureau, la mordant profondément à la main et à la cuisse. Résultat : plaies ouvertes, sang partout, et une peur viscérale qui reste encore aujourd’hui.
« Je dois voir une infirmière tous les deux jours à domicile pour nettoyer et refaire les pansements. Il y a tellement de bactéries dans la gueule d’un chien… »
Ariane Brodier, quelques heures après l’attaque
Ce qui rend l’histoire encore plus rageante, c’est que la loi est pourtant claire.
La laisse, ce n’est pas une option, c’est la loi
En France, hors zones spécialement aménagées (caniparcs, plages autorisées, etc.), tout chien doit être tenu en laisse sur la voie publique et dans les espaces naturels. Point final. Même le plus gentil labrador du monde. Même celui qui « n’a jamais fait de mal à une mouche ».
Pourquoi cette règle existe-t-elle ? Tout simplement parce qu’on ne lit pas dans la tête d’un animal. Un bruit, un geste brusque, une odeur, un souvenir traumatique… et le plus doux des toutous peut basculer en une fraction de seconde.
Ariane Brodier l’a dit elle-même avec une simplicité désarmante :
« Moi je fais 1 m 80, il m’a eue à la main et à la jambe. Mais imaginez mes enfants de 6 et 7 ans… Il leur arrivait au visage. »
Et là, on touche le cœur du problème. Ce n’est pas seulement une histoire de joggeuse malchanceuse. C’est une question de sécurité collective.
Un passé de maltraitance n’excuse pas tout
La propriétaire du chien a expliqué qu’il avait subi des sévices dans sa vie antérieure et qu’il pouvait être réactif. Information utile, certes. Mais est-ce une raison pour le laisser sans laisse dans un lieu fréquenté ? Clairement non.
J’ai moi-même un chien rescapé de Roumanie, terrorisé par les hommes en casquette. Je l’adore. Mais jamais, ô grand jamais, je ne le lâche en pleine nature sans être certaine à 200 % qu’il n’y a personne autour. Parce que ma liberté s’arrête là où commence celle des autres.
Un traumatisme passé explique parfois un comportement. Il ne l’autorise pas.
Les conséquences concrètes d’une morsure
On croit souvent que « ce n’est qu’une morsure ». Erreur. Les dents d’un chien de 40 kg écrasent et déchirent. Les bactéries présentes dans la salive (Pasteurella, Capnocytophaga, etc.) peuvent provoquer des infections très graves, voire mortelles chez les personnes fragiles.
- Risques immédiats : hémorragie, fracture osseuse, lésions nerveuses
- Risques à moyen terme : infection, abcès, septicémie
- Risques psychologiques : phobie des chiens, stress post-traumatique, arrêt du sport en plein air
- Coûts : soins infirmiers, antibiotiques, parfois chirurgie réparatrice
Dans le cas présent, le chien était à jour de vaccins (ouf, pas de rage), mais une évaluation comportementale va être réalisée. On croise les doigts pour qu’il puisse être rééduqué plutôt qu’euthanasié. Mais cela dépendra entièrement de la volonté et des moyens de sa propriétaire.
Et les runners, on fait comment ?
Franchement, quand on court en forêt ou sur des chemins ruraux, on a tous déjà croisé des chiens en roue libre. Parfois c’est mignon. Parfois ça fait flipper. Voici ce que je conseille après avoir discuté avec des victimes et des éducateurs canins :
- Ne jamais courir droit vers un chien inconnu (il peut interpréter ça comme une agression)
- Ralentir, voire s’arrêter complètement et tourner le dos
- Éviter le contact visuel prolongé
- Avoir toujours un bâton de trail ou un spray répulsif (légal en France)
- En cas d’attaque imminente : se mettre en boule, protéger la nuque et le visage
Mieux vaut prévenir que guérir, non ?
La responsabilité, c’est l’affaire de tous
Au-delà de ce fait divers, l’histoire d’Ariane Brodier met en lumière un problème de société. Trop de propriétaires pensent que leur chien « ne ferait pas de mal à une mouche ». Jusqu’au jour où…
Et là, c’est la vie d’un enfant, d’un senior, d’un autre chien qui peut basculer. Sans parler des conséquences légales : amende de 135 € minimum, confiscation possible de l’animal, prison en cas de blessures graves.
Alors oui, tenir son chien en laisse quand c’est obligatoire, ce n’est pas « priver l’animal de liberté ». C’est lui éviter de se mettre en danger (voitures, autres chiens agressifs, empoisonnement) et surtout, c’est respecter les autres usagers de la nature.
Parce qu’en fin de compte, un bon maître, c’est celui qui anticipe. Pas celui qui réagit après le drame.
Je ne sais pas vous, mais moi cette histoire m’a fait réfléchir. La prochaine fois que je croiserai un propriétaire qui laisse son chien gambader librement sur un chemin de randonnée, je pense que je lui dirai deux mots. Poliment, mais fermement.
Et vous, vous en pensez quoi ? Avez-vous déjà vécu ou été témoin d’une attaque ? Les commentaires sont ouverts, partagez votre expérience (sans jugement, on est là pour s’entraider).
Prenez soin de vous… et tenez vos toutous, s’il vous plaît.
