Vous est-il déjà arrivé de retenir votre souffle pendant vingt-cinq secondes entières ? Moi oui, samedi après-midi, quand la grande piste de Vincennes s’est transformée en arène romaine.
Deux chevaux, deux guerriers, un seul gagnant… mais d’à peine un chanfrein. Headscott vient de signer ce qu’on appelle dans le jargon une victoire à l’arraché, celle qui fait vibrer les tribunes et qui reste gravée dans les mémoires longtemps après le coup de théâtre final.
Un Quinté qui avait tout du grand rendez-vous
Franchement, quand on ouvre le programme et qu’on voit « Prix Daniel Miette » support du Quinté, on se dit parfois « encore un lot moyen ». Eh bien pas cette fois. Le plateau regroupait des trotteurs de vraie qualité, le genre de chevaux qu’on rêve de voir un jour dans le Prix d’Amérique. Et ils nous ont offert exactement le spectacle qu’on espérait.
Dès le départ, le ton était donné. Headscott, drivé par son partenaire habituel Alexandre Barrier, prenait résolument les commandes. Pas le choix quand on rend la distance et qu’on veut contrôler la course de bout en bout. Et le pensionnaire d’Alain Chavatte a tenu son rang, mieux que ça même.
Le duel qu’on n’est pas prêt d’oublier
Imaginez la scène : dernière ligne droite, la cendrée qui fume sous les sabots, le public qui hurle. À l’extérieur, Iroise de la Noé surgit comme une fusée. Robin Lamy lui demande tout, et elle répond présent. Pendant quelques foulées, on croit vraiment que la jument va renverser la situation.
Mais Headscott ne lâche rien. Il penche la tête, allonge encore l’encolure, se bat comme un lion. Au poteau ? Photo. Et c’est lui qui conserve l’avantage. Un nez, pas plus. Le genre de fin qui fait dire « voilà pourquoi on adore ce sport ».
« C’est sa tasse de thé d’être devant. Quand il est bien, c’est quand même un cheval dur. Lui avoir enlevé l’enrênement, ça a tout changé. »
Alain Chavatte, entraîneur et propriétaire de Headscott, juste après la course
Quand on entend ça, on comprend mieux pourquoi le cheval a pu repousser une attaque aussi violente. Parfois, un petit réglage fait toute la différence.
Iroise de la Noé : battue mais impressionnante
De l’autre côté, difficile de ne pas avoir une pensée pour l’entourage d’Iroise de la Noé. La jument de Thomas Levesque courait après une longue absence et, soyons honnêtes, elle avait surtout besoin de se remettre dans le bain.
Pourtant, regardez-moi cette fin de course. Tenace, courageuse, elle revient de nulle part pour échouer d’aussi peu. Si elle avait eu une course dans les jambes, l’histoire aurait peut-être été différente.
« On n’a pas eu la course idéale mais elle a été tenace jusqu’au bout. Elle avait besoin de courir, c’est fait. »
Robin Lamy, son driver
Et quand Thomas Levesque glisse en souriant que « l’Amérique reste en point de mire », on se dit que la fille d’Ready Cash n’a pas encore montré tout ce qu’elle a dans le ventre. À suivre de très près.
Le podium et les bonnes notes
Derrière les deux protagonistes, In Red complète le podium pour le même entraînement Chavatte. Double ration de bonheur pour l’homme du jour ! Le cheval finit fort et prouve qu’il monte en puissance cet hiver.
- 4e – Indus Val : superbe ligne droite, il sera dangereux dès qu’il aura un bon parcours
- 5e – Harison du Plessis : régulier, termine près des premiers, parfait pour les combinaisons
- À retenir aussi – In Red (3e) : la forme Chavatte est là, attention aux prochains coups
Arrivée officielle : 4 – 15 – 7 – 8 – 10. Les rapports ? Corrects sans être fous, mais quand on a le gagnant à 8/1 et le couplé à plus de 100 €, il y a de quoi se frotter les mains.
Et maintenant, vers quels objectifs ?
Headscott vient de passer un cap sérieux. Quinze victoires au compteur, une ténacité de tous les instants, un entraîneur qui le connaît par cœur… On commence à rêver plus grand. Le Prix de Bretagne dans quinze jours ? Pourquoi pas. Le cheval a montré qu’il pouvait encaisser 2 700 mètres en tenant tête à une jument de la trempe d’Iroise de la Noé.
Quant à cette dernière, la rentrée est largement validée. Avec une course dans les jambes, elle va monter en puissance. Le meeting d’hiver risque d’être passionnant entre ces deux-là.
Personnellement, j’ai rarement vu une arrivée aussi intense en Quinté depuis longtemps. Ce genre de spectacle rappelle pourquoi Vincennes reste le temple du trot et pourquoi, chaque samedi d’hiver, des milliers de passionnés se lèvent tôt pour vivre ça.
Alors oui, Headscott a gagné d’un nez. Mais ce nez-là vaut de l’or. Parce qu’il annonce peut-être le début d’une belle histoire pour la suite du meeting. Rendez-vous dans deux semaines pour voir si le rêve continue…
Et vous, vous étiez devant votre écran ou dans les tribunes ? Racontez-moi votre frisson dans les commentaires, j’adore lire vos retours après ce genre de course complètement folle.
