Vous est-il déjà arrivé de quitter le stade à la mi-temps en pensant que c’était plié ? Moi oui, et samedi soir j’ai failli le faire… avant de vivre l’une des plus belles remontadas que Paris La Défense Arena ait connues ces dernières années.
Parce que franchement, quand tu vois Bayonne mener 21-17 après vingt-cinq minutes de feu et de foudre, avec déjà cinq essais inscrits au total, tu te dis que le match va être un festival offensif… mais probablement pas en faveur des locaux.
Quand le ciel s’éclaircit après l’orage basque
Il y a des soirs où le rugby te rappelle pourquoi tu l’aimes tant. Des soirs où une équipe au bord du gouffre trouve les ressources pour renverser la vapeur. Racing 92 – Aviron Bayonnais, c’était exactement ça : un scénario hollywoodien version Top 14.
Reprenons depuis le début, parce que ce match mérite qu’on prenne le temps de le revivre minute par minute.
Un début de match complètement fou
À peine le coup d’envoi donné, l’Aviron met le feu. 5e minute : contre assassin, Rob Leota file aplatir. 12e minute : Baptiste Germain y va de son essai. 16e minute : Rodrigo Bruni enfonce le clou. En un quart d’heure, Bayonne mène 21-3. J’ai rarement vu une équipe aussi tranchante d’entrée à l’extérieur.
Mais le Racing a du caractère. Maxime Baudonne réduit l’écart en coin dès la 15e, puis Max Spring – oui, le frère de Tom Spring qui jouait en face – plante le sien à la 23e. Entre-temps, cinq essais en vingt-trois minutes. Du jamais-vu cette saison. On se croirait à une soirée rugby sevens, pas en Top 14 un soir de novembre.
« On a pris une claque d’entrée, mais on n’a jamais lâché. On savait qu’on avait les armes pour revenir. »
Un joueur du Racing en zone mixte, encore essoufflé
La pause qui a tout changé
À la mi-temps, 21-17 pour Bayonne. Dans les travées, certains supporters ciel et blanc commencent à grogner. Moi le premier, je l’avoue. On se dit que les Basques vont gérer, que le Racing va craquer comme trop souvent cette saison quand il court après le score.
Et puis il y a eu cette seconde période.
Comme si quelqu’un avait appuyé sur un bouton magique dans le vestiaire francilien.
Quarante minutes de masterclass
Janick Tarrit égalise dès la 46e. Antoine Gibert, impérial au pied, passe tout ce qu’il tente. Le Racing prend les devants pour la première fois à la 54e, même à quatorze après le jaune de Thomas Lainault. Et là, c’est le festival.
Max Spring signe son doublé à l’heure de jeu – face à son frère, le symbole est trop beau. Jonny Hill y va du sien à la 77e, Wilfried Hulleu conclut dans les arrêts de jeu. Six essais au total, 47-27 score final, bonus offensif en poche.
- 6 essais marqués (Baudonne, Spring x2, Tarrit, Hill, Hulleu)
- 30 points inscrits en seconde période
- Bayonne réduit au silence après la pause
- Le Racing reste collé au top 6
Max Spring, le héros d’une soirée en famille
On ne peut pas parler de ce match sans évoquer le duel fratricide. Tom Spring côté Bayonne, Max côté Racing. Les deux gamins formés à Nafarroa, ce petit club basque qui doit être fier ce soir.
Max a tout simplement été énorme. Deux essais, des courses tranchantes, une envie de fer. Quand il aplatit la seconde fois, tu sens qu’il libère quelque chose de plus qu’un simple essai. C’est presque émouvant.
Et Tom ? Il a fait son match, solide en défense, mais forcément la soirée appartient à son petit frère. Le rugby, parfois, c’est aussi des histoires de famille.
Ce que cette victoire dit du Racing version 2025-2026
Depuis le début de saison, on sentait cette équipe capable du meilleur comme du pire. Des défaites frustrantes, des matchs où elle passe à côté, puis des soirées comme celle-ci où elle rappelle qu’elle a tout pour jouer les trouble-fêtes.
Cette résilience, cette capacité à aller chercher une victoire alors qu’on était menés pendant presque tout le match, c’est nouveau. Ou en tout cas, ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu à ce niveau.
Antoine Gibert qui enquille tout au pied, une mêlée qui tient la route, des remplaçants qui font la différence… Il y a des signaux hyper positifs. Si le Racing arrive à reproduire ce genre de seconde période régulièrement, attention, ça peut faire très mal.
Et Bayonne dans tout ça ?
Il faut aussi rendre hommage aux Basques. Ils ont joué, ils ont osé, ils ont mis le Racing en danger pendant cinquante minutes. Leur début de match était tout simplement impressionnant.
Mais comme souvent quand tu joues très haut en intensité à l’extérieur, tu payes cash la moindre baisse de régime. Et face à une équipe du Racing boostée par son public, ça ne pardonne pas.
Ils repartent sans point, mais avec la satisfaction d’avoir montré qu’ils peuvent embêter n’importe qui cette saison.
Ce qu’il faut retenir de cette 10e journée
Le Top 14 reste plus ouvert que jamais. Toulouse gagne mais tremble face au Stade Français, le Racing revient dans le coup, Clermont et La Rochelle patinent… Rien n’est figé.
Et surtout, cette soirée nous a rappelé une chose essentielle : dans ce championnat, celui qui a le plus de cœur finit souvent par l’emporter. Samedi, c’était le Racing 92.
Prochain rendez-vous ? Un déplacement compliqué à Toulon. Mais après une performance comme celle-ci, plus personne n’osera les prendre de haut.
Et vous, vous avez vu le match ? Quel moment vous a fait bondir de votre canapé ? Dites-le moi en commentaire, j’ai encore l’adrénaline à bloc en écrivant ces lignes…
