Franchement, quand on a vu la météo samedi soir, on s’est tous dit la même chose : « Tiens, voilà le match piège parfait ». Un Parc des Princes à moitié gelé, des supporters emmitouflés jusqu’aux yeux, une équipe remaniée après la trêve internationale et, en face, une formation du Havre qui n’a rien à perdre et tout à gagner. Et pourtant… trois buts, zéro encaissé, zéro blessé et la première place reprise. Parfois, le football est d’une simplicieuse cruelle pour l’adversaire.
Un succès qui fait du bien au classement et au moral
Le PSG version 2025-2026 a beau dominer la Ligue 1 depuis le début de saison, chaque point reste précieux. Deux unités d’avance sur Marseille, c’est déjà plus confortable pour respirer. Ce 3-0 face au Havre n’a peut-être pas fait vibrer les tribunes comme un clasico, mais il a rempli sa mission : victoire propre, gestion maîtrisée et confiance regonflée avant d’aller défier Tottenham en Ligue des Champions mercredi.
On va être honnête : le spectacle n’a pas été fou-fou. Le froid y est pour beaucoup, bien sûr, mais aussi le contexte. Luis Enrique avait choisi de faire tourner, de reposer Marquinhos (qui attend toujours son 500e match), Pacho, Fabian Ruiz et même Barcola, laissé sur le banc jusqu’à la 87e minute. Résultat ? Une équipe avec sept changements par rapport au dernier gros rendez-vous. Et pourtant, ça a tenu.
Kang-in Lee, la renaissance qu’on attendait tous
Si il y a un homme qui sort grandi de cette soirée, c’est bien le Sud-Coréen. Titularisé sur l’aile droite, Kang-in Lee a rappelé pourquoi le club a tant misé sur lui. Un but magnifique sur un centre laser de Nuno Mendes (29e), une activité constante, des appels intelligents et surtout cette impression de retrouver enfin le joueur qui avait fait mal à tout le monde la saison passée.
Il y a des joueurs qui ont besoin de temps pour digérer les attentes. Lee, avec la concurrence féroce au milieu et sur les ailes, avait un peu disparu des radars ces dernières semaines. Là, il a saisi sa chance à plein régime. Et quand on voit la qualité de son but – contrôle orienté, frappe enroulée dans le petit filet – on se dit que Luis Enrique a peut-être trouvé la formule pour le relancer définitivement.
« Je me sens de mieux en mieux, je travaille tous les jours pour être prêt quand le coach a besoin de moi. »
Kang-in Lee, en zone mixte
Lucas Chevalier sort enfin de l’ombre
On en parlait depuis des mois. Être gardien numéro 2 au PSG, c’est un poste ingrat. Tu joues peu, tu es jugé sur trois ballons touchés par match et, quand tu fais une petite erreur, tout le monde te tombe dessus. Lucas Chevalier a vécu ça. Le « like » polémique, les performances en dents de scie, les comparaisons inévitables avec Donnarumma… Ça pesait.
Samedi, il a répondu de la plus belle des manières. Deux arrêts décisifs à 0-0, dont un réflexe incroyable du bout des doigts sur une tête havraise à bout portant (25e). Un autre sur coup franc en seconde période. Sans lui, le match aurait pu basculer. Et quand João Neves a mis le deuxième but trois minutes après son arrêt sur coup franc, on a tous compris : oui, la vie est plus simple quand ton gardien fait le boulot.
Est-ce que ça va le propulser titulaire indiscutable ? Probablement pas encore. Mais ça lui donne du crédit, du temps de jeu et surtout la confiance du vestiaire. Dans un club comme Paris, c’est déjà énorme.
João Neves, le milieu qui marque (beaucoup) en ce moment
Quatre buts en une semaine. Quatre. Pour un milieu défensif de formation recruté 70 millions d’euros, c’est presque indécent. Le Portugais de 20 ans confirme match après match qu’il est bien plus qu’un simple récupérateur. Arrivé avec l’étiquette du « nouveau grand espoir », il est déjà en train de devenir un titulaire indiscutable.
- But contre Reims la semaine dernière (doublé)
- But en sélection pendant la trêve
- Nouveau but contre Le Havre (65e)
Son goal ? Une frappe pure de 20 mètres après une récupération haute. Le genre de geste qui fait lever le Parc, même quand il fait -2°C. À ce rythme-là, il va falloir lui trouver un nouveau surnom. « Le goleador du milieu » ? On y travaille.
Des absents qui pèsent et des retours qui rassurent
Nuno Mendes titulaire dès son retour de blessure, c’est une excellente nouvelle. Le Portugais a livré une copie propre, avec une passe décisive et une solidité défensive retrouvée. Idem pour Vitinha, discret mais toujours aussi précieux dans l’entrejeu.
En revanche, Gonçalo Ramos a encore montré ses limites quand il démarre titulaire. Deux grosses occasions manquées, un déchet technique inhabituel… On le préfère clairement en joker de luxe, quand il entre à l’heure de jeu et fait parler sa puissance. Là, en pointe dès le coup d’envoi, il a semblé un peu perdu.
Et maintenant ? Tottenham et un calendrier chargé
Mercredi, direction Londres pour affronter Tottenham en Ligue des Champions. Un match autrement plus compliqué, surtout avec le retour probable de Marquinhos, Pacho et Barcola dans le onze. Mais ce succès contre Le Havre, aussi tranquille soit-il, envoie un message clair : même en tournant, même dans le froid, même sans forcer, Paris gagne.
Dans une saison où chaque point compte, où Marseille guette le moindre faux-pas, ce genre de soirée « gestion » est précieux. On n’a pas vu le PSG le plus flamboyant de l’année, loin de là. Mais on a vu une équipe sérieuse, appliquée, qui sait gagner quand il le faut. Et parfois, c’est exactement ce qu’il faut pour construire un titre.
Alors oui, il faisait froid au Parc des Princes ce samedi soir. Mais au final, c’est Le Havre qui a pris le coup de gel. Paris, lui, a remis le chauffage en marche. Juste à temps pour la suite.
P.S. : Bradley Barcola qui entre à la 87e et claque le troisième but dans la lucarne ? Juste pour le plaisir. Parce que même quand il joue cinq minutes, il fait parler la poudre. Ce garçon va nous rendre accro.
