Vous vous êtes réveillés ce matin avec cette lumière particulière, un peu plus blanche, un peu plus douce ? Moi oui. En ouvrant les volets, j’ai découvert mon quartier francilien saupoudré comme un gâteau oublié sur le rebord de la fenêtre. La première neige de la saison, celle qu’on n’attendait plus vraiment un 23 novembre, a bel et bien frappé l’Île-de-France cette nuit.
Pas une tempête historique, non. Mais suffisamment pour transformer les trottoirs en patinoires improvisées et rappeler à tout le monde que l’hiver, lui, n’a pas pris de retard.
Un réveil tout blanc qui n’était pas vraiment prévu au programme
Entre samedi soir et dimanche matin, les flocons ont dansé sur l’ensemble de la région. Parfois timides, parfois plus généreux. Les relevés parlent d’eux-mêmes : entre 1 et 4 centimètres en plaine, avec des pointes localement plus marquées sur les secteurs un peu plus élevés ou exposés. Quatre petits centimètres, ça paraît presque anodin dit comme ça. Pourtant, quand c’est du verglas en dessous, ça change tout.
À l’heure où j’écris ces lignes, seule la Seine-et-Marne reste en vigilance orange neige-verglas. Les autres départ franciliens sont repassés en jaune, signe que le plus gros est derrière nous… ou presque.
Ce qui sCable est passé dans la nuit, heure par heure
Vers 22 h, les premiers flocons sérieux ont commencé à tenir sur les Yvelines et le Val-d’Oise. À minuit, Paris intra-muros prenait sa première douche blanche depuis des lustres à cette période. Entre 2 h et 5 h du matin, c’est toute la grande couronne qui s’est retrouvée saupoudrée, parfois copieusement.
J’ai discuté avec un ami qui habite du côté de Melun : il m’a envoyé une photo de son jardin à 6 h 30 avec presque 5 cm au sol. « Je n’y croyais plus », m’a-t-il dit. Comme beaucoup d’entre nous, je pense.
« On passe d’une soirée presque douce à un réveil en Laponie en quelques heures, c’est dingue ce que le temps peut faire en région parisienne. »
Un habitant de Chelles, encore ébahi devant sa voiture à dégivrer
Les routes : le vrai casse-tête du matin
Dès les premières lueurs, les saleuses sont entrées en action. Mais soyons honnêtes : quand la neige tombe la nuit et que les températures sont négatives, même les meilleurs services de déneigement ont du mal à suivre partout.
- Réduction générale de 20 km/h sur tout le réseau routier francilien dès hier soir
- Plusieurs accidents sans gravité mais nombreux sur l’A4, l’A6 et la N104
- Bus et cars scolaires fortement perturbés en grande couronne
- Francilienne parfois limitée à 50 km/h dans les secteurs les plus touchés
Franchement, si vous n’êtes pas obligés de prendre la voiture ce matin, restez au chaud. Un café, un bon livre, et regardez les autres galérer depuis votre fenêtre. C’est un petit plaisir coupable que l’on peut s’autoriser de temps en temps.
Et les transports en commun, ça donne quoi ?
Globalement, le réseau tient le choc, mais avec des ralentissements. Le RER B a connu quelques missions supprimées en début de matinée, le temps de dégager les voies. Les tramways, eux, ont été les plus pénalisés : le T4 et le T11 ont roulé au ralenti une bonne partie de la nuit.
Côté métro, rien à signaler en surface (évidemment), mais certains accès extérieurs étaient délicats. J’ai vu des vidéos de la station Saint-Denis Université où les gens descendaient les escaliers comme des pingouins. On sourit, mais on sait tous que ça aurait pu mal tourner.
Pourquoi cette neige nous surprend toujours autant ?
Parce qu’en Île-de-France, la neige en plaine, c’est devenu un événement rare avant Noël. On a beau vivre à la même latitude que le Canada, notre climat océanique dégradé nous offre plutôt de la pluie que des flocons. Alors quand ça arrive, c’est la fête… et la panique en même temps.
Et puis il y a cette fameuse règle des 0,5 degré et 50 mètres d’altitude. À quelques kilomètres près, tu passes d’un tapis blanc à une simple gadoue grisâtre. C’est presque cruel.
« À 5 km près, j’ai 3 cm, mon collègue à côté n’a rien. C’est la loterie météo version francilienne. »
Et maintenant, on remet ça aujourd’hui ou c’est fini ?
Spoiler : c’est presque fini. Le redoux arrive déjà par l’ouest en fin de matinée. Les températures vont remonter au-dessus de zéro presque partout en plaine dès midi. La neige va fondre aussi vite qu’elle est arrivée, laissant place à cette bouillasse marron qu’on connaît tous.
Seuls les secteurs un peu plus élevés (sud de la Seine-et-Marne, plateau de Saclay, quelques coins des Yvelines) pourraient garder un petit manteau blanc jusqu’en début d’après-midi. Ensuite, rideau.
Ce qu’il faut retenir pour la journée
- Prudence maximale jusqu’à 11 h-12 h, surtout en grande couronne
- Éviter les déplacements non indispensables ce matin
- Prévoir 30 à 60 minutes de marge si vous devez absolument sortir
- Regarder régulièrement les infos trafic (le site officiel ou les applications dédiées)
- Et surtout… profiter du spectacle tant qu’il dure
Parce que oui, malgré les galères, il y a quelque chose de magique à voir Paris et sa région sous la neige un dimanche matin. Les rues presque vides, le silence étouffé, cette lumière si particulière. On râle, on peste contre les bouchons, mais au fond, on sait tous que dans quelques heures on regrettera déjà ces flocons.
L’hiver 2025-2026 commence fort. Et quelque part, ça fait du bien de se rappeler qu’on vit dans un pays où les saisons existent encore un peu.
Prenez soin de vous sur la route, emmitouflez-vous bien, et si vous le pouvez… laissez la voiture au garage et allez marcher cinq minutes dans la neige. Juste pour le plaisir de faire craquer ce tapis blanc sous vos pas. Ça ne dure jamais bien longtemps par chez nous.
(Article mis à jour à 9 h 15 avec les dernières informations trafic et l’évolution de la situation en Seine-et-Marne)
