Vous êtes à quelques jours de devenir maman pour la première fois, le ventre immense, le cœur déjà rempli d’amour pour ce petit être qui va arriver. Vous traversez simplement la rue, prudente, comme on l’est quand on porte la vie. Et d’un seul coup, tout bascule. Une violence brutale, inattendue, gratuite. C’est ce qu’a vécu Mélody Collange, plus connue sous le pseudo Mélococo, il y a à peine quarante-huit heures à Paris.
Je ne vous cache pas que cette histoire m’a retourné l’estomac. Parce qu’on parle là d’une femme à terme, d’une future mère qui aurait pu accoucher sous le choc. Et parce que, soyons honnêtes, ce genre de scène pourrait arriver à n’importe laquelle d’entre nous, à n’importe quel moment.
Une banale traversée qui tourne au cauchemar
Reprenons depuis le début. Vendredi 21 novembre, en plein après-midi. Mélococo marche tranquillement dans une rue de la capitale. Elle s’engage sur un passage piéton. Selon elle, le petit bonhomme est vert. Un conducteur, visiblement pressé ou de mauvaise humeur, freine brusquement devant elle.
Premier échange, déjà tendu. L’homme baisse sa vitre et lui fait remarquer – ou plutôt lui reproche – que le feu serait rouge. Elle répond calmement qu’elle a bien le droit de passer. Rien de bien méchant jusque-là, me direz-vous. Sauf que l’automobiliste décide d’en rajouter une couche : il jette son mégot de cigarette sur elle et lâche une insulte.
Mélococo, sous le choc mais pas du genre à se laisser faire complètement, lui renvoie une petite réplique bien sentie alors qu’il redémarre. Elle pense que c’est fini. Que l’histoire s’arrête là, comme tant d’incivilités quotidiennes qu’on oublie cinq minutes après.
Erreur.
Quand la colère devient violence physique
L’homme entend sa réponse. Il se gare quelques mètres plus loin, sort de sa voiture comme une furie et revient vers elle à grandes enjambées. Ce qui suit est difficile à lire, et encore plus à imaginer quand on sait qu’elle est enceinte de neuf mois.
« Il me chope et me maintient par la gorge pour me soulever et me décoller du sol »
Je vous laisse imaginer la scène. Une femme à terme, le ventre énorme, les pieds qui ne touchent plus terre, strangulée par un inconnu en pleine rue. Elle raconte qu’elle avait les mains libres, les jambes libres, qu’elle aurait pu se défendre… mais qu’elle était totalement tétanisée. Ce qu’on appelle la sidération, ce mécanisme de survie qui vous paralyse quand le danger est trop grand.
Autour, des passants interviennent. Surtout des femmes, précise-t-elle, comme si l’instinct maternel avait pris le dessus chez elles aussi. L’agresseur la lâche enfin, remonte dans sa voiture et disparaît dans la circulation parisienne.
Le choc et les regrets immédiats
Mélococo reste là, sonnée. Elle n’a pas eu le réflexe de noter la plaque d’immatriculation. Pas pensé non plus à demander les coordonnées des témoins. Quand on vient de vivre ça, surtout à quelques jours de l’accouchement, le cerveau ne fonctionne plus tout à fait normalement.
C’est son compagnon qui, en rentrant, l’a convaincue d’aller porter plainte immédiatement. Au commissariat, les policiers ont été, selon ses mots, « atterrés ». On veut bien le croire.
Une enquête en cours et l’espoir des caméras
Une plainte a été déposée pour violences sur personne vulnérable – le fait d’être enceinte à terme constitue une circonstance aggravante très claire. Les enquêteurs misent beaucoup sur la vidéosurveillance. Paris en est truffée, et il y a fort à parier que l’agresseur a été filmé à plusieurs reprises.
Mélococo, elle, attend. Elle attend son bébé, qui peut arriver d’un jour à l’autre. Et elle attend aussi que justice soit faite. Parce que cet homme, qu’elle qualifie sans hésiter de danger public, est toujours dans la nature.
La violence routière, ce fléau qu’on minimise trop souvent
Ce qui frappe dans cette histoire, c’est à quel point tout part d’un rien. Un feu rouge contesté, un mégot jeté, une insulte. Et en quelques secondes, on passe à une tentative d’étranglement sur une femme enceinte.
On parle beaucoup de la rage au volant, ce phénomène où des gens parfaitement normaux en apparence perdent tout contrôle une fois derrière un volant. Mais là, on atteint un niveau particulièrement inquiétant.
- Un geste d’incivilité (le mégot)
- Une insulte
- Une réplique
- Et boum : agression physique gravissime
Quatre étapes, quelques secondes à peine. Et une vie qui aurait pu basculer complètement.
Les femmes enceintes, cibles trop faciles ?
Il y a quelque chose de particulièrement révoltant à s’en prendre à une femme enceinte. Non seulement parce qu’elle est physiquement plus vulnérable, mais parce qu’elle porte symboliquement la vie. Attaquer une future mère, c’est un peu attaquer l’humanité toute entière, non ?
Et pourtant, ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre d’histoire. Des poussettes renversées sur des passages piétons, des insultes parce qu’une femme enceinte marche « trop lentement », des coups de klaxon agressifs… La liste est longue, malheureusement.
Comme si le ventre rond donnait un permis d’impolitesse, voire de violence, à certains.
Le rôle des témoins : une solidarité féminine touchante
Un point positif dans cette histoire terrible : l’intervention rapide des passants. Et plus particulièrement des femmes. Mélococo insiste là-dessus dans son récit. Comme si, en voyant cette femme enceinte en danger, quelque chose de primal s’était déclenché chez elles.
C’est beau, quelque part. Dans la violence, il y a eu cette réaction immédiate de protection. Une forme de sororité spontanée, en pleine rue. Ça redonne un peu foi en l’humanité.
Et maintenant ?
L’enquête suit son cours. On espère que les images de vidéosurveillance permettront d’identifier rapidement l’agresseur. Parce qu’un individu capable de faire ça à une femme enceinte de neuf mois ne s’arrêtera pas là si on le laisse libre.
De son côté, Mélococo se prépare à accueillir son premier enfant. Dans la peur, dans le stress, mais aussi dans l’espoir que cette histoire servira au moins à quelque chose. À rappeler que derrière chaque volant, il y a un être humain. Et que certaines limites ne doivent jamais être franchies.
Prenez soin de vous. Et surtout, prenez soin des autres. Surtout quand ils portent la vie.
(Article mis à jour le 23 novembre 2025 – l’enquête est toujours en cours)
