Franchement, quand j’ai vu la composition du Paris FC tomber hier soir, j’ai dû relire deux fois le tweet. Willem Geubbels titulaire en pointe face à Lille ? Sérieux ? On parle quand même d’un gamin de 24 ans qui n’avait démarré que trois bouts de match cette saison. Et pourtant, Stéphane Gilli a décidé de tout changer pour ce déplacement ultra-périlleux au Stade Pierre-Mauroy. Un choix osé, presque fou… ou peut-être génial ?
Un Paris FC métamorphosé pour défier les Dogues
Ce dimanche soir, le Paris FC ne vient pas faire de la figuration dans le Nord. Douzième avec quatorze points, le club de la capitale joue déjà un tournant de sa saison. Une victoire et hop, neuvième place volée à Nice. Une défaite et on replonge direct dans les eaux troubles du bas de tableau avant d’enchaîner Auxerre, Le Havre et Toulouse – trois concurrents directs. Autant dire que l’enjeu est énorme.
Et pour ce match-là, Gilli a décidé de tout bouleverser. Exit le 4-2-3-1 qui nous endormait parfois, bonjour une défense à cinq avec pistons et un attaquant surprise. Un peu comme s’il avait envie de dire : « On arrête de calculer, on y va. » J’adore ce genre de coaching ballsy, même si ça peut se retourner contre lui en dix minutes.
Geubbels, le pari fou qui peut tout changer
On va être honnêtes deux secondes : Willem Geubbels, on l’avait presque oublié. Arrivé libre l’été dernier avec l’étiquette « ancien crack de Monaco », il a passé plus de temps à se frustrer sur le banc qu’à enflammer les défenses. Trois petits buts en 2024-2025, c’est maigre. Mais là, Gilli le lance dans le grand bain face à une défense lilloise ultra-solide à domicile.
Pourquoi maintenant ? Peut-être parce que Jean-Philippe Krasso traverse une période de doute. Peut-être parce que Geubbels a montré des choses intéressantes à l’entraînement. Ou tout simplement parce que Gilli a envie de surprendre Bruno Genesio, qu’il admire pourtant ouvertement. Dans tous les cas, c’est un message clair envoyé au vestiaire : personne n’a sa place assurée.
« Willem a cette capacité à accélérer et à faire mal dans les espaces. On a besoin de ça ce soir. »
Un proche du staff parisien, hier dans la confidence
Et franchement ? Si le gamin plante ce soir, on reparlera pendant des années de ce coaching. Un peu comme quand Pochettino avait lancé Xavi Simons à l’époque au PSG. Parfois, il faut juste oser.
Trapp titulaire : la guerre des gardiens est lancée
Autre surprise, et pas des moindres : Kevin Trapp devant Obed Nkambadio. Le jeune gardien français, révélation de ce début de saison, avait tout pour enchaîner. Mais non. Gilli remet l’Allemand dans les cages pour ce choc. Expérience ? Pression du résultat ? Les deux sans doute.
On imagine la tête de Nkambadio en découvrant le groupe. À 22 ans, se faire piquer sa place juste avant un match aussi important, ça pique. Mais c’est aussi la dure loi du haut niveau. Trapp, avec ses matchs de Ligue des Champions dans les jambes, apporte une certaine sérénité dans les grands rendez-vous. Reste à savoir si ça ne va pas créer des tensions inutiles dans le vestiaire.
Une défense à cinq pour museler Giroud et Igamane
Devant Trapp, c’est du lourd : Mbow, Camara, Chergui. Trois centraux costauds, pas là pour rigoler. Sur les côtés, Traoré et De Smet vont avoir du boulot comme pistons. L’idée est claire : étouffer le LOSC dans l’axe et forcer les Dogues à écarter le jeu, là où ils sont moins dangereux cette saison.
- Mbow : la tour de contrôle aérienne
- Camara : le patron du vestiaire
- Chergui : le jeune qui monte en puissance
Face à eux ? Olivier Giroud, qui reste sur une disette de presque deux mois avec Lille, et Hamza Igamane, le Marocain qui monte en température. Ça sent la bataille de tous les instants. Et quelque part, c’est excitant.
Lees-Melou et Marchetti : le cœur du réacteur
Au milieu, pas de révolution. Pierre Lees-Melou et Vincent Marchetti, c’est la garantie d’une intensité maximale. Le premier récupère, le second distribue. Et devant eux, Kebbal et Cafaro vont avoir la lourde tâche de créer le danger. On connaît la vista d’Alexis Claude-Maurice côté lillois ? Eh bien Kebbal n’a rien à lui envier quand il est dans un bon soir.
J’ai un faible pour ce duo Lees-Melou/Marchetti. Ils se sont trouvés direct cette saison. Le Breton apporte la hargne, le Corse la technique. Et dans un match comme ça, où il faudra courir partout, ils vont être essentiels.
Lille, pas si tranquille que ça
Côté lillois, on joue la carte de la continuité. Ozer dans les buts, la charnière Mbemba-Mandi qui fait peur à tout le monde, et devant, le duo Igamane-Giroud. Haraldsson sur le banc, c’est la petite surprise, mais Genesio fait confiance à son Marocain du moment.
Attention quand même : Lille reste sur une défaite à Strasbourg avant la trêve. Et à domicile, les Dogues ont déjà perdu des points bêtement cette saison. S’ils prennent ce match de haut, le Paris FC peut créer la sensation. Oui, je sais, c’est facile à dire depuis mon canapé. Mais quelque chose me dit que ça peut basculer.
Le fantôme Benjamin André plane sur le match
On ne va pas se mentir, l’histoire Benjamin André cet été a laissé des traces. Le Paris FC avait tout fait pour le recruter. Contrat de trois ans, salaire en or. Lille a joué la montre, prolongé son capitaine, et fermé la porte. Depuis, les deux clubs se regardent en chiens de faïence.
Ce soir, André ne jouera pas (blessure ? choix tactique ?), mais son ombre planera sur le stade. C’est le genre de contexte qui peut transcender une équipe… ou la faire douter. On verra bien de quel côté la balance penchera.
Mon pronostic ? Du très serré
Si vous voulez mon avis (et même si vous ne le voulez pas), ça sent le 1-1 ou le 2-1 pour l’une ou l’autre des équipes. Le Paris FC version Gilli a montré qu’il savait être solide à l’extérieur. Lille a les armes pour faire la différence, mais manque parfois de folie.
En tout cas, une chose est sûre : ce match va valoir le coup d’œil. Geubbels peut-il devenir le héros inattendu ? Trapp va-t-il justifier son retour ? Gilli va-t-il rentrer dans l’histoire du club avec ce choix audacieux ?
Rendez-vous à 20h45 pour le coup d’envoi. Et quelque chose me dit qu’on n’est pas prêts pour ce qui va se passer ce soir dans le Nord…
Allez, on se retrouve après le match pour débriefer tout ça. Parce que oui, je sens qu’on va avoir des choses à dire. Très grosses choses.
