Franchement, quand on a vu les Bleues démarrer mollement face au Japon, on s’est tous dit la même chose dans le salon : « Bon, encore un match de préparation où ça va être laborieux… » Et puis, en dix minutes, tout a basculé. Un 14-1 infligé comme une claque magistrale. 36-22 au final. Et là, on s’est juste levés pour applaudir devant l’écran. Parce que oui, parfois, le handball français nous fait ce cadeau : nous rappeler pourquoi on vibre autant pour cette équipe.
Une finale qui a tenu toutes ses promesses… après dix minutes
Dimanche soir à Dunkerque, l’ambiance sentait déjà la poudre. Dernier test avant le grand départ pour les Pays-Bas et ce Mondial qui nous fait tous saliver depuis des mois. Personne n’avait oublié la prestation en demi-teinte contre l’Angola deux jours plus tôt (26-22, victoire mais sans la manière). On voulait du beau jeu, de la confiance, du collectif. On a été servis. Largement.
Le début ? Un petit 5-7 qui a fait grincer quelques dents. Le Japon, avec sa vitesse et son jeu en mouvement, mettait les Bleues en difficulté. Mais Sébastien Gardillou a senti le coup venir. Ajustements défensifs, montée en intensité, et surtout l’entrée en scène du fameux double pivot qui commence à devenir la marque de fabrique de cette génération.
Le tournant : quand la défense devient un mur
Ce qui a tout changé ? Une défense 0-6 agressive, presque méchante. Les Japonaises n’ont plus su où donner de la tête. Les interceptions pleuvaient, les contres partaient comme des flèches. Et devant, les trois pivots – Ondono, Foppa et Bouktit – se sont régalées. Gardillou l’a dit lui-même après le match : « On a trois joueuses exceptionnelles à ce poste. » Difficile de lui donner tort.
« On a corrigé ce qu’il fallait très vite. Après, ça a été un festival. »
Sébastien Gardillou, sélectionneur
En vingt minutes, la France passe de -2 à +11. 19-8 à la pause. Le public de Dunkerque hurle, les joueuses se regardent avec ce sourire qu’on connaît bien : celui qui dit « maintenant, on joue ». La seconde période ? Une simple formalité, presque un récital.
Léna Grandveau, la patronne du soir
Si on doit désigner une reine de la soirée, c’est elle. Léna Grandveau a tout simplement été énorme. Des tirs de loin qui transpercent, des passes laser, une vista qui rend fous les défenses adverses. Élue joueuse du match, elle a illuminé le parquet. Et quand elle est dans cet état-là, franchement, qui peut l’arrêter ? Personne.
À ses côtés, Hatadou Sako a sorti les arrêts qu’il fallait au bon moment. Pauletta Foppa, vice-capitaine, a montré pourquoi elle sera l’une des patronnes aux Pays-Bas. Et que dire d’Ondono et Bouktit qui ont martyrisé la défense japonaise ? Un trio pivot qui fait peur, très peur.
- 14-1 infligé entre la 10e et la 30e minute
- 19-8 à la mi-temps
- 36-22 score final
- 100 % de réussite sur les tirs de près en seconde période
- Zéro complexe face à la vitesse japonaise
Un collectif qui monte en puissance au meilleur moment
Ce qui frappe, au-delà des individualités, c’est la sensation que tout commence à se mettre en place. Les automatismes reviennent. Les systèmes offensifs tournent à plein régime. La défense, même privée de certaines cadres, tient la route et plus encore. On sent une équipe qui monte en température pile au bon moment.
Les blessures de Grâce Zaadi et Laura Glauser font mal, bien sûr. Mais la profondeur du groupe français est impressionnante. Emma Jacques et Marie-Hélène Sajka, les deux arrières gauches droitières, seront bien du voyage – le sélectionneur l’a confirmé. La liste définitive tombe ce lundi matin. L’excitation est à son comble.
Prochain rendez-vous : la Tunisie, puis le monde entier
Premier match du Mondial vendredi à s-Hertogenbosch face à la Tunisie. Puis la Chine, puis la Pologne. Un premier tour qui paraît largement à la portée des Bleues. Mais on sait tous comment ça se passe dans ces compétitions : il n’y a jamais de petit adversaire.
Ce qui est sûr, c’est que cette victoire contre le Japon envoie un signal fort. Les Bleues arrivent en confiance, avec des certitudes et surtout avec l’envie de ramener un nouveau titre. Parce que oui, cette génération a faim. Très faim.
« C’est un peu long l’attente maintenant… »
Léna Grandveau, impatiente et sûre de sa force
Et nous aussi, on trépigne. Parce qu’on sait que quand cette équipe-là se met en route, elle est capable de tout renverser sur son passage. Le Japon vient d’en faire l’amère expérience. Les autres nations sont prévenues.
Alors oui, ce n’était « que » un match de préparation. Mais parfois, certains matches de préparation ressemblent déjà à des déclarations de guerre. Celle-ci en était une. Magnifique, éclatante, et terriblement excitante pour la suite.
Rendez-vous dans quelques jours. Les Bleues sont prêtes. Et nous aussi.
Allez les Bleues !
