Vous vous souvenez de la claque que vous avez prise avec la première saison de Validé ? Ce moment où un inconnu nommé Hatik est devenu en quelques épisodes l’une des plus grosses révélations du rap français ? J’étais comme vous, scotché devant l’écran, à me demander comment une série pouvait à ce point capturer l’âme brute du rap game. Et puis il y a eu la saison 2, plus sombre, plus féminine, avec une Laetitia Kerfa impressionnante. Et maintenant… maintenant il y a eux. Deux gamins de vingt ans qui débarquent de nulle part et qui, franchement, risquent de tout casser.
Je vais être honnête : quand j’ai appris que la saison 3 allait reposer sur un duo totalement inconnu, j’ai eu un petit moment de doute. Prendre un tel risque après deux saisons déjà cultes, c’était audacieux. Voire un peu fou. Et puis j’ai vu les premiers épisodes. Et là… waouh. Ces deux-là ne jouent pas. Ils sont.
Le pari complètement dingue de Franck Gastambide
Franck Gastambide n’a jamais fait les choses à moitié. On le sait depuis Pattaya, depuis Taxi 5, depuis qu’il a transformé une série sur le rap en véritable phénomène culturel. Mais là, il a poussé le curseur encore plus loin. Plutôt que de caster des têtes déjà connues du milieu, il est allé chercher deux jeunes qui n’avaient jamais tourné de leur vie. L’un venait des chantiers, l’autre des amphithéâtres de fac. Aucun des deux n’avait de manager, aucun n’avait de clip à plus d’un million de vues. Rien. Juste du talent brut et une envie de réussir qui crève l’écran.
Et c’est peut-être ça, la vraie force de cette saison 3 : elle retrouve l’âme de la première. Cette sensation qu’on assiste à quelque chose de réel, de vivant. Comme si on découvrait PNL en 2015 avec Le Monde Chico. D’ailleurs, l’inspiration est assumée. Le duo Cobra, c’est un peu l’héritage spirituel d’Ademo et N.O.S. : même esthétique nuageuse, même flow aérien, même fraternité silencieuse mais hyper puissante.
D2L : de l’échafaudage au premier rôle
Delil Ozhan, alias D2L, a 20 ans. Il y a encore un an, il bossait sur des chantiers partout en France. Casque, gants, chaussures de sécurité. Le genre de vie où tu te lèves à 5h du mat, où tu grimpes sur des échafaudages à vingt mètres du sol, et où le soir tu rentres éclaté. Mais dans sa tête, il y avait toujours la musique.
Il rappait depuis l’adolescence, postait quelques freestyles sur les réseaux, sans vraiment y croire. Et puis un jour, un casting sauvage. Une annonce vue par hasard. Une audition où il s’est présenté « juste pour voir ». Et là, face à l’équipe de la série, il a tout lâché. Pas de jeu, pas de posture. Juste lui, sa voix, son vécu.
« J’ai grandi entre les tours et les grues. Le rap, c’était ma façon de respirer quand tout le reste m’écrasait. »
D2L, dans une interview récente
Son personnage, Zak, c’est un peu lui. Ce mec dur à l’extérieur mais sensible à l’intérieur, qui protège son frère de duo comme il protégerait sa propre famille. Quand tu le vois à l’écran, tu sens le poids des galères, mais aussi cette détermination froide. Celle qui fait que, quoi qu’il arrive, il ira jusqu’au bout.
Yadley : l’étudiant qui a tout plaqué pour le rap
Heardley Stinvil, alias Yadley, c’est l’autre moitié du duo. À peine 20 ans lui aussi, il était en pleine licence de communication et gestion quand l’opportunité s’est présentée. Le genre de mec qui bosse bien à la fac, qui a des projets « sérieux », mais qui n’arrive pas à lâcher le micro.
Contrairement à D2L, Yadley avait déjà un petit buzz local. Quelques sons qui tournaient bien, une vraie plume, un flow mélodieux qui rappelle parfois les plus beaux moments de PNL ou de Dinos. Mais rien de comparable à ce qui lui arrive aujourd’hui.
Dans la série, il incarne Salif : le plus posé des deux, celui qui pense, qui écrit, qui porte la vision artistique du groupe. Là où Zak (D2L) est dans l’émotion brute, Salif est dans la réflexion. Et cette complémentarité, elle ne fait pas semblant. Elle est réelle.
« On n’a pas grandi ensemble, mais on se comprend sans parler. C’est rare, ce truc-là. »
Yadley, à propos de sa connexion avec D2L
Pourquoi ce duo fonctionne si bien à l’écran
Franchement, je vais vous dire un truc : je n’ai pas vu une alchimie pareille depuis longtemps. Pas seulement dans Validé, mais dans n’importe quelle série française. Ces deux-là ne jouent pas la fraternité. Ils la vivent. Et ça se sent dans chaque regard, chaque silence, chaque clash.
Leur force, c’est qu’ils n’ont pas peur du vide. Là où beaucoup d’acteurs surjouent, eux restent dans la retenue. Un peu comme les vrais grands du rap français actuel : moins on en dit, plus c’est fort.
- Ils ont une vraie complémentarité vocale : l’un plus grave et tranchant, l’autre plus mélodique et aérien
- Ils partagent une forme de timidité naturelle qui rend leurs personnages hyper touchants
- Ils n’ont pas peur de montrer leurs failles – et c’est ça qui les rend crédibles
- Ils rappent vraiment eux-mêmes dans la série (et oui, les sons sont bons)
Et puis il y a cette esthétique. Les nuages, les lumières violettes, les tenues sobres mais classes, les plans léchés. Tout rappelle l’univers PNL, mais sans jamais copier. C’est un hommage, pas une imitation.
Un casting qui rappelle la saison 1… en mieux ?
On se souvient tous de l’effet Hatik. Ce mec est passé de quasi inconnu à tête d’affiche en quelques mois. Sa carrière a littéralement explosé grâce à Validé. Et quelque part, la saison 3 remet ce curseur à zéro.
Mais cette fois, c’est encore plus fort. Parce qu’ils sont deux. Parce qu’ils n’ont pas seulement du talent individuel, ils ont une vraie identité de groupe. Et parce que, soyons honnêtes, le niveau d’exigence a monté d’un cran depuis la saison 1.
Les épisodes 3 et 4, diffusés récemment, montrent déjà l’ampleur du phénomène. Les réseaux s’enflamment, les sons fictifs du duo Cobra tournent en boucle, les jeunes se reconnaissent dans ces deux mecs qui n’ont rien demandé et à qui on offre soudain le monde.
Et après ? Qu’est-ce qu’on peut attendre d’eux ?
La vraie question maintenant, c’est : est-ce qu’on assiste au début d’un truc énorme ? Est-ce que D2L et Yadley vont devenir les nouveaux visages du rap français, comme Hatik avant eux ? Franchement, tout est possible.
Ils ont déjà le regard. Cette assurance tranquille des mecs qui savent qu’ils ont quelque chose de spécial. Ils ont la musique dans la peau. Et surtout, ils ont cette série qui, une fois de plus, va les propulser très loin.
Personnellement, je mise sur eux. Pas parce qu’ils sont dans Validé. Mais parce que quand tu les vois, tu sens que c’est vrai. Que c’est profond. Que ça ne s’arrêtera pas là.
Alors oui, la saison 3 de Validé est différente. Plus lente, plus introspective, plus poétique peut-être. Mais elle a quelque chose que les autres n’avaient pas : deux gamins de vingt ans qui, en quelques épisodes, sont en train de devenir des légendes.
Et nous, on a le privilège d’être là dès le début.
Si vous n’avez pas encore vu les nouveaux épisodes, foncez. Et gardez un œil sur D2L et Yadley. Parce que dans quelques mois, tout le monde parlera d’eux. Et vous pourrez dire que vous les avez découverts ici, avant tout le monde.
