Franchement, il y a des dimanches après-midi où le foot vous rappelle pourquoi on l’aime autant. Pas forcément pour la beauté du jeu, non. Parfois, c’est juste pour ces moments où tout bascule en quelques secondes et où tu restes scotché devant ton écran, la bouche ouverte, à te demander si tu n’as pas rêvé.
Ce Brest-Metz, c’était exactement ça. Un match qu’on pensait plié sur un nul frustrant… et puis non. Deux penalties dans le temps additionnel. Un raté. Un réussi. Une explosion de joie à Francis-Le Blé. J’ai encore les poils qui se dressent rien que d’y repenser.
Quand le football devient une série Netflix
Dès le coup d’envoi, on a senti que ça n’allait pas être un match comme les autres. À peine deux minutes de jeu et Pathé Mboup, le jeune Sénégalais, plante déjà son premier but en Ligue 1. Une frappe croisée après une erreur défensive messine. Le stade n’a même pas le temps de s’installer que c’est déjà 1-0.
Et là, quatre minutes plus tard, bim. Égalisation de Giorgi Tsitaichvili. 1-1 à la 6e minute. Tu te dis : « Ok, ça va être une partie complètement ouverte ». Et tu n’as pas tort.
Un premier acte rythmé, presque trop
Brest pousse, presse haut, récupère les ballons dans le camp adverse. On sent l’envie de rompre cette série de six matchs sans victoire. Les supporters poussent, l’ambiance monte d’un cran. Il y a de l’électricité dans l’air finistérien.
À la 42e, il y a même cette action collective magnifique qui aurait mérité mieux : Ludovic Ajorque se retrouve seul face au but après un une-deux sublime, mais il frappe à côté. Tu sens la frustration. Tu sens que ça peut basculer d’un côté comme de l’autre.
« On ne réussissait pas tout, mais il y avait beaucoup d’énergie, du pressing, des ballons récupérés haut. C’était bien. »
Éric Roy, entraîneur de Brest, au micro après le match
Doumbia, le nain qui met tout le monde d’accord
Retour des vestiaires. 48e minute. Corner breton. Et là, Kamory Doumbia, 1m70 tout mouillé, prend le dessus sur tout le monde et catapulte une tête rageuse au fond des filets. 2-1. Le stade explose. Le Malien, de retour après un mois d’absence, vient de marquer le premier but de la tête de Brest cette saison. Le symbole est fort.
Parce que oui, Brest domine. Mais Metz reste dangereux en contre. Et le score reste fragile. Très fragile.
Le money time : là où tout se joue
90e minute. Le tableau d’affichage indique toujours 2-1. On se dit que c’est plié. Que Brest va enfin retrouver le goût de la victoire. Et puis… non.
90+4. Main dans la surface messine. L’arbitre va voir le VAR. Penalty pour Brest. Romain Del Castillo s’élance. Toute la Bretagne retient son souffle.
Et là, Jonathan Fischer, le gardien danois de Metz, se transforme en mur. Parade exceptionnelle. Le stade est sonné. Les joueurs brestois se prennent la tête dans les mains. Tu sens que ça peut être le tournant cruel de la saison.
Mais le football, parfois, il te rend dingue pour mieux te récompenser.
90+10 : la délivrance
Nouvelle action chaude dans la surface messine. Poussette sur Lucas Tousart. Nouveau VAR. Nouveau penalty. Del Castillo y retourne. Cette fois, il ne tremble pas. Il prend Fischer à contre-pied. 3-2. Francis-Le Blé devient un volcan.
13 938 spectateurs qui hurlent, qui pleurent, qui sautent dans tous les sens. Des scènes de liesse incroyables. Des supporters qui se tombent dans les bras. Des gamins qui n’oublieront jamais ce moment.
« Ce n’est pas forcément le football que j’aime, mais ce soir ça nous a souri. »
Éric Roy, lucide et soulagé
Et il a raison. Ce n’était pas le match le plus abouti techniquement. Mais parfois, le foot, c’est aussi ça. C’est du cœur, de la rage, du scénario hollywoodien. Et Brest en avait besoin. Vraiment besoin.
Metz peut avoir des regrets… énormément de regrets
Côté messin, c’est la douche froide. Trois victoires de suite avant ce déplacement, l’espoir d’un point précieux… et puis tout qui s’effondre en quelques minutes sur des erreurs individuelles évitables.
- Une main trop évidente
- Une poussette inutile
- Un gardien sanctionné pour gain de temps qui offre le corner fatal
Stéphane Le Mignan, l’entraîneur messin, ne mâche pas ses mots : des fautes qu’un joueur professionnel ne doit pas commettre à ce moment-là du match.
Ce que ce match nous dit sur Brest cette saison
Ce Brest-là, on l’aime pour ça. Capable du meilleur (rappelez-vous la saison dernière) comme du pire. Mais toujours avec cette capacité à ne jamais lâcher. Cette victoire, elle vaut plus que trois points. Elle vaut un déclic psychologique. Une rupture avec cette spirale négative.
Et puis, il y a ces joueurs qui se révèlent ou qui confirment :
- Mboup qui ouvre son compteur en L1
- Doumbia qui marque de la tête alors qu’il culmine à 1m70
- Del Castillo qui assume sous pression extrême
C’est ça aussi, le Brest d’Éric Roy. Une équipe qui vit ensemble, qui souffre ensemble, et qui gagne… ensemble.
Et maintenant ?
Cette victoire, elle peut lancer quelque chose. On a vu des Brestois libérés, combatifs, solidaires. Si ce match peut servir de déclencheur, alors ce final de folie aura valu tous les cheveux blancs qu’il a provoqués.
Parce qu’au fond, c’est ça le foot qu’on aime. Pas toujours propre, pas toujours maîtrisé. Mais toujours intense. Toujours humain.
Et toi, tu l’as vu ce match ? Tu y as cru jusqu’au bout ? Raconte-moi en commentaire ce que tu as ressenti à la 90+10. Parce que des moments comme ça, on n’en vit pas tous les week-ends.
Francis-Le Blé s’en souviendra longtemps. Et nous aussi.
