Vous arrive-t-il parfois de croiser quelqu’un dans la rue et de vous dire : « Lui, il a compris un truc que moi je n’ai pas encore capté » ? Moi, ça m’arrive souvent quand je tombe sur ces entrepreneurs qui enchaînent les gros coups comme si c’était normal. Prenez cet Orléanais de 48 ans. Il y a quinze ans, il montait une petite boîte depuis son coin de Loiret et finissait par la vendre dix millions d’euros. Dix. Millions. Et là, vous vous dites qu’il a dû prendre sa retraite anticipée sur une île, non ? Eh bien non. Il a remis le couvert. Et cette fois, il vient de boucler une levée de fonds à 4,6 millions d’euros. Franchement, respect.
Le retour d’un pionnier de l’impression en ligne
Revenons un peu en arrière, parce que l’histoire mérite d’être racontée calmement. Notre homme a commencé sa carrière comme commercial chez un géant de la reprographie. Rien de très sexy à première vue. Mais déjà, il observait comment les clients galéraient avec les délais, les devis, la qualité. Un jour, il se dit que tout ça pourrait se faire en ligne, plus vite, plus simple, avec une promesse forte : si tu n’es pas content, on te rembourse. Point final.
En 2009, il lance donc sa première aventure. Quelques associés, un bureau pas bien grand, et beaucoup de café. Six ans plus tard, une multinationale spécialisée dans l’impression en ligne frappe à la porte et rachète la société. Dix millions d’euros. À ce niveau-là, on ne parle plus de réussite, on parle de modèle.
La satisfaction client, c’est pas un slogan marketing. C’est la seule chose qui compte quand tu fais du volume en ligne.
Pourquoi repartir alors qu’on pourrait profiter ?
C’est la question que tout le monde se pose. Rester dans le groupe jusqu’en 2019, toucher ses stock-options, jouer au golf… Beaucoup auraient fait ça. Lui, non. Il explique qu’après quelques années dans une grosse structure, il avait la sensation de tourner en rond. Les process, les réunions, les validations à dix niveaux… Très peu pour lui.
Du coup, en 2021, il rappelle quelques anciens de la première équipe – ceux qui partageaient la même vision – et ils repartent presque de zéro. Même secteur, même promesse client, mais une organisation complètement repensée. Le nom de la nouvelle boîte ? Fulfiller. Et là, ça redémarre en trombe.
Un modèle hybride qui change la donne
Ce qui est malin, c’est qu’ils n’ont pas simplement recréé l’ancienne société en version 2.0. Cette fois, ils ont monté un hub numérique ultra-performant qui redistribue les commandes vers leur propre atelier, mais aussi vers une vingtaine d’imprimeries partenaires partout en France.
En clair : les petites imprimeries traditionnelles, souvent familiales, qui galèrent à remplir leurs machines la nuit, reçoivent maintenant des commandes e-commerce bien payées, sans avoir à gérer le site, le marketing ou le service client. Tout le monde y gagne. Et le client final, lui, ne voit rien : il commande en deux clics et reçoit son truc dans les temps.
- Stickers, cartes de visite, roll-up, bâches grand format
- Objets publicitaires personnalisés
- Tee-shirts, tote-bags, goodies en tout genre
- Livraison express possible partout en France
Le catalogue est énorme, et la promesse reste la même : pas content = remboursé. Sans discussion.
4,6 millions d’euros : la confiance des investisseurs
Quand tu as déjà vendu une boîte dix millions, les investisseurs tendent l’oreille. Mais là, ce n’est pas que le passé qui a joué. C’est surtout la traction actuelle : 40 salariés aujourd’hui, une croissance qui fait tourner la tête, et un modèle qui tient la route même en période compliquée pour le e-commerce.
La levée de fonds, finalisée récemment, va servir à trois choses très claires :
- Recruter massivement (objectif 100 personnes dans deux ans)
- Investir dans l’automatisation de l’atelier principal
- Préparer le lancement au Portugal et en Espagne dès 2026
Cent millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans. Dit comme ça, ça peut paraître fou. Mais quand tu connais le parcours du bonhomme, tu te dis que c’est peut-être juste… réaliste.
Ce qu’on peut apprendre de ce parcours
Personnellement, ce qui me frappe le plus, c’est la constance. Le mec n’a pas changé de discours en quinze ans. Toujours la même obsession : rendre le client heureux, simplifier la vie des partenaires, construire une équipe soudée. Pas de bling-bling, pas de levées à 100 millions pour faire joli dans TechCrunch. Juste du business qui tourne et des gens qui sourient en venant bosser.
Et puis il y a cette capacité à repartir de (presque) rien. À 48 ans, père de trois enfants, tu pourrais te dire « j’ai déjà donné ». Lui, il voit une nouvelle montagne et il l’attaque. C’est inspirant, non ?
On ne construit pas une boîte pour la revendre. On la construit parce qu’on croit qu’on peut faire mieux que ce qui existe déjà.
Un entrepreneur qui sait de quoi il parle
Et demain ? L’Europe et au-delà
Le plan est clair : après avoir solidifié la position en France, attaquer les marchés voisins. Le Portugal et l’Espagne en premier, parce que la culture d’entreprise, les délais postaux et le rapport qualité/prix y sont intéressants. Ensuite, pourquoi pas l’Italie ou l’Allemagne ? Le modèle est duplicable presque à l’identique.
En parallèle, l’idée c’est aussi de continuer à renforcer le réseau d’imprimeries partenaires. Plus il y en aura, plus les délais seront courts et les coûts maîtrisés. Et surtout, plus les petites boîtes locales garderont la tête hors de l’eau dans un monde dominé par les plateformes géantes.
Franchement, dans un secteur où beaucoup pleurent la concurrence déloyale des géants asiatiques, voir un acteur français tenir tête avec une stratégie maline et humaine, ça fait du bien.
Pourquoi Orléans, d’ailleurs ?
On pourrait penser qu’une boîte qui vise l’Europe s’installerait à Paris, Lyon ou Bordeaux. Lui a choisi de rester dans le Loiret. Central, bien desservi, coût du foncier raisonnable, et surtout une qualité de vie qui permet d’attirer des talents sans leur promettre la lune.
Résultat : une équipe qui reste, qui s’implique, et qui ne passe pas son temps dans le RER. Parfois, les meilleurs choix stratégiques ne sont pas là où tout le monde regarde.
En résumé, cette histoire est celle d’un entrepreneur qui n’a pas besoin de faire du bruit pour avancer. Il bosse, il livre, il respecte ses promesses. Et quinze ans après son premier carton, il est en train de prouver que le deuxième peut être encore plus beau.
Si un jour vous avez envie de lancer votre truc, souvenez-vous de ça : la réussite, ce n’est pas forcément la licorne à un milliard. C’est parfois juste refaire ce qu’on sait faire, mais en mieux, avec les bonnes personnes, et sans jamais oublier pourquoi on s’est levé un matin.
Et qui sait… peut-être que dans cinq ans, on reparlera d’une nouvelle sortie à neuf chiffres. En attendant, moi je garde un œil sur cette boîte. Parce que quand quelqu’un a déjà réussi une fois, et qu’il recommence avec la même humilité et la même détermination, c’est rarement un hasard.
(Article rédigé à partir d’informations publiques et d’entretiens secteur – aucune donnée confidentielle révélée)
