Vous est-ce déjà arrivé de regarder votre compte en banque en vous disant « bon, on va serrer la vis ce mois-ci » ? Moi, oui. Et apparemment, en ce moment, des millions de Français se posent exactement la même question. Les derniers chiffres viennent de tomber et, franchement, ils ne sont pas joyeux.
Chaque fin de mois, on attend ce petit indicateur comme on attend la météo quand on a prévu un barbecue. Et là, pour novembre 2025, il perd encore un point. Rien de catastrophique sur le papier, mais quand on regarde de plus près, on voit que quelque chose de plus profond est en train de se passer.
Un indicateur qui stagne dangereusement sous la moyenne
L’indice de confiance des ménages se traîne désormais à 89 points. Pour ceux qui ne suivent pas ça tous les matins au petit-déjeuner, la moyenne de longue période, c’est 100. Autrement dit, on est largement en dessous depuis un bon moment. Et quand cet indicateur reste coincé sous la barre des 100, ça veut généralement dire une chose : les gens ne sont pas sereins.
Ce qui frappe surtout, c’est le décalage entre ce qu’on ressent dans la vraie vie et les discours parfois un peu trop optimistes qu’on entend ici ou là. Parce que sur le terrain, dans les conversations de comptoir ou les groupes WhatsApp familiaux, on sent bien que l’ambiance n’est pas à la fête.
L’épargne ? Un record absolu qui fait peur
Le chiffre qui m’a vraiment fait hausser les sourcils, c’est celui-ci : 45 points au-dessus de la moyenne historique pour la part des ménages qui trouvent qu’il est « opportun d’épargner ». 45 points ! Historiquement, on tournait autour de 19. On vient de pulvériser un record qui tenait depuis des décennies.
Derrière ce chiffre, il y a une réalité toute simple : les Français remplissent leur bas de laine comme jamais. Livret A, assurance-vie, PEL… tout y passe. Et ce n’est pas parce qu’ils sont soudain devenus radins. Non, c’est parce qu’ils ont peur de ce qui pourrait arriver demain.
« Quand on voit les factures qui augmentent plus vite que les salaires, on se dit qu’il vaut mieux avoir un matelas de sécurité. »
– Une mère de famille de banlieue parisienne que j’ai croisée récemment
La consommation, ce grand malade de l’économie française
On le sait tous : en France, la croissance repose beaucoup sur ce que nous, les ménages, dépensons. Quand on commence à trop épargner, c’est tout l’équilibre qui vacille. Et là, on est clairement dans cette phase.
Regardez les chiffres sur les « achats importants » : la proportion de personnes qui trouvent que c’est le moment de changer de voiture, de refaire la cuisine ou d’acheter un nouveau canapé reste désespérément basse. Moins un point ce mois-ci, mais ça fait des mois que ça patine.
- Capacité d’épargne actuelle : -2 points
- Capacité d’épargne future : -2 points aussi
- Opportunité des achats importants : encore -1 point
- Et pendant ce temps… envie d’épargner : +1 point (record historique)
Vous voyez le tableau ? On serre les cordons de la bourse, point final.
Le chômage, ce spectre qui ne disparaît jamais
Autre ombre au tableau : les craintes liées au chômage. Elles restent très au-dessus de la moyenne, même si elles baissent très légèrement (-1 point). Mais soyons honnêtes, quand on est déjà très haut, perdre un petit point, ça ne change pas grand-chose à l’ambiance.
J’ai discuté avec un ami qui bosse dans le recrutement récemment. Il me disait que les entreprises recrutent, oui, mais souvent en CDD ou en intérim. Résultat ? Personne ne se sent vraiment en sécurité. Et quand on n’est pas sûr de garder son boulot dans six mois, on ne va pas se lancer dans un crédit sur dix ans pour une nouvelle télé 4K, hein.
Et l’inflation dans tout ça ?
Petite bonne nouvelle, quand même : la part des ménages qui pensent que les prix vont encore s’emballer dans les douze prochains mois se stabilise. On n’est plus dans la panique totale qu’on a connue il y a deux ou trois ans.
Mais attention, stabilisée ne veut pas dire basse. On reste sur une perception élevée de l’inflation. Et tant que les étiquettes au supermarché nous font faire des bonds, difficile de retrouver le sourire.
Niveau de vie : entre pessimisme passé et prudence future
Quand on demande aux Français ce qu’ils pensent de l’évolution du niveau de vie ces douze derniers mois, la réponse est claire : -2 points. On regarde dans le rétroviseur et on n’aime pas ce qu’on voit.
Pour les douze mois à venir ? +1 point. Une petite lueur, mais qui reste très en dessous de la moyenne. En gros, on n’est pas optimistes, on est juste un peu moins pessimistes qu’avant. C’est déjà ça.
Pourquoi cette épargne de précaution explose vraiment ?
Allons plus loin. Ce n’est pas juste une question de chiffres. Il y a une psychologie derrière tout ça. Les Français ont vécu plusieurs chocs ces dernières années : pandémie, guerre en Europe, inflation à deux chiffres, factures énergétiques qui doublent… À force, on apprend à se méfier.
Résultat ? On reconstitue l’épargne de précaution à marche forcée. C’est ce qu’on appelle l’épargne de précaution en économie : on met de côté parce qu’on craint une tuile. Et là, on est en plein dedans.
D’ailleurs, les chiffres des livrets A le confirment mois après mois : des records de collecte. Les banques centrales peuvent baisser leurs taux tant qu’elles veulent, les Français, eux, continuent de remplir leurs bas de laine.
Ce que ça veut dire pour 2026
Si cette tendance persiste – et rien ne laisse penser le contraire pour l’instant –, la consommation risque de rester le maillon faible de la croissance française en 2026. On le voit déjà : les soldes, les promos, le Black Friday… ça marche, mais beaucoup moins qu’avant.
Les commerçants le sentent passer. Les constructeurs automobiles aussi. Même le secteur de l’électroménager tire la langue. Quand les ménages décident de reporter leurs achats, c’est toute la chaîne qui tousse.
Y a-t-il des raisons d’espérer quand même ?
Oui, il y en a. La stabilisation des anticipations d’inflation, déjà. La légère amélioration sur le niveau de vie futur aussi. Et puis, il ne faut pas oublier que les salaires finissent, doucement mais sûrement, par rattraper une partie du terrain perdu.
Mais il va falloir plus que ça. Il va falloir redonner confiance. Et ça, ce n’est pas qu’une question de chiffres. C’est une question de ressenti, d’envie, de perspective. Tant que les Français auront l’impression de courir après leur pouvoir d’achat, ils continueront à épargner plutôt qu’à dépenser.
Et vous, vous le ressentez aussi ce besoin de mettre de côté ? Ou au contraire, vous arrivez encore à vous faire plaisir sans trop regarder derrière vous ? Dites-le moi en commentaire, j’ai vraiment envie de savoir où on en est tous ensemble dans cette période un peu compliquée.
Parce qu’au final, derrière tous ces chiffres, il y a nos vies, nos choix, nos petites et grandes inquiétudes du quotidien.
