Vous vous souvenez de cette sensation, en 2016, quand un petit film d’animation avec une lapine policier et un renard arnaqueur a explosé tous les compteurs ? Moi oui. Quatre millions sept cent mille entrées rien qu’en France, un Oscar, et surtout des scènes cultes qui tournent encore en boucle sur les réseaux. Neuf ans plus tard, la question brûle toutes les lèvres dans les couloirs des salles obscures : est-ce que la suite va réussir le même exploit ? Parce que, soyons honnêtes, le box-office tousse un peu en ce moment.
Alors oui, Zootopie 2 arrive comme une bouffée d’oxygène en plein novembre grisâtre. Et franchement, après avoir vu le film en avant-première, je peux vous le dire : ça sent le gros carton.
Pourquoi les salles ont tellement besoin d’un succès en ce moment
Remettons un peu les choses en perspective. Depuis la pandémie, le cinéma en salle traverse une zone de turbulences que même un pilote de l’espace aurait du mal à gérer. Les habitudes ont changé, les plateformes de streaming ont pris une place énorme, et certains blockbusters récents ont déçu. Résultat ? Les exploitants regardent leurs chiffres avec des yeux de panda fatigué.
Et là, dans ce paysage un peu morose, débarque un film d’animation signé Disney, avec des personnages que le public adore déjà et une recette qui a fait ses preuves. C’est un peu comme servir un chocolat chaud bien épais quand il pleut dehors : ça réconforte instantanément.
Le premier opus, une machine à rêves (et à billets)
Petit rappel pour les plus jeunes : en 2016, le premier Zootopie a rapporté plus d’un milliard de dollars dans le monde. En France, il a tenu tête à des mastodontes et est resté des semaines en tête du box-office. Pourquoi un tel succès ? Parce qu’il parlait à tout le monde.
Les enfants adoraient les animaux rigolos, les ados se reconnaissaient dans les thèmes de discrimination et d’ambition, et les parents repartaient avec des références intelligentes à se mettre sous la dent. Un cocktail parfait.
« Un film qui fait rire les enfants et réfléchir les adultes, c’est la définition même du grand Disney. »
Ce que la suite nous réserve (sans spoilers, promis)
Reprendre une recette gagnante, c’est risqué. Trop de suites se contentent de recycler. Ici, non. Les réalisateurs ont choisi de creuser encore plus loin l’univers de Zootopie, cette mégalopole où les prédateurs et les proies cohabitent (plus ou moins) pacifiquement.
L’intrigue démarre sur un mystère vieux de cent ans : pourquoi n’y a-t-il plus de serpents dans la ville ? Ce qui semble être une petite énigme anodine va révéler des secrets bien plus profonds sur la fondation même de Zootopie. Et comme toujours, c’est Judy et Nick qui vont mettre leur nez (et leurs pattes) dedans.
- Des nouveaux quartiers jamais vus (mention spéciale au district reptilien, sublime)
- Des nouveaux personnages très réussis (je ne dirai rien, mais préparez-vous à craquer)
- Des scènes d’action complètement dingues pour un film d’animation
- Et bien sûr, Flash. Le paresseux. Qui vole encore la vedette à chaque apparition.
Parlons-en, d’ailleurs, de Flash. Sa scène de course-poursuite est déjà en train de devenir légendaire. Imaginez : toute une séquence où le temps semble ralentir… parce que, ben, c’est Flash. Le public hurle de rire à chaque projection. C’est du génie comique pur.
Un film techniquement bluffant
Côté animation, Disney a encore poussé le curseur. Les poils, les écailles, la pluie sur les vitres, les reflets dans les flaques… Tout est d’un réalisme saisissant. On sent que les équipes ont pris leur temps – neuf ans, quand même – pour peaufiner chaque détail.
Et la bande originale ? Toujours cette capacité à coller des chansons qui restent en tête trois jours. La chanson de fin, en particulier, risque de vous faire verser une petite larme discrète dans le noir de la salle.
Pourquoi ça peut marcher (très fort) en salles
Plusieurs éléments jouent en faveur d’un gros démarrage :
- Les vacances de Noël qui approchent : les familles cherchent des sorties
- Peu de concurrence familiale directe avant fin décembre
- Une nostalgie énorme pour le premier film
- Le bouche-à-oreille qui s’annonce explosif
J’ai discuté avec plusieurs exploitants de salles après les avant-premières. Tous disent la même chose : les réservations décollent déjà, et les séances jeune public sont prises d’assaut. Dans certaines villes, on parle même de rajouter des séances supplémentaires dès le premier week-end.
Et si c’était le début d’une nouvelle vague ?
L’aspect peut-être le plus intéressant, c’est que Zootopie 2 pourrait marquer le retour en force des films d’animation en salles. Ces dernières années, beaucoup de studios avaient pris l’habitude de sortir directement sur les plateformes. Là, Disney mise tout sur le grand écran.
Et si ça marche – vraiment bien – ça pourrait inciter d’autres studios à suivre le mouvement. Parce que, soyons clairs : rien ne remplace l’expérience collective d’une salle qui rit ou retient son souffle en même temps.
Personnellement, j’ai vu le film avec ma nièce de 8 ans et mon pote de 35 ans. Les deux sont sortis avec des étoiles dans les yeux. Quand un film arrive à faire ça, c’est que quelque chose fonctionne profondément.
Verdict personnel (et un peu ému)
Est-ce que Zootopie 2 est parfait ? Non, quelques blagues font un peu « déjà-vu », et certains arcs narratifs auraient mérité plus de temps. Mais franchement ? On s’en fiche un peu.
Ce film fait ce que le cinéma fait de mieux : il nous emmène ailleurs, il nous fait rire, il nous touche, et il nous rappelle qu’on peut tous, même une petite lapine de campagne, changer le monde avec un peu de courage et beaucoup d’amitié.
Alors oui, je crois que Zootopie 2 va rebooster le box-office. Pas juste parce qu’il est bon. Mais parce qu’il arrive pile au moment où on en avait tous besoin.
Réservez vos places. Prenez les enfants, les neveux, les amis, ou allez-y tout seul avec un grand seau de pop-corn. Vous ne le regretterez pas.
Et qui sait… peut-être que Flash arrivera même à l’heure pour la séance de 20h.
(Bon, ok, probablement pas.)
