Vous souvenez-vous de cette soirée de novembre où tout le monde a cru que Cristiano Ronaldo venait, peut-être, de griller sa dernière cartouche en sélection ? Un coup de coude un peu trop franc, un carton rouge direct, et des milliers de commentaires qui enterraient déjà le rêve d’un sixième Mondial. Et puis, patatras, la décision tombe : un match ferme… déjà purgé. À 41 ans dans quelques mois, CR7 sera bien là dès le coup d’envoi au Canada, au Mexique ou aux États-Unis. Soulagement général ou petit traitement de faveur ? On en discute tranquillement.
Un carton rouge qui a fait trembler la planète foot
Revenons d’abord sur les faits, parce que l’histoire mérite d’être posée clairement. Lors d’un match de qualification contre l’Irlande, le Portugal s’incline 2-0 à Dublin. Ambiance lourde, Ronaldo n’est déjà pas dans un grand soir, et puis arrive cette 78e minute. Duel aérien avec le défenseur irlandais Dara O’Shea. Le bras de Cristiano s’élève un peu trop haut, le coude trouve la pommette. L’arbitre n’hésite pas : direct au vestiaire. Première expulsion de sa carrière internationale. À quarante ans passés, ça fait jaser.
Sur les réseaux, c’est l’apocalypse. Les uns crient au geste de frustration d’un joueur fini, les autres défendent un simple réflexe de compétiteur. Moi, je me souviens avoir pensé : « Si la commission disciplinaire tape fort, on ne le reverra peut-être jamais en Coupe du Monde. » Parce qu’on sait tous comment ça peut tourner quand la FIFA veut faire un exemple.
Une sanction finalement très clémente
Et là, surprise. La sentence tombe début 2025 : un match ferme et deux avec sursis pendant un an. Le match ferme ? Déjà servi contre l’Arménie lors de la dernière journée des éliminatoires. Résultat des courses : Cristiano Ronaldo est totalement libre pour le Mondial 2026. Pas de barrage, pas de premier match sur le banc, rien.
« Conformément à l’article 27 du code disciplinaire, l’exécution des deux matchs restants a été suspendue pour une période de sursis d’un an »
Communiqué officiel de la FIFA
Autrement dit : tant qu’il ne refait pas la même bêtise dans les douze prochains mois, tout est effacé. On a vu des sanctions bien plus lourdes pour bien moins que ça. Souvenez-vous des quatre matchs pris par Suarez après sa morsure en 2014. Là, c’est presque une caresse.
Pourquoi la FIFA a-t-elle fermé les yeux ?
Question légitime. Plusieurs pistes se dessinent. D’abord, le geste, même s’il est évident, n’a pas provoqué de blessure grave. O’Shea s’est relevé rapidement, pas de commotion, pas de sang. Ensuite, l’âge et le palmarès du bonhomme. À 41 ans en juin 2026, Ronaldo dispute sa dernière grande compétition internationale, c’est une évidence. Priver le public d’un tel monument dès le premier match aurait fait grincer des dents partout dans le monde.
Et puis il y a l’aspect marketing, soyons honnêtes. La Coupe du Monde 2026, première édition à 48 équipes, co-organisée par trois pays, a besoin de stars bankables. Messi, Mbappé, Haaland… et Ronaldo. Enlever CR7 du tableau, c’était se priver d’une audience phénoménale, surtout en Asie et au Moyen-Orient où il reste une idole absolue grâce à son aventure saoudienne.
- Audience TV record attendue
- Millions de maillots vendus
- Visibilité maximale pour les sponsors
- Une « dernière danse » qui fait vendre du rêve
Disons-le tout net : la FIFA n’allait pas se tirer une balle dans le pied.
Que reste-t-il dans les jambes à 41 ans ?
On arrive au grand débat. Beaucoup disent qu’il ne faut plus le sélectionner, que son temps est révolu, que le Portugal doit construire sans lui. D’autres, et j’en fais partie, pensent qu’on sous-estime encore la bête. Regardez ses stats cette saison à Al-Nassr : il tourne à plus d’un but par match, toutes compétitions confondues. Son corps tient toujours le choc, grâce à une hygiène de vie devenue légendaire.
On a même vu récemment des études parler d’un âge physiologique autour de 28-30 ans. Évidemment, c’est un peu marketing, mais le mec court encore à 34-35 km/h en pointe. C’est juste dingue.
Et puis il y a cette rage. Cette envie de prouver qu’on a tort de l’enterrer trop tôt. Je suis convaincu qu’on le verra encore planter des buts décisifs en 2026. Peut-être pas 90 minutes à chaque match, mais en sortie de banc ou sur coup de pied arrêté, il reste une arme fatale.
Le Portugal peut-il enfin remporter le Graal ?
Avec ou sans Ronaldo titulaire à chaque match, la Seleção arrive en Amérique du Nord avec une génération dorée. Bernardo Silva, Bruno Fernandes, João Félix, Gonçalo Ramos, Vitinha, Rúben Dias… Il y a de quoi faire peur à n’importe quelle défense. L’Euro 2016 a prouvé qu’on pouvait gagner même quand CR7 sort sur blessure en finale.
Mais avoir Ronaldo dans le groupe, même 30 minutes par match, c’est un mental d’acier en plus. C’est quelqu’un qui tire tout le monde vers le haut à l’entraînement, qui impose des standards que les jeunes n’osent même pas rêver.
Les adversaires à surveiller pour le Portugal
On connaît déjà les chapeaux. Le Portugal sera très probablement dans le pot 1 ou 2. Ce qui nous garantit un groupe abordable, mais attention aux surprises. Avec 48 équipes, les pièges sont nombreux.
- Une équipe sud-américaine toujours compliquée (Colombie, Uruguay…)
- Un outsider africain en forme (Sénégal, Maroc ?)
- Une nation CONCACAF revancharde à domicile
Et puis il y a les gros morceaux en huitièmes ou quarts si on sort premier. France, Brésil, Argentine, Angleterre… Le chemin sera long. Mais avec Ronaldo sur le banc prêt à entrer, même à 41 ans, ça change la donne.
La dernière danse d’une légende
Ce qui rend cette histoire touchante, c’est qu’on vit probablement les derniers chapitres d’une carrière hors norme. Six Coupes du Monde, ça commence à faire sérieusement. Pelé en a fait quatre, Maradona trois, Messi et Ronaldo vont arriver à six. C’est l’histoire du foot qui s’écrit sous nos yeux.
Et même si demain il ne marque pas en finale (on peut toujours rêver), il aura marqué la décennie 2010-2020 comme personne. Cinq Ballons d’Or, cinq Ligues des champions, un Euro avec le Portugal… Le palmarès parle tout seul.
Alors oui, la sanction est clémente. Oui, il y a peut-être un peu de complaisance. Mais franchement ? Je suis content qu’on puisse encore le voir sur la plus grande scène du monde. Parce que quand Ronaldo raccrochera, une partie du foot s’en ira avec lui.
Rendez-vous donc à l’été 2026. Quel que soit le maillot, quel que soit le temps de jeu, CR7 sera là. Et quelque part, ça fait du bien au foot.
PS : Et si jamais il plante un triplé décisif en finale, je vous aurai prévenus.
