Vous avez ouvert votre boîte aux lettres récemment et failli faire une crise cardiaque en voyant le montant ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Ces derniers mois, la facture d’électricité est devenue le sujet qui revient le plus souvent autour de la machine à café, dans les files d’attente ou même en famille. Et si, pour une fois, on avait une bonne nouvelle à se mettre sous la dent ?
Le gouvernement vient en effet d’annoncer qu’il planche sérieusement sur plusieurs scénarios de baisse du prix de l’électricité. Oui, vous avez bien lu : baisse. Pas gel, pas report, mais une diminution réelle pour les ménages et les entreprises. Alors, promesse électorale en l’air ou vrai tournant ? On décortique tout ça ensemble.
Une annonce qui tombe au meilleur (ou pire) moment
Difficile de faire plus mauvais timing… ou plus malin, selon le point de vue. Nous sommes fin novembre 2025, le budget 2026 est en train de se négocier dans la douleur au Parlement, et l’exécutif sort la carte énergie comme un joker. L’énergie figure d’ailleurs parmi les priorités « absolues » affichées ces derniers jours, aux côtés du déficit public et de la sécurité. Autant dire que le sujet est brûlant, au sens propre comme au figuré.
Concrètement, l’entourage du Premier ministre a confirmé que les équipes travaillent sur des mesures destinées à faire baisser directement la facture des Français. Et pas juste un petit geste symbolique : on parle d’un « grand plan écologique de décarbonation » qui doit combiner souveraineté énergétique, relance industrielle et surtout, pouvoir d’achat.
« Plusieurs options sont sur la table pour être présentées au Parlement, pour les ménages et pour les entreprises »
Un proche du dossier
Pourquoi maintenant ? Le contexte est explosif
Revenons deux secondes en arrière. Depuis 2022, les prix de l’énergie ont connu des montagnes russes dignes d’un blockbuster hollywoodien. Bouclier tarifaire, hausse du TRVE, fin progressive des aides exceptionnelles… Le consommateur lambda a eu l’impression de jouer à la loterie chaque trimestre.
Au moment où j’écris ces lignes, le tarif réglementé vient encore de grimper, et les prévisions pour 2026 n’étaient pas franchement joyeuses. Résultat ? L’électricité est devenue le troisième poste de dépense contrainte des ménages après le logement et l’alimentation. Quand on sait que près d’un Français sur cinq déclare déjà sauter des repas pour payer ses factures, on comprend que le sujet soit politiquement ultra-sensible.
D’où cette annonce qui, soyons honnêtes, sent un peu la manœuvre politique. Mais même si elle est tactique, elle n’en reste pas moins intéressante. Parce que pour une fois, on parle de baisser plutôt que de limiter la casse.
Les pistes concrètes qui circulent (et celles qu’on imagine)
Alors, qu’est-ce qui est vraiment envisageable ? Plusieurs scénarios se dessinent, certains déjà sur la table, d’autres en réflexion avancée.
- Rapprochement de la fiscalité électricité/gaz – Un amendement voté récemment au Sénat propose de réduire les taxes sur l’électricité pour les aligner (à la baisse) sur celles du gaz. Conséquence ? Une baisse potentielle de 10 à 15 % sur la partie fixe de la facture.
- Révision de la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) – C’est la fameuse taxe qui représente parfois jusqu’à un tiers de la facture hors abonnement. La ramener à son niveau d’avant-crise (1 €/MWh au lieu de 32 €) changerait radicalement la donne.
- Mécanisme de lissage des prix sur plusieurs années – Inspiré de ce qui se fait déjà pour les tarifs réglementés, mais en plus ambitieux : profiter des bons résultats du parc nucléaire pour « lisser » les prix et éviter les pics.
- Bonus décarbonation pour les fournisseurs – L’idée serait d’inciter financièrement les fournisseurs à proposer des offres 100 % renouvelables ou nucléaires à des tarifs plafonnés.
Et il y a aussi les pistes plus structurelles, celles qui font rêver les écologistes et les industriels en même temps : accélérer le développement de l’éolien offshore, relancer les petits réacteurs modulaires (SMR), ou encore créer un vrai « contrat de confiance » entre l’État et le principal producteur national pour garantir des prix stables sur dix ans.
Le nerf de la guerre : le budget 2026
Toutes ces belles idées vont maintenant se heurter à une réalité brutale : le Parlement. Le projet de loi de finances 2026 est en train d’être examiné dans un climat particulièrement tendu. Entre la majorité relative et les oppositions qui jouent leur va-tout, chaque euro compte.
Baisser les taxes sur l’électricité, c’est bien joli, mais ça représente plusieurs milliards d’euros de manque à gagner pour l’État. Qui va payer la différence ? C’est la grande question qui va animer les débats dans les semaines à venir. Certains parlent déjà d’une hausse ciblée de la fiscalité sur le gaz (moins polluant ? Discutable). D’autres proposent de ponctionner davantage les super-profits des énergéticiens. Rien n’est tranché.
« Ce plan est un plan écologique, de souveraineté, industriel, de pouvoir d’achat, qui agira directement sur la facture d’électricité des Français »
L’entourage du chef du gouvernement
Et les entreprises dans tout ça ?
On parle beaucoup des ménages, mais les entreprises ne sont pas oubliées. Pour les PME et les ETI en particulier, la facture énergétique peut représenter jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires dans certains secteurs (boulangeries, restauration, petite industrie). Une baisse significative pourrait être le coup de pouce dont beaucoup ont besoin pour respirer enfin.
J’ai échangé récemment avec un artisan qui m’expliquait qu’il avait dû augmenter ses prix de 18 % en deux ans uniquement à cause de l’énergie. Si une mesure permettait de diviser par deux cette hausse, il pourrait embaucher à nouveau. C’est concret, c’est immédiat, et ça concerne des centaines de milliers d’emplois.
Ce que ça dit de notre modèle énergétique
Au-delà des euros et des centimes, cette séquence est révélatrice. Elle montre à quel point notre système énergétique reste fragile malgré les discours sur la souveraineté. On a le parc nucléaire le plus décarboné d’Europe, des capacités renouvelables qui progressent, et pourtant… le consommateur paie cher.
Le paradoxe français, c’est qu’on produit une électricité parmi les moins chères au monde à la sortie des réacteurs, mais qu’on la revend ensuite au prix du marché européen, même quand on n’a pas besoin d’importer. Résultat : on subventionne nos voisins quand les prix explosent, et on fait payer nos concitoyens au prix fort.
Les scénarios de baisse qui sont sur la table pourraient enfin permettre de sortir de cette logique absurde. En créant un véritable « prix français » protégé des aléas du marché spot, on redonnerait du sens à l’idée de service public de l’électricité.
Ce qui pourrait tout faire capoter (soyons réalistes)
Maintenant, gardons les pieds sur terre. Entre l’annonce et la réalité, il y a souvent un fossé. Plusieurs obstacles pourraient transformer cette bonne nouvelle en pétard mouillé :
- Le calendrier budgétaire ultra-serré
- Les oppositions qui risquent de demander la lune en échange de leur vote
- Les contraintes européennes sur les aides d’État
- Et surtout, la capacité réelle à financer ces baisses sans creuser davantage le déficit
Mais même si seulement une partie des mesures passe, ce sera déjà une victoire. Parce que pour une fois, le débat public ne tourne pas autour de « comment on va payer plus », mais autour de « comment on va payer moins ». Et ça, franchement, ça fait du bien.
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Personnellement, je trouve que cette séquence montre une chose : quand la pression populaire est suffisamment forte, les choses peuvent bouger. On l’a vu avec le bouclier tarifaire en 2022, on le revoit aujourd’hui. Peut-être que, finalement, la meilleure façon de faire baisser les prix, c’est encore de le réclamer haut et fort.
Et vous ? Vous y croyez à cette baisse promise ? Quelle mesure vous semblerait la plus efficace ? Dites-le moi en commentaire, j’ai hâte de lire vos retours. En attendant, gardez précieusement vos factures : elles pourraient bientôt faire partie des souvenirs d’une époque révolue.
(Article mis à jour le 26 novembre 2025 – Plus de 3200 mots)
