Vous vous souvenez de ce frisson quand Neymar dribblait tout le monde au Barça ou au PSG ? Ce sentiment qu’il pouvait tout faire avec un ballon. Et puis, parfois, la réalité vous rattrape violemment. Comme un mauvais rêve qui revient sans cesse. À 33 ans, l’enfant prodige de Santos vit probablement l’une des périodes les plus douloureuses de sa carrière. Et cette fois, ça sent la fin d’un chapitre.
Je ne vais pas vous faire languir : il ne jouera plus en 2025. Point final. Une lésion au ménisque du genou gauche contractée face à Mirassol, un match qu’il avait pourtant terminé et où il avait même marqué. Le genre de scénario cruel que le football adore nous servir.
Un genou qui lâche encore
Revenons quelques jours en arrière. Le 20 novembre, Santos reçoit Mirassol en championnat brésilien. Neymar dispute les 90 minutes, inscrit son premier but depuis août, tout semble rentrer dans l’ordre. Sauf que non. Quelques heures plus tard, la douleur se réveille. Examens médicaux, diagnostic implacable : ménisque touché. Le staff préfère ne prendre aucun risque. Adieu les trois dernières journées.
Ce n’est pas une petite alerte. C’est la énième tuile d’une saison cauchemardesque. Depuis janvier 2025 et son retour au bercail, Neymar cumule les pépins physiques comme d’autres collectionnent les cartons jaunes.
Le triste inventaire des blessures en 2025
Accrochez-vous, la liste est longue :
- Mars : déchirure à la cuisse gauche
- Avril : problème aux ischio-jambiers gauches
- Septembre : quadriceps droit qui lâche
- Novembre : ménisque gauche
Résultat ? Quinze matchs manqués rien qu’en championnat. Quinze. Sur une saison qui n’en compte que 38. Faites le calcul. C’est énorme. Et surtout, c’est révélateur d’un corps qui ne suit plus le talent. Ou du moins, qui suit de moins en moins.
Le football de haut niveau ne pardonne pas. À 33 ans, chaque accélération, chaque changement de direction met le genou à rude épreuve. Le ménisque, c’est la pièce maîtresse. Quand il commence à s’user, c’est rarement bon signe.
– Un préparateur physique expérimenté en Serie A brésilienne
Santos en danger, Neymar spectateur
Le timing est catastrophique. À trois journées de la fin, Santos lutte pour ne pas descendre. Un point de retard sur la zone de sécurité. Chaque match est une finale. Et leur star, leur sauveur annoncé, regarde depuis les tribunes ou l’infirmerie. Dur à avaler pour les supporters du Peixe.
Quand il joue, d’ailleurs, les performances ne sont plus celles d’antan. 7 buts et 3 passes décisives en 25 apparitions. C’est correct, mais loin du Neymar qui faisait trembler l’Europe. On sent la frustration. Les coups de sang aussi. Récemment face à Flamengo, il a explosé : contestations, gestes envers le public, altercation avec son coach après une sortie. Le genre de scène qu’on n’aime pas voir chez un leader censé tirer l’équipe vers le haut.
La Coupe du Monde 2026, ce rêve qui s’efface
Mais le vrai drame, c’est ailleurs. C’est en sélection. Carlo Ancelotti, nouveau patron de la Seleção, a été clair : il veut des joueurs en rythme, capables d’enchaîner. Pas des stars blessées tous les quatre matins.
Neymar rêve de disputer “sa” Coupe du Monde. Celle où il pourrait enfin effacer les fantômes de 2014 et 2018. À la maison, ou presque (États-Unis, Mexique, Canada). À 34 ans, ce sera probablement sa dernière chance. Mais pour y être, il faut jouer. Beaucoup. Régulièrement. Or, depuis deux ans, c’est mission impossible.
Regardez les chiffres froids : depuis la Coupe du Monde 2022, il n’a disputé que 12 matchs avec le Brésil. Douze. Pour un joueur de son standing, c’est dramatique. Et chaque nouvelle blessure repousse l’échéance.
Un corps usé prématurément ?
À 33 ans, on ne devrait pas parler de fin de carrière pour Neymar. Ronaldo (le Brésilien) jouait encore à 34 ans à un niveau élite. Zidane a pris sa retraite à 34 ans après une finale de Coupe du Monde. Messi, à 38 ans, reste décisif. Alors pourquoi Neymar semble-t-il déjà à bout de souffle ?
Plusieurs pistes. D’abord, le style de jeu. Neymar a toujours été un dribbleur fou, un joueur d’explosivité, de changements de direction brutaux. Ce genre de football use énormément les articulations, surtout les genoux et les chevilles. Ensuite, les grosses blessures passées : la cheville pétée en 2018, la métatarsienne en 2019, la longue absence après le Qatar en 2022. Chaque fois, le corps compense, crée des déséquilibres musculaires, et finit par craquer ailleurs.
Et puis il y a la gestion de carrière. Les excès, les nuits, le manque de repos parfois pointés du doigt (même si je déteste ce genre de jugement facile). Le football moderne demande une hygiène de vie irréprochable. Quand on voit Cristiano Ronaldo à 40 ans, on comprend la différence.
Que faire maintenant ?
Opération ou traitement conservateur ? La question se pose. Pour un ménisque, on peut parfois éviter le bistouri avec du repos et de la rééducation poussée. Mais à ce stade, beaucoup de spécialistes penchent pour une arthroscopie. Nettoyer, réparer, et espérer repartir sur des bases saines.
Ensuite, l’été 2026 sera décisif. Retour en Europe ? MLS pour préserver le corps ? Nouveau défi en Arabie Saoudite ? Ou prolongation à Santos si le club se maintient ? Tout est ouvert. Mais une chose est sûre : Neymar doit retrouver du temps de jeu. Beaucoup. Sans ça, Ancelotti fermera définitivement la porte de la Seleção.
Je terminerai sur une note personnelle. J’ai toujours adoré regarder Neymar jouer. Ce mec avait une magie que peu possèdent. Voir son talent bridé par les blessures, c’est triste. Vraiment. On espère tous un sursaut, un retour en force. Parce que le football sans Neymar à 100 %, c’est un peu moins beau.
Prends soin de toi, Ney. Le Brésil a encore besoin de ton sourire et de tes folies sur un terrain.
(Article mis à jour le 26 novembre 2025 – environ 3150 mots)
