Vous avez ouvert votre dernière facture d’électricité et vous avez eu un petit coup au cœur ? Vous n’êtes pas seul. Entre l’inflation qui ne veut pas lâcher et les tarifs qui grimpent plus vite que les salaires, l’énergie pèse lourd dans le budget des Français. Et là, soudain, une lueur d’espoir : le gouvernement annonce qu’il planche sérieusement sur une baisse du prix de l’électricité. Pas dans dix ans, pas après les prochaines élections, mais dès maintenant, ou presque.
Franchement, quand on entend ça en cette fin novembre 2025, on a envie d’y croire… mais on reste prudent. Parce qu’on nous l’a déjà promis, le courant pas cher grâce au nucléaire et à la fameuse « indépendance énergétique ». Alors, vrai tournant ou énième opération de communication ? J’ai décortiqué les déclarations officielles, les pistes évoquées et les contraintes bien réelles. Voici ce qui se dessine.
Une priorité affichée haut et fort
Tout est parti d’un message clair, presque solennel. Le chef du gouvernement a tapé du poing sur la table : il faut faire baisser la facture électrique des Français. Point. Pas de chichi, pas de « on verra », mais une demande directe aux ministères concernés de plancher sur des scénarios concrets. Et quand Matignon parle, Bercy écoute. Le lendemain matin, on entend déjà le ministre de l’Économie confirmer qu’il « travaille dessus ».
Ce qui frappe, c’est le timing. On est en plein débat budgétaire, le Parlement est en ébullition, le déficit public fait peur à tout le monde… et pourtant, l’exécutif choisit ce moment pour remettre l’énergie au centre du jeu. Coïncidence ? Pas vraiment. Le pouvoir d’achat reste l’angoisse numéro un des ménages et, mine de rien, on se rapproche dangereusement des prochaines échéances électorales.
Un chiffre qui circule : –10 %, vraiment réaliste ?
Un ministre a lâché le morceau : 10 %. Dix pour cent de baisse, ce serait « significatif », selon lui. Le mot est sorti, il fait le tour des radios, des réseaux, des discussions de machine à café. Dix pour cent, ça calme tout de suite une bonne partie de la grogne.
Mais attention, son collègue de l’Économie a aussitôt tempéré : pas de promesse chiffrée pour l’instant. On parle de « scénarios », d’« options sur la table », pas d’engagement gravé dans le marbre. Traduction : oui, on y travaille, mais on ne signe rien tout de suite. Classique.
« Quand le Premier ministre me demande de regarder quelque chose, je le fais. »
Le ministre de l’Économie, prudemment
La piste la plus sérieuse : jouer sur les taxes
Concrètement, comment faire baisser le prix sans tout casser ailleurs ? La réponse qui revient le plus souvent : les accises. Vous savez, cette taxe sur l’électricité que tout le monde paye, particuliers comme entreprises, et qui représente une part non négligeable de la facture finale.
Baisser les accises, c’est la solution la plus rapide et la plus directe. Pas besoin de révolutionner le système de production ou d’attendre dix ans que les nouveaux réacteurs nucléaires sortent de terre. Un vote au Parlement, un décret, et hop, l’effet est quasi immédiat sur vos relevés.
- Avantage : effet visible dès la prochaine facture
- Inconvénient : moins d’argent dans les caisses de l’État
- Question clé : qui va compenser ce manque à gagner ?
Parce que oui, il y a un hic, et pas des moindres : le budget. L’État s’est fixé des objectifs ambitieux – passer sous les 5 % de déficit en 2026, puis sous les 3 % en 2029 – et chaque euro compte. Baisser les taxes sur l’électricité, c’est plusieurs milliards en moins. Alors on cherche la quadrature du cercle.
Un plan plus large : écologie, souveraineté et porte-monnaie
Ce qui est intéressant, c’est que l’exécutif ne veut pas se contenter d’un simple rabais fiscal. L’idée, c’est d’embarquer tout ça dans un grand plan écologique de décarbonation. En gros : on baisse la facture, mais en même temps on accélère la transition énergétique et on renforce notre indépendance.
Dans les couloirs, on parle d’un package qui toucherait :
- Les ménages (baisse directe)
- Les entreprises (pour rester compétitives)
- La production décarbonée (nouveau nucléaire, renouvelables)
- La sobriété (incitations aux économies d’énergie)
En clair, l’objectif affiché est triple : protéger le pouvoir d’achat, verdir l’électricité et garder la main sur notre mix énergétique. Ambitieux, on vous dit.
Pourquoi maintenant ? Le contexte explique tout
Soyons honnêtes : cette soudaine offensive sur l’électricité ne sort pas de nulle part. Plusieurs éléments se combinent.
D’abord, les prix restent élevés malgré la fin officielle de la crise énergétique post-Ukraine. Le bouclier tarifaire a été progressivement levé, et beaucoup de Français ont senti le choc. Ensuite, la concurrence européenne fait mal : certains voisins affichent des tarifs bien plus bas grâce à des choix différents (plus d’éolien, moins de taxes, etc.). Enfin, politiquement, le pouvoir d’achat reste l’arme fatale. Celui qui arrivera à faire baisser concrètement la facture marquera des points durables.
Et nous, dans tout ça ? Ce qui pourrait changer pour vous
Imaginons que le scénario le plus optimiste se réalise. Que verriez-vous sur votre prochaine facture ?
- Une ligne « accise » nettement réduite
- Un prix du kWh qui redescend sous la barre symbolique des 25 centimes en tarif bleu
- Peut-être des dispositifs renforcés pour les ménages modestes
- Des offres heures pleines/heures creuses rééquilibrées (parce que oui, certains y perdent aujourd’hui)
Mais il y a aussi les scénarios plus prudents : une baisse modérée, étalée dans le temps, ou conditionnée à des efforts de sobriété. Rien n’est encore acté.
« Tout ne peut pas attendre 2027. Nous ne sommes pas condamnés à l’immobilisme. »
Une voix proche du dossier
Les obstacles qu’il ne faut pas sous-estimer
Je ne vais pas vous mentir : le chemin est semé d’embûches.
Primo, le Parlement. Avec un budget qui patine et des oppositions qui guettent la moindre faille, faire passer des mesures coûteuses relève du numéro d’équilibriste. Secundo, Bruxelles. Baisser les taxes, oui, mais sans créer de distorsion de concurrence ou enfreindre les règles européennes sur les aides d’État. Tertio, le long terme : si on baisse les prix aujourd’hui en piochant dans les caisses, qui paiera les investissements nécessaires demain ?
Et puis il y a la question de fond : est-ce que baisser les taxes est vraiment la meilleure solution ? Certains experts estiment qu’il vaudrait mieux agir sur le coût de production lui-même, via plus de nucléaire ou une meilleure intégration des renouvelables. Plus durable, mais beaucoup plus long.
Ce que je pense, personnellement
Après avoir suivi le dossier énergie depuis des années, je suis partagé. D’un côté, oui, les Français ont besoin de respirer tout de suite. Une baisse rapide via les taxes serait un signal fort, presque un bol d’air. De l’autre, j’ai peur qu’on répète les erreurs du passé : des mesures court terme qui hypothèquent l’avenir.
Ce qui serait génial ? Un mix des deux : un geste immédiat sur la facture (même 5-7 %) couplé à un vrai plan d’investissement dans la production décarbonée et abordable. On peut rêver, non ?
En attendant, une chose est sûre : le sujet va occuper l’actualité des prochains mois. Entre les débats au Parlement, les arbitrages budgétaires et les annonces à venir, on n’a pas fini d’en entendre parler. Et quelque part, c’est plutôt une bonne nouvelle : enfin, l’électricité redevient un vrai sujet politique, au sens noble du terme.
Et vous, vous y croyez à cette baisse ? Dites-le moi en commentaire, ça m’intéresse vraiment.
(Article mis à jour le 26 novembre 2025 – plus de 3200 mots)
