Dimanche soir, à la 96e minute, le stade Pierre-Mauroy explosait. Marius Broholm transformait froidement le pénalty et scellait la victoire lilloise 4-2 face au Paris FC. Sur le moment, tout le monde hurlait au hold-up. Trois jours plus tard, la sentence tombe, officielle, froide, implacable : oui, c’était une erreur. Pas une « interprétation », pas une « zone grise ». Une vraie boulette reconnue par la direction technique de l’arbitrage elle-même. Et franchement ? Ça fait du bien de l’entendre, même si ça arrive toujours trop tard.
Le fait brut : une main qui n’aurait jamais dû coûter un pénalty
Reprenons calmement l’action. Nous sommes dans le temps additionnel, le Paris FC pousse pour revenir à 3-3, la tension est électrique. Un centre lillois anodin fuse dans la surface. Timothée Kolodziejczak, dos au jeu, saute pour contrer. Le ballon vient heurter son flanc gauche puis son coude. Le bras est replié, collé au corps, dans une position des plus naturelles quand on défend. Rien d’anormal, a priori.
Pourtant, l’arbitre désigne le point de pénalty. La VAR valide. But. Fin du match. Rideau.
Mercredi, le débrief hebdomadaire de la direction de l’arbitrage tombe comme un couperet. Je cite textuellement leur analyse : « le contact entre le ballon et le défenseur s’effectue sur le flanc et le coude du bras gauche replié, très proche du corps, sans contact additionnel avec l’autre bras ». Conclusion sans appel : cette position ne correspond pas à une augmentation artificielle de la surface couverte par le corps. Traduction : pas pénalty.
« Un visionnage de l’action en bord de terrain aurait dû être proposé à l’arbitre central afin qu’il puisse corriger sa sanction. »
Direction technique de l’arbitrage – Débrief officiel
Autrement dit : tout le monde s’est planté. L’arbitre central, les assistants vidéo, tout le monde. Et le pire ? C’est écrit noir sur blanc.
Pourquoi cette main n’était PAS pénalty : les règles décortiquées
Depuis la saison 2021-2022, l’IFAB a clarifié la règle de la main (loi 12). On ne sanctionne plus systématiquement tout contact main-ballon. Il faut désormais que le geste soit délibéré ou qu’il y ait augmentation artificielle manifeste de la surface du corps. Point final.
Dans le cas Kolodziejczak, on coche zéro case :
- Bras replié contre le corps → position naturelle
- Aucune ouverture du bras pour faire rempart
- Aucun mouvement vers le ballon
- Impact consécutif à un duel épaule contre épaule
C’est l’exemple type de la main involontaire et non sanctionnable. On en voit dix par week-end qui passent crème. Sauf celle-là. Allez comprendre.
La VAR, cette grande muette qui valide l’erreur
Ce qui rend l’histoire encore plus rageante, c’est le rôle de l’assistance vidéo. Normalement, la VAR intervient quand il y a erreur claire et évidente. Là, elle avait tout loisir d’appeler l’arbitre au moniteur. Dix secondes de ralenti suffisaient pour voir que le bras était collé au corps. Rien. Silence radio. Pénalty validé.
Et là, j’avoue, je me pose la question que tout le monde se pose dans les tribunes depuis des années : à quoi sert vraiment la VAR si elle ne corrige même pas des erreurs aussi flagrantes ? On nous avait vendu un outil pour éviter les scandales. Aujourd’hui, elle en crée.
Les conséquences sportives : Paris FC volé ou mauvais perdant ?
Regardons les chiffres froidement. Sans ce pénalty fantôme :
- Score final probable : 3-2 pour Lille
- Paris FC prend 0 point au lieu de… 0 point (ok, c’est pareil)
- Mais écart de buts : -2 au lieu de -4
- Classement : Paris FC reste 15e mais avec un goal-average moins catastrophique
Bon, soyons honnêtes deux minutes : Paris FC a pris quatre buts, dont deux sur des cadeaux défensifs énormes. L’erreur d’arbitrage n’explique pas tout. Mais elle prive le club d’un point presque inespéré en toute fin de match et, surtout, elle laisse un goût amer terrible.
Parce que quand tu te bats comme un lion pour revenir à 3-2, que tu pousses, que tu y crois… et qu’on te plante un pénalty imaginaire à la 96e, c’est dur à avaler. Très dur.
Ce que ça dit de l’arbitrage français en 2025
On nous répète que le niveau monte, que la formation est renforcée, que la VAR protège tout le monde. Et puis arrive un match comme ça. Une décision aussi grossière, reconnue publiquement, et tu te demandes si on progresse vraiment.
Le plus inquiétant ? Ce n’est pas la première fois. On se souvient des polémiques à répétition ces dernières saisons. Des mains, des hors-jeu millimétriques, des cartons rouges oubliés… La Ligue 1 reste le championnat où l’arbitrage fait le plus parler. Et pas en bien.
Quand la direction elle-même publie des débriefs pour dire « on s’est trompés », c’est à la fois courageux et effrayant. Courageux parce qu’ils assument. Effrayant parce que ça arrive encore en 2025.
Et maintenant ? Vers une réparation ou un simple « oups » ?
En France, on ne rejoue pas les matchs pour erreur d’arbitrage (sauf cas extrêmes historiques genre 1993 et le fameux Valenciennes-OM, mais c’est une autre histoire). Donc Paris FC ne récupérera pas ses points. C’est acté.
Mais cette reconnaissance publique pourrait avoir d’autres conséquences :
- Suspension ou mise à l’écart temporaire des arbitres concernés ?
- Révision des protocoles VAR sur les mains ?
- Pression accrue sur les instances pour plus de transparence
Et surtout, ça nourrit le sentiment d’injustice chez les supporters parisiens. Parce que dans le foot, on pardonne beaucoup de choses. Mais pas ça. Pas quand c’est écrit noir sur blanc que ton équipe s’est fait voler en direct.
Le mot de la fin : le football reste humain (trop humain ?)
Je ne vais pas vous faire le couplet « l’erreur est humaine ». On le sait tous. Mais quand la technologie est censée corriger l’humain et qu’elle valide l’erreur humaine, on est en droit de se poser des questions.
Ce Lille-Paris FC 4-2 restera comme le match du pénalty fantôme. Celui où tout le monde a vu l’erreur en direct… sauf ceux qui avaient le pouvoir de la corriger. Et trois jours plus tard, on nous dit « oui, vous aviez raison ».
Merci pour la franchise. Mais franchement, on aurait préféré ne jamais avoir à lire ce débrief.
Allez Paris FC. Prochain match, on oublie l’arbitrage. On marque un but de plus que l’adversaire. Et on arrête de compter sur la justice du foot. Parce qu’elle arrive toujours après la bataille.
