Vous êtes-vous déjà demandé ce qui pouvait bien passer par la tête d’un maire de New York au réveil ? La plupart d’entre nous imagineraient des dossiers brûlants, des réunions à n’en plus finir ou les embouteillages sur le pont de Brooklyn. Eh bien pour Zohran Mamdani, fraîchement élu, c’est un peu différent. Le bonhomme se lève en pensant à… Pascal Cygan, Sébastien Squillaci et Marouane Chamakh. Oui, vous avez bien lu. Trois anciens joueurs d’Arsenal. Et là, forcément, le monde du foot a souri.
Franchement, quand j’ai vu ça passer, j’ai d’abord cru à une blague. Et puis non. Le type est un vrai supporter des Gunners, du genre qui connaît les recoins les plus sombres de l’histoire du club. Et Pascal Cygan, l’intéressé, a été tellement touché qu’il a décidé d’envoyer un cadeau dont peu de fans peuvent rêver : un maillot porté lors de la saison des Invincibles, 2003-2004. Celle où Arsenal n’a perdu aucun match en Premier League. Rien que ça.
Une déclaration qui a fait le tour du monde
Tout a commencé avec une simple phrase lâchée presque comme une boutade. Zohran Mamdani, en pleine campagne ou juste après son élection – les versions diffèrent un peu – a balancé qu’il se levait en pensant à ces trois joueurs. Pourquoi eux précisément ? Parce qu’ils incarnent, selon lui, cette période un peu folle où Arsenal recrutait des Français et des Maghrébins à tour de bras, parfois avec des résultats… disons mitigés pour certains.
Mais le message est passé : citer Cygan et Squillaci, ce n’est pas anodin. N’importe quel supporter opportuniste aurait balancé Henry, Vieira ou Bergkamp. Lui, non. Il est allé chercher dans les profondeurs du banc de touche. Preuve irréfutable qu’il suit le club depuis belle lurette, même pendant les années moins glorieuses.
« Ça prouve que c’est un vrai. Un mec qui cite Pascal Cygan, c’est pas un supporter de la dernière pluie. »
Et Pascal Cygan, de son côté, a pris ça comme un immense compliment. L’ancien défenseur central, souvent moqué à l’époque pour son manque de vitesse (soyons honnêtes, il n’était pas le plus flamboyant des Invincibles), s’est retrouvé propulsé au centre de l’attention mondiale. Sa mère a pleuré en voyant le nom de son fils dans les journaux américains. Sa mère, vous vous rendez compte ?
Le maillot des Invincibles : plus qu’un bout de tissu
Le cadeau promis n’est pas n’importe quel maillot floqué en boutique. Non. C’est un vrai maillot match worn de la saison 2003-2004. Celui avec le logo O2, le sponsor Fly Emirates qui n’existait pas encore, et surtout cette aura particulière que seuls les objets liés à cette équipe légendaire possèdent.
Pour vous donner une idée de la rareté : il existe probablement moins de 500 maillots authentiquement portés cette saison-là encore en circulation. La plupart dorment dans des vitrines de collectionneurs ou dans les musées du club. En offrir un à un maire de New York, c’est un geste fort. Un pont entre deux mondes que tout oppose a priori : le foot européen et la politique américaine.
- Un maillot rouge avec le numéro 18 (celui de Cygan)
- Porté lors d’un match officiel de Premier League ou de Ligue des Champions
- Avec les patches spécifiques de la saison invaincue
- Accompagné très probablement d’une lettre manuscrite (on imagine)
Cygan a même précisé qu’il allait contacter directement la mairie pour être sûr que le colis arrive entre les bonnes mains. Il a plaisanté : « Je ne le fais pas pour être invité à New York, de toute façon mon anglais est catastrophique. » La modestie du bonhomme fait plaisir à voir.
Qui est vraiment Zohran Mamdani, ce maire fan de foot ?
À ce stade, vous vous demandez peut-être qui est ce type capable de faire pleurer la maman de Pascal Cygan à des milliers de kilomètres. Zohran Mamdani, 34 ans, est devenu le plus jeune maire de l’histoire de New York. Progressiste, charismatique, il incarne une nouvelle génération politique outre-Atlantique.
Mais ce qui nous intéresse ici, c’est son amour viscéral pour Arsenal. Un amour qui remonte à l’enfance, quand il regardait les matchs à la télévision new-yorkaise à des heures improbables. Il connaît les paroles des chants, les dates des derbies, les compositions d’équipes des années 2000 par cœur. Le genre de supporter qui vous corrige si vous dites que Pires jouait à droite alors que c’était Ljungberg.
Sa déclaration sur Cygan, Squillaci et Chamakh n’était d’ailleurs pas totalement innocente. C’était aussi une façon maligne de répondre à ceux qui doutaient de son authenticité de supporter. Genre : « Tu veux une preuve ? Tiens, prends ça dans les dents. » Et ça a marché au-delà de toute espérance.
Pascal Cygan, l’Invincible qu’on oublie trop souvent
Revenons un peu sur le parcours de celui qui va bientôt faire un maire heureux. Pascal Cygan arrive à Arsenal en 2002, recruté de Lille pour pallier les blessures en défense centrale. À l’époque, il débarque dans une équipe déjà bourrée de stars : Henry, Vieira, Bergkamp, Pirès, Campbell… Autant dire que le garçon n’était pas forcément attendu comme le messie.
Pourtant, il va participer à cette saison historique. 26 matchs toutes compétitions confondues en 2003-2004. Pas le titulaire indiscutable, non, mais un soldat fidèle qui a apporté sa pierre à l’édifice. Il marque même un but décisif contre Fulham en championnat. Et il soulève le trophée de champion avec les autres, évidemment.
« J’étais là, j’ai joué, j’ai gagné le titre. Les gens se souviennent plus de Thierry ou Dennis, c’est normal. Mais moi je sais ce que j’ai vécu. »
– Pascal Cygan, avec son éternelle humilité
Aujourd’hui retraité, il vit une vie tranquille loin des projecteurs. Et puis d’un coup, un maire américain le cite. Le destin, parfois, a de ces détours.
Le foot, langage universel même à New York
Ce qui est beau dans cette histoire, c’est qu’elle dépasse le simple anecdote. Elle montre à quel point le football peut créer des liens improbables. Un défenseur français des années 2000 et un maire progressiste de New York qui n’ont a priori rien en commun, et pourtant… un maillot va traverser l’Atlantique pour sceller une forme d’amitié footballistique.
On imagine déjà le cadre dans le bureau du maire : entre les dossiers sur le logement social et les transports, un maillot encadré des Invincibles. Les visiteurs qui demandent : « C’est qui ce Cygan ? » Et Mamdani qui se lance dans une heure d’explication passionnée sur la saison 2003-2004. J’aimerais être une petite souris.
Et quelque part, c’est aussi une petite revanche pour tous ces joueurs qu’on appelle les « oubliés » des grandes équipes. Ceux qui n’ont pas les statues ou les documentaires Netflix, mais qui ont quand même écrit une page d’histoire. Cygan, Squillaci, Chamakh… ils font partie du folklore d’Arsenal. Et maintenant, ils font même partie du folklore politique new-yorkais.
Et après ?
Le maillot est en cours d’envoi. Pascal Cygan a promis qu’il arriverait à bon port. Peut-être avec une dédicace. Peut-être avec une photo de l’équipe des Invincibles. Peut-être les deux.
On peut imaginer que ça ne s’arrêtera pas là. Un jour, qui sait, Zohran Mamdani invitera les anciens Gunners à New York. Une parade sur la 5e Avenue en rouge et blanc ? Pourquoi pas. Le foot a déjà vu plus fou.
En attendant, cette histoire nous rappelle une chose simple : le football, c’est avant tout des émotions. Et parfois, ces émotions voyagent plus loin qu’on ne l’imagine. De Highbury (ou l’Emirates) à Manhattan, il n’y a qu’un maillot à traverser l’océan.
Et toi, lecteur, quel est le joueur « oublié » que tu aimerais voir un jour cité par un président ou un maire ? Moi, j’ai ma petite idée… mais ça, c’est une autre histoire.
