Vous est-il déjà arrivé de vous dire, après quelques verres de trop, que la soirée pouvait basculer en une fraction de seconde ? La plupart du temps, on rit, on oublie, on rentre chez soi avec la gueule de bois. Mais parfois… parfois, il y a ce moment où tout dérape irrémédiablement. C’est exactement ce qui s’est produit il y a quelques jours à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime. Un drame qui laisse tout le monde sans voix.
Un homme de 57 ans est mort après une chute de plus de dix mètres. Rien d’accidentel, selon les premiers éléments. L’hôte chez qui il passait la soirée, un homme de 39 ans, a été mis en examen pour meurtre et dort désormais en prison. Ce qui rend l’histoire encore plus glaçante, c’est la banalité apparente du début de soirée. Deux gars qui boivent, qui discutent… et puis plus rien. Le vide.
Une soirée qui tourne au drame absolu
Reprenons depuis le début. Vendredi soir, dans un immeuble tout ce qu’il y a de plus ordinaire du centre-ville. L’appartement est au quatrième étage. Deux hommes partagent une bouteille, puis deux, puis trois. L’alcool coule à flots, comme ça arrive parfois quand on veut « décompresser ». Rien de bien méchant, a priori.
Mais très vite, la situation dégénère. La victime, fortement alcoolisée, commence à être malade. Il vomit. Partout, d’après les premiers témoignages. Sur le canapé, par terre, peut-être même sur les murs. Ce genre de détail qui peut mettre n’importe qui hors de lui, surtout quand on est soi-même bien imbibé.
Et là, les versions divergent. Ce qui est sûr, c’est qu’à un moment, l’homme de 57 ans se retrouve pendu dans le vide, retenu uniquement par les chevilles par son hôte. Suspendu tête en bas, au-dessus du bitume, à plus de dix mètres du sol. Imaginez la scène. Le cœur qui s’arrête net.
« Il l’aurait carrément jeté du balcon »
Un témoin cité par le procureur
Les gendarmes découvrent un appartement sens dessus dessous
Quand les militaires arrivent sur place, le corps gît déjà au pied de l’immeuble. La victime respire encore, mais très faiblement. Transporté en urgence à l’hôpital, il décède quelques heures plus tard. Dans l’appartement, c’est le chaos. Meubles renversés, traces de vomi, bouteilles vides. Un véritable champ de bataille.
Le procureur parlera d’un logement « en désordre ». Un euphémisme. Tout laisse penser que la soirée a très mal tourné, et très vite.
Un suspect au lourd passé judiciaire
Le locataire des lieux, 39 ans, n’est pas un inconnu des services de police. Son casier judiciaire affiche pas moins de huit mentions. Stupéfiants, violences aggravées… un profil qui n’inspire pas vraiment confiance. Dès le lundi suivant, il est présenté à un juge d’instruction. Résultat : mise en examen pour meurtre et placement en détention provisoire. Le parquet avait requis exactement cela.
Est-ce qu’on est face à un geste impulsif sous l’emprise de l’alcool ? Ou à quelque chose de plus calculé ? Les enquêteurs penchent clairement pour la seconde hypothèse, au vu des témoignages recueillis.
Les questions qui restent en suspens
Plusieurs zones d’ombre subsistent. D’abord, les analyses toxicologiques. On attend toujours les résultats complets. Combien exactement avaient-ils bu ? Y avait-il autre chose que de l’alcool dans leur organisme ? Ces éléments pourraient changer pas mal de choses dans la qualification des faits.
Ensuite, le rôle exact du témoin. Apparemment, il y avait au moins une troisième personne présente, ou du moins quelqu’un qui a vu ou entendu des choses capitales. Sa version sera déterminante.
- Pourquoi avoir « tenu » la victime par les pieds au-dessus du vide au lieu de la ramener simplement à l’intérieur ?
- Est-ce qu’il y a eu une dispute violente avant ?
- Le suspect a-t-il vraiment « lâché » ou « poussé » délibérément ?
Toutes ces questions, l’enquête de la brigade de gendarmerie de Saint-Jean-d’Angély va devoir y répondre dans les prochains mois.
L’alcool, ce fléau qui transforme n’importe qui en monstre
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est à quel point tout semble… ordinaire au départ. Deux hommes qui boivent ensemble. Pas de règlement de comptes annoncé, pas de haine ancienne apparente. Juste l’alcool qui monte, qui désinhibe, qui fait perdre tout contrôle.
Je ne vais pas vous faire la morale à deux balles, mais franchement : combien de fois entend-on ce genre d’histoires ? Une soirée qui dérape, un geste de trop, et c’est la vie entière de plusieurs familles qui bascule. L’alcool rend con, c’est bien connu. Mais là, on atteint des sommets de bêtise tragique.
Et le pire, c’est que ça aurait pu arriver n’importe où. Dans votre ville, dans votre immeuble, avec des gens que vous croisez tous les jours. C’est ça qui glace le sang.
Que dit la loi dans ce genre de cas ?
En France, le meurtre (homicide volontaire avec intention de donner la mort) est passible de 30 ans de réclusion criminelle, voire de la perpétuité si des circonstances aggravantes sont retenues. Ici, l’alcool pourrait être considéré comme une circonstance atténuante… ou au contraire comme une aggravante, selon l’angle.
Si l’intention de tuer est prouvée – et le fait d’avoir maintenu quelqu’un dans le vide avant de le lâcher peut être interprété comme tel –, le suspect risque très gros. Vraiment très gros.
Un quartier sous le choc
À Saint-Jean-d’Angély, on n’en revient toujours pas. Une petite ville tranquille de 7 000 habitants, où ce genre de faits divers arrive… jamais, ou presque. Les voisins parlent d’un immeuble calme, d’un locataire discret. Personne n’imaginait une seconde que ça pouvait finir comme ça.
La victime, elle, était connue localement. Un homme sans histoire particulière, qui aimait bien lever le coude, certes, mais sans jamais faire de vagues. Sa famille est dévastée.
Et maintenant ?
L’information judiciaire est ouverte. L’instruction va durer des mois, peut-être des années. Auditions, expertises psychiatriques, reconstitution… tout le processus classique. En attendant, le suspect reste derrière les barreaux. C’est souvent à ce moment-là que les langues se délient vraiment.
Ce genre d’affaires, on en voit malheureusement régulièrement. Mais celle-ci a quelque chose de particulièrement sordide. Peut-être parce qu’on visualise trop bien la scène. Cette silhouette suspendue dans le vide, ces quelques secondes où tout aurait encore pu être évité…
Une chose est sûre : cette histoire nous rappelle brutalement que l’alcool et la colère font très rarement bon ménage. Et que parfois, une soirée anodine peut se transformer en cauchemar dont plus personne ne se réveille.
Prenez soin de vous. Et si vous buvez, buvez avec modération… ou mieux, faites-vous raccompagner. Parce que des histoires comme celle-ci, il y en a déjà bien trop.
