Vous êtes déjà monté dans un train à 300 km/h en payant moins cher que votre plein d’essence ? Moi, franchement, ça me fait toujours un petit sourire en coin quand je réserve un billet Ouigo à 19 € pour traverser la France. Et pourtant, ce qui arrive risque de rendre cette sensation encore plus fréquente… et beaucoup plus surprenante.
Parce que le train low-cost, ce n’est plus seulement l’histoire de trajets courts ou de promos flash. Non. C’est en train de devenir une vraie alternative crédible à la voiture et à l’avion, même sur des distances qu’on imaginait réservées aux TGV classiques hors de prix. Et quand je dis « en train de devenir », c’est le cas de le dire.
Ouigo veut sa part du gâteau… et elle vise gros
Objectif annoncé sans trembler : 30 % du marché de la grande vitesse d’ici 2030. Pas moins. Pour y arriver, la recette est simple sur le papier : plus de trains, plus de lignes, plus de passagers, et toujours ces tarifs qui font mal à la concurrence. En 2025 déjà, on parle de 25 millions de voyageurs transportés. Autant dire que ça roule fort.
Mais le vrai coup de tonnerre, c’est cette promesse qui va faire plaisir à pas mal de monde entre Rhône et Garonne.
Lyon ↔ Bordeaux en direct : enfin une liaison qui a du sens
Mi-2027. Notez bien la date. À partir de là, il sera possible de monter à Lyon Part-Dieu et de descendre à Bordeaux Saint-Jean sans changer de train. Cinq heures de trajet environ, un aller-retour par jour toute l’année, via Massy, Tours, Poitiers et Angoulême.
Cinq heures, vous allez me dire, c’est long. Sauf que quand on regarde le prix d’un billet d’avion sur cet axe (souvent autour de 150-200 € en dernière minute) ou le temps perdu en aéroport + bouchons pour rejoindre le centre-ville… ben soudain, cinq heures en travaillant ou en regardant une série, ça devient presque agréable.
« On engage véritablement une bataille modale sur cette liaison »
– Le directeur de Ouigo, avec un sourire en coin qu’on imagine bien
Ils visent le million de passagers par an sur cet axe. Un million. C’est énorme. Et franchement, vu la galère actuelle (correspondance obligatoire à Paris ou trajet en voiture de 6-7 heures), je parie qu’ils vont largement faire mieux.
Le Pays basque à portée de TGV low-cost
Autre nouvelle qui sent bon les embruns et le piment d’Espelette : dès décembre 2025, un aller-retour quotidien Paris ↔ Hendaye toute l’année. Oui, vous avez bien lu. Paris ↔ Hendaye direct en Ouigo, avec arrêts à Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.
- Plus besoin de changer à Bordeaux
- Plus besoin de payer 120 € le billet en période de vacances
- Plus besoin de prendre la voiture et de stresser sur l’A63 un samedi matin de juillet
Pour les Bordelais, ça rajoute aussi un train supplémentaire vers Paris. Petit bonus qui ne fait pas de mal.
J’ai déjà en tête les week-ends prolongés à Biarritz ou les vacances au Pays basque qui vont devenir bien plus accessibles pour les familles. Parce que quand on voyage à quatre, la différence de prix entre avion + location de voiture et quatre billets Ouigo… elle fait mal. Très mal (au portefeuille de l’avion, évidemment).
Paris ↔ régions : l’offensive continue partout
Ce n’est pas tout. Ouigo densifie son réseau comme jamais :
- Dès décembre 2025 : un troisième aller-retour Paris-Rennes
- Été 2026 : un troisième aller-retour Paris-Montpellier via Lyon Saint-Exupéry
- Décembre 2026 : un troisième aller-retour Paris-Lyon le week-end
On passe doucement mais sûrement d’une logique « Ouigo = trains courts et chargés à bloc » à « Ouigo = vrai réseau longue distance low-cost ».
Et là, je me dis : ils ont compris un truc essentiel. Le train redevient compétitif au-delà de quatre heures de trajet. C’est une petite révolution silencieuse qu’on est en train de vivre.
Le modèle low-cost tient-il la route sur longue distance ?
C’est la grande question. Parce que sur les trajets longs, les passagers aiment bien manger un bout, boire un café, avoir un minimum de confort. Chez Ouigo, on reste fidèle à la philosophie : pas de restauration à bord. Point final.
Ils ont testé, apparemment. Ça ne rentrait pas dans l’équation économique. Tant pis. On continue avec le sandwich maison et la gourde d’eau. Personnellement, ça ne me dérange pas plus que ça – surtout quand je vois le prix du billet.
Mais il y a un impératif : 90 % de remplissage minimum pour que ça reste rentable. Sur les nouvelles lignes longues, ce sera le vrai test. Est-ce que les Français sont prêts à troquer un peu de confort contre des prix cassés, même sur 5-6 heures de trajet ?
Moi je mise un billet (Ouigo évidemment) sur le oui.
Les petites innovations qui changent tout
Pendant qu’on parle grandes lignes, les équipes bossent aussi sur le quotidien des voyageurs :
- Rénovation complète des rames (fini les sièges fatigués)
- Ouigoswap : vous pouvez revendre votre billet et récupérer 80 % du prix si quelqu’un rachète
- Nouvelles tenues pour le personnel (fabriquées en France, ça fait plaisir)
- Campagne pub qui tape juste en comparant train et voiture
Petit détail qui m’a fait sourire : une petite fille est née dans un Ouigo récemment. Elle voyagera gratuitement jusqu’à ses 18 ans. Si c’est pas un signe…
Et l’écologie dans tout ça ?
On n’en parle pas assez, mais chaque passager qui choisit le train plutôt que l’avion ou la voiture, c’est une petite victoire pour la planète. Avec ces nouvelles lignes, ce sont des dizaines de milliers de trajets voiture et avion qui vont potentiellement basculer vers le rail.
Lyon-Bordeaux en voiture, c’est environ 550 km. À quatre dans la voiture, ça commence à devenir intéressant niveau CO2. Mais seul ou à deux ? Le train écrase la concurrence écologique. Et avec des prix agressifs, l’argument devient imparable.
Ce que ça change pour vous, concrètement
En résumé, voilà ce qui arrive sur votre écran de réservation dans les mois et années qui viennent :
| Destination | Nouveauté | Date |
| Lyon ↔ Bordeaux | Ligne directe | Mi-2027 |
| Paris ↔ Hendaye | Aller-retour quotidien | Décembre 2025 |
| Paris ↔ Rennes | +1 A/R | Décembre 2025 |
| Paris ↔ Montpellier | +1 A/R via Lyon | Été 2026 |
| Paris ↔ Lyon | +1 A/R week-end | Décembre 2026 |
Et tout ça avec des prix qui commencent souvent à 19 €, rarement au-dessus de 50 € si vous réservez un peu en avance.
Franchement, on vit une période fascinante pour le voyage en France. Le train redevient sexy. Et abordable. Et pratique.
Alors la prochaine fois que vous hésiterez entre prendre l’avion ou la voiture pour traverser le pays… pensez à vérifier Ouigo. Vous risquez d’être (très) agréablement surpris.
Et quelque part, entre deux gares à 300 km/h, on se dit que le futur du voyage en France est peut-être déjà en marche. Rose et bleu.
